Dans Le Nouvel observateur du jeudi 25 avril 2002, on pouvait lire le titre suivant :
« Entre triomphe et repentir
Besancenot : le crime était presque parfait... »
Résumé (consistant…)
« Avec ses 4,2%, le facteur de la LCR a réussi au-delà de ses espérances. Mais en voulant donner une leçon à Jospin, il a contribué au succès de l’adversaire de toujours : le facho. »
Développement (méprisant…)
« La campagne s’achève, la manif commence. C’est un devoir, ou un réflexe. "Nous entrons en résistance", a-t-il lancé, épinglant un pin’s antifasciste à sa boutonnière. Il est allé terminer son boulot de candidat sur un plateau télé. Et puis, passé 23heures, Olivier Besancenot s’éclipse, le militant retrouve le cortège de ceux qui crient que le fascisme ne passera pas, quelque part entre Bastille et l’Hôtel-de-Ville. Il n’est pas minuit dans le siècle, juste bien tard dans la nuit du 21 au 22 avril 2002. Jean-Marie Le Pen sera au second tour de la présidentielle, les jeunes gens crient leur angoisse, et Besancenot, facteur, 28 ans, trotskiste, 4,2 % des voix, ne se sent pas très bien. Et si les manifestants lui en voulaient d’avoir affaibli Jospin ? S’ils lui disaient que c’est de sa faute si le fascisme a passé un tour ? Il ne se sent pas coupable, Olivier. Responsable ? Non plus ! Tout va bien. (...) Besancenot terminera la manif avec Alain Krivine, son mentor : le leader de la Ligue communiste révolutionnaire qui a eu l’idée de génie d’offrir à la génération antimondialisation cette jeune bête politique qui lui ressemble tant…
Ainsi se termine une nuit de l’extrême-gauche, une nuit rêvée si l’on pense les trotskistes cyniques : le crime politique parfait qui permet de récupérer la mise sur les ruines de la gauche. Phase 1. Réduire en miettes pendant des mois l’exception sociale-démocrate, la tentative de synthèse de Jospin ; moquer les compromis, balayer les acquis, fustiger les "sociaux-libéraux" ; détacher méthodiquement les forces vives du peuple de gauche de la gauche de gouvernement. Phase 2. Jospin à terre, les "soç-dem" KO, la droite et Le Pen triomphant dans une présidentielle introuvable, mobiliser la jeunesse sur le thème du "Non au fascisme". (...)
Mais l’extrême-gauche n’est pas que cynique. "L’antifascisme est à la base de mon engagement", dit Besancenot, qui fit ses premières armes à SOS-Racisme. "Il faut dire aux jeunes ouvriers que Le Pen est un larbin des capitalistes." Il voudrait voir le PS aussi dans les manifs anti-FN, au nom de l’urgence… »
Un seul mot d’ordre donc : haro sur les trotskysmes !