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Sommaire
1. Édito
2. Débats
3. Sur le site d’Acrimed
4. Sur d’autres sites
5. Livres, revues, journaux sur les médias
Loi de modernisation du secteur de la presse : pour le meilleur ou pour le pire ?
« Ni immobilisme, ni grand soir mais pragmatisme pour accompagner la modernisation de la presse », peut-on lire dans l’exposé de la proposition de loi de modernisation du secteur de la presse telle qu’elle a été enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 17 septembre 2014.
Au nom du « pragmatisme », une loi fourre-tout qui mêle le pire et l’insuffisant. Au moment où nous écrivons elle a été amendée et adoptée par le Sénat le 5 février 2015. Elle doit encore être examinée par la « commission mixte paritaire » et sera peut-être sujette à modification.
1) Indubitablement, c’est sur l’AFP que le pragmatisme du pire menace de provoquer les pires ravages : c’est pourquoi nous y avons consacré un article spécifique.
2) Sur la distribution de la presse (articles 1 à 10), l’ « exposé des motifs » de la proposition déposée à l’Assemblée nationale est apparemment sans appel : « Le secteur de la distribution de la presse papier est le premier fragilisé par le recul de la vente au numéro. Le système coopératif de distribution de la presse, qui assure la diffusion au numéro, est un pilier fondamental de l’information pluraliste dans notre pays (…) ».
Or, pour ne pas avoir à supporter les conséquences du principe de solidarité, nombre de publications parmi les plus profitables et les mieux aidées sont diffusée par la Messageries lyonnaises de presse (MLP). Dans le même temps, l’État a consacré des sommes faramineuses pour éviter l’effondrement de Presstalis (ex-NMPP) qui assume, entre autres, toutes les conséquences du principe de solidarité.
S’ouvrait alors un choix qui aurait réclamé un peu moins de « pragmatisme » : ou bien préparer la fusion des MLP et de Presstalis, ou bien exclure des aides à la presse les publications qui se soustraient à la solidarité.
Mais la loi opte pour un bricolage d’obligations et de réformettes bureaucratiques dont on s’épargnera ici d’analyser les détails.
3) Sur le statut d’entreprise citoyenne de presse d’information (article 14), la loi prévoit qu’une « entreprise éditant une ou plusieurs publications de presse ou services de presse en ligne peut adopter le statut d’entreprise citoyenne de presse d’information ».
Ce statut a toutes les apparences du statut d’entreprise de presse à but non lucratif que nous revendiquons de longue date. Mais… Mais il y a plusieurs « mais »…
Notamment une première condition qui est mise à l’adoption de ce statut : « L’objet social d’une entreprise citoyenne de presse d’information est d’éditer une ou plusieurs publications de presse ou services de presse en ligne consacrés pour une large part à l’information politique et générale au sens de l’article 39 bis A du code général des impôts ».
Avec ce timide pas en avant, la loi s’en tient à une définition à la fois restrictive et floue de « l’information politique et générale » qu’un peu de « pragmatisme » supplémentaire aurait dû, ou bien élargir à toutes le formes de presse (tant il est invraisemblable que des médias lucratifs renoncent à redistribuer des profits sous forme de dividendes), ou bien préciser (pour inclure à la fois la presse associative et la presse thématique d’information citoyenne) le code général des impôts.
De surcroît, ce statut devrait exclure les entreprises de presse appartenant à des groupes multimédias privés et inclure explicitement la presse éditée par des associations.
Enfin, la reconnaissance de ce statut devrait être assortie d’une réorientation des aides à la presse privilégiant la presse sans but lucratif. Mais ce serait sans doute beaucoup trop demander.
***
Pour plus de précisions sur ces mesures (et sur d’autres, comme « l’amendement Charb »), on pourra se reporter à notre article Loi de modernisation du secteur de la presse : petits et grands méfaits du « pragmatisme ». Où l’on apprendra que les propositions formulées par les médias associatifs, par le pôle de la critique des médias ou par le Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne (Spiil) n’ont, pour l’instant, pas été entendues. De toute évidence, dans les médias aussi, le changement, ce n’est pas maintenant.
Pour les autres initiatives, les précisions (thème, lieu, horaires…) sont à suivre sur l’agenda des débats et initiatives.
Pour prolonger et approfondir les trop rares textes que nous avons publiés sur la critique de cinéma, nous proposons un « Jeudi d’Acrimed » spécifiquement consacré à ce sujet. Il s’agira de se demander où en est la critique de cinéma en France. Elle semble à la fois en crise et en mutation. Quelles sont les causes de celles-ci ?
La confusion est grandissante entre critique et promotion dans les médias dominants. Dans ce contexte, quel est l’avenir du journalisme cinéma ? Et que dire de la situation des publications plus « pointues » ? Quel est l’impact du numérique et notamment des réseaux sociaux sur le champ de la critique de cinéma ?
Pour traiter de ces questions (et d’autres), nous recevrons Michel Ciment et Alex Masson, deux journalistes expérimentés qui ont développé une réflexion critique sur la critique.
Jeudi 12 mars 2015 à 19 heures
à la Bourse du travail de Paris
3, rue du Château d’Eau, Paris 10e
Entrée libre et gratuite
Présentation complète du débat sur le site : http://www.acrimed.org/article4574.html
3.1. Magazine, Acrimed Hebdo, Flux RSS
Nous vous proposons ci-dessous une sélection… sélective (puisque vous consultez le site régulièrement...) et un peu organisée.
De surcroît, Acrimed vous offre une liste, complémentaire de celle-ci : Acrimed Hebdo. En vous inscrivant, vous recevrez la liste hebdomadaire des articles parus sur notre site. Pour s’inscrire, deux solutions :
- Envoyer un message vide à zelistes@acrimed.org avec, dans le champ "sujet" ou "objet" : subscribe hebdo (sans autre mention).
- Recourir à l’inscription automatisée sur notre site.
- Enfin, vous pouvez également vous abonner au flux RSS. Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, pas d’inquiétude : votre navigateur vous expliquera...
3.2. Sélection d’articles publiés sur le site (janvier 2015)
I. QUAND LES MÉDIAS DOMINANTS DÉFINISSENT LE CADRE
** Pour Le Monde, un bon économiste doit travailler pour une banque
... ou pour une société d’assurances.
** Grèce : la gauche radicale inquiète la presse
Pédagogie médiatique pour Grecs irresponsables
** Marion Maréchal-Le Pen : star pour médias ou femme politique ?
Retour sur une certaine dépolitisation du traitement médiatique du congrès du Front national
** Intervention d’Acrimed lors de la soirée « La dissidence, pas le silence », organisée par Fakir
Julien Salingue sur la liberté de la presse après la tuerie de Charlie Hebdo
II. PLURALISME ET INDÉPENDANCE
** Les Nouveaux chiens de garde censurés sur France TV ? Une preuve d’« indépendance » selon son PDG !
Quand l’arbitraire se pare de nobles atours.
** Pierre Bergé regrette l’indépendance éditoriale du Monde
« Ce n’est pas ça que devrait être un journal. »
III. PENDANT CE TEMPS-LÀ, CHEZ LES ÉDITOCRATES...
** Un élu du Front national remporte la Star Academy
Misères du « journalisme politique »
** Délire antimusulman de Tesson, prudence de confrères et complaisance de Joffrin
« Philippe a fait une boulette. »
** Philippe Tesson se lave les mains, France Inter et Le Monde fournissent le savon
Invité à s’expliquer par Léa Salamé et complaisamment relayé par Le Monde.
** Pendant ce temps-là, chez Alain Finkielkraut...
Une stabilité qui rassure... ou pas.
** Sur Arte, Jean Quatremer psychanalyse la Grèce
« Grèce, année zéro » : célébration des réformes et analyse des tares grecques.
IV. DE LA CRITIQUE DES MÉDIAS EN 2015
** Philippe Val a déjoué un complot : Acrimed gangrène la formation des journalistes !
L’Ayatollah en charge de la critique laïque des médias est de retour.
** Journée de la critique des médias : « De la responsabilité des journalistes »
Intervention lors de la table ronde « Des journalistes sous contraintes ».
** Bourdieu assassin ?
Un amalgame douteux de Jean-Michel Thénard, du Canard enchaîné.
** Quand l’extrême-droite s’essaie à la critique des « merdias »
Leur critique n’est pas la nôtre.
** Night Call : quand Hollywood arme (à son corps défendant ?) la critique des médias
Un film qui illustre notre critique (nonobstant les déclarations de certains ses auteurs)
V. ACRIMED INFORME SUR L’INFORMATION
** Les revues de sciences humaines et sociales (1) : une économie fragile
État des lieux d’un secteur en pleine mutation
** Les revues de sciences humaines et sociales (2) : l’évaluation de la recherche et des chercheurs
Classer « objectivement » les revues et les chercheurs ?
** Camouflage médiatique des élections professionnelles dans la fonction publique
Misère du journalisme d’enquête sociale
** Loi de modernisation du secteur de la presse : petits et grands méfaits du « pragmatisme »
Une loi fourre-tout qui mêle le pire et l’insuffisant.
** Doter les rédactions d’un statut juridique
Des Conseils de rédaction, quelle que soit leur dénomination.
VII. UN PEU (TROP) DE LÉGERETÉ
** Le 20 heures de France 2 s’amuse avec le réchauffement climatique
Un sujet simpliste et confus, qui permet cependant à la rédaction du JT d’exhiber ses outils d’animation numérique...
** Copier-coller bâclé à Libération
Copier-coller en série, traduction bâclée et non vérification des sources : Libération vide de sa substance l’information scientifique.
** Un critique du Point risque sa vie pour faire son métier
La Porte de Pantin, une no-go zone.
** « Affaire DSK » : grand déballage à tous les étages
Le bal des faux-culs continue.
Voici une sélection extraite de notre série : Critique des médias sur le Web. Le numéro de octobre-novembre 2014 est d’ores et déjà consultable en ligne.
- Charlie à tout prix ? (La pompe à phynance, 13/01) - "Mais les choses deviennent moins simples quand « Charlie » désigne – et c’est bien sûr cette lecture immédiate qui avait tout chance d’imposer sa force d’évidence – quand « Charlie », donc, désigne non plus des personnes privées, ni des principes généraux, mais des personnes publiques rassemblées dans un journal. On peut sans la moindre contradiction avoir été accablé par la tragédie humaine et n’avoir pas varié quant à l’avis que ce journal nous inspirait – pour ma part il était un objet de violent désaccord politique. Si, comme il était assez logique de l’entendre, « Je suis Charlie » était une injonction à s’assimiler au journal Charlie, cette injonction-là m’était impossible. Je ne suis pas Charlie, et je ne pouvais pas l’être, à aucun moment."
- On n’est pas rendu... (article11.info, 29/01) - "Le physionomiste cool de tout à l’heure me sort de ma rêverie. Un micro à la main, il fait des ronds désordonnés dans l’arène, préparant son entrée en scène. Le fameux chauffeur de salle. Celui dont on entend toujours parler quand on évoque les émissions télévisées enregistrées en public. Ce qui frappe en premier, c’est son air désabusé, las, vide. Cet homme n’habite pas son corps, il le pilote. Comme s’il appliquait à lui-même la méthode qu’il utilise sur le public."
- Le nu, étendard sexiste des valeurs occidentales (Culture visuelle, 09/02) - "L’unique raison pour laquelle de nombreux journaux reprennent cette information, malgré l’absence de déclaration explicite de l’actrice comme de réaction des autorités iraniennes, est parce qu’elle mobilise un stéréotype islamophobe, permet de reproduire un schéma médiatique éprouvé qui renvoie une image positive de l’Occident – et fournit accessoirement un petit frisson d’excitation sexuelle."
- Julia Cagé : “Il faut sauver les médias et se battre pour ce bien public”(lesinrocks.com, 06/02) - "La confiance dans les médias n’a jamais été aussi faible : moins d’un Français sur quatre seulement croirait en leur intégrité, que ce soit la radio, la presse, la télévision ou surtout Internet. La raison ? ces médias ne sont pas véritablement “indépendants”."
- « Comment mon passage à l’émission Tous ensemble de TF1 m’a pourri la vie » (Bastamag, 17/02) - "Après l’émission, des curieux viennent voir la maison, regardent par les fenêtres, sonnent à la porte. Cela leur semble normal : « J’ai participé à l’émission, à la rénovation, j’ai le droit de visiter ». Notre maison est devenue un site touristique ! Au début, on en rit, mais au bout d’un an, on n’en peut plus ! Nous n’avions plus d’intimité. J’ai dû repousser des gens de chez moi en les tirant par le bras. Une fois, en sortant de ma salle de bain, je suis tombée nez-à-nez avec des gens qui m’ont dit : « C’était ouvert alors on est entrés » !"
De très bonnes, de bonnes et de moins bonnes lectures.
- Appel (Violaine), Lacôte-Gabrysiak (Lylette) et Le Nozach (Delphine), dir., La mise en scène des produits et des marques - Représentations, significations, publics, L’Harmattan, janvier 2015,226 p., 22,50 euros.
– Bosseno (Christian), Télévision française : la saison 2014 - Une analyse des programmes du 1er septembre 2011 au 31 août 2013, L’Harmattan, janvier 2015, 428 p., 35 euros.
– Cailler (B.), Denis (S.) et Sapiega (J.), dir., Histoire du transmédia - Genèse du récit audiovisuel éclaté, L’Harmattan, janvier 2015, 272 p., 27 euros.
– Collectif TDM, Le Temps des Medias N° 23, Nouveau Monde, janvier 2015, 25 euros.
– Darmon (Laurent), La Satisfaction et la déception du spectateur au cinéma - Théories et pratiques, L’Harmattan, janvier 2015, 268 p., 27,50 euros.
– July (Serge), Dictionnaire amoureux du journalisme, Plon, janvier 2015, 25 euros.
– Kovach (Bill), Principes du journalisme : Ce que les journalistes doivent savoir, ce que le public doit exiger, Folio, janvier 2015, 384 p., 8,50 euros.
– Mouriquand (Jacques), L’écriture journalistique, PUF, janvier 2015, 128 p., 9 euros.
– Questions contemporaines, Journalistes 2.0 - Usages et dilemmes des journalistes contemporains, L’Harmattan, janvier 2015, 224 p., 22 euros.
– Thiam (Guila), Ouverture médiatique, pluralisme et audiovisuel - Ajustements au Sénégal, du monopole au numérique, L’Harmattan, janvier 2015, 212 p., 21 euros.
Prochain magazine : mars 2015
Le site d’Acrimed, observatoire des médias : http://www.acrimed.org/
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