Une semaine après l’élection d’un multimillionnaire à l’Elysée, Le Monde pose la question qui hante les Français : et s’il fallait « voyager durant de longues heures face à un(e) inconnu(e) sans possibilité d’éviter son regard ? » (13 mai 2007). Face au péril, le journaliste Alain Constant avertit « en avion, il faudra peut-être voyager face à face ou debout ».
La menace est nouvelle car pour l’instant « l’exiguïté de certaines classes ‘‘ éco ’’ implique une promiscuité certes désagréable, mais l’alignement des sièges évite au moins le face-à-face non désiré avec son voisin ». S’ajouterait un concept « baptisé ‘‘ la boîte à sardines ’’ par ses détracteurs » avec « des rangées de trois fauteuils dans lesquelles le passager du milieu tourne le dos au sens de la marche ».
Que les « classes First et Affaires, les plus rentables » ne s’inquiètent pas pour leurs « véritables salons avec des fauteuils-lits de 2 mètres de long inclinables à 180 degrés ». Ils seront épargnés des « projets plus ou moins farfelus » comme « celui des rangées en arêtes de poisson avec des sièges n’étant plus perpendiculaires à l’axe de la cabine. Fort heureusement, il a été abandonné ». « Et, pour l’instant, votre voisin ne peut pas vous dévisager pendant le vol... ». Les millions de « sardines » qui utilisent tous les jours les transports en communs « terrestres » apprécieront.
Au milieu des (vraies) publicités, les lecteurs d’une certaine presse magazine sont habitués à ces plaidoyers consuméristes, publi-reportages et autres conso-enquêtes qui varient selon le profil et le portefeuille du lecteur-client. À chacun sa cible. Au Monde, le lecteur-client voyage en classe affaires...
Alexis Alexandre