Le Bureau national du SNJ dénonce la duplicité du gouvernement vis-à-vis du conflit à Radio France. Tout en réaffirmant rituellement son attachement à la négociation, le ministre de la culture Jean-Jacques Aillagon s’est évertué à rendre celle-ci impossible en désavouant publiquement la direction de Radio France chaque fois que celle-ci esquissait un geste en direction des journalistes en grève.
M. Aillagon conteste le principe même d’une comparaison des salaires entre journalistes de radio et de télévision du secteur public, alors que ces derniers relèvent des mêmes textes conventionnels, des mêmes grilles salariales et que leurs employeurs sont regroupés au sein d’un organisme qui a pour mission de conduire ces négociations collectives. Il propose en revanche, sans en préciser les modalités et pour cause, d’établir une telle comparaison avec des radios privées (Europe 1 et RTL) !
Pourtant, cette résorption des disparités salariales que M. Aillagon juge « sans objet » a reçu le soutien de M. Sarkozy, en octobre 1994, lorsque celui-ci, alors ministre de la Communication et du Budget, présentait à l’Assemblée Nationale les « accords Servat », dont le non respect est la raison du conflit actuel.
En réalité, tout indique que le comportement du gouvernement face à cette grève ne doit rien à l’incohérence ou à la maladresse, mais relève d’une stratégie délibérée de démantèlement de l’audiovisuel public, à l’instar de son attitude lors du conflit à France 3, tout comme le rapport Brochand sur la CII ou le veto de M. Aillagon à l’encontre du service public dans le dossier de la télévision numérique terrestre.