L’association Acrimed s’est déjà penchée à de nombreuses reprises sur la place et les usages de l’histoire dans les médias dominants [1], de son écriture sous forme de récit distrayant à son instrumentalisation politique, de la résurgence d’une histoire « identitaire » à la promotion des « historiens de garde ». Alors que le centième anniversaire de l’année 1917 en Russie s’achève, il nous a semblé particulièrement intéressant de revenir sur la médiatisation de cet épisode historique majeur, en la comparant avec les différentes lectures qu’il a suscitées au cours du siècle écoulé.
Dans son livre La Révolution russe, une histoire française, paru en 2016, Éric Aunoble, historien spécialiste de la révolution russe et enseignant à l’université de Genève, étudie à travers un vaste corpus de journaux, d’ouvrages politiques, historiques ou romanesques, la réception en France, de 1917 à aujourd’hui, de ces « jours qui ébranlèrent le monde » [2]. Il fait le constat d’un retournement de la lecture des événements – « de l’engouement au dénigrement et à l’effacement » – en particulier depuis la fin de l’URSS. Un retournement qui se cristallise avec la publication du polémique Livre noir du communisme, en 1997.
Comment la révolution russe a-t-elle été traitée dans les médias français à l’époque et à l’occasion de son centenaire ? Pourquoi ? En quoi ce traitement nous éclaire-t-il, plus largement, le rapport de ces derniers avec la science historique et l’Histoire ? Pour débattre de ces questions, Éric Aunoble sera notre invité :
à la Bourse du travail de Paris
3, rue du Château d’Eau, Paris 10ème (métro République)
Entrée libre