« Tout le monde déteste les médias ? » Tel aurait pu être l’intitulé provocateur de la troisième Journée de la critique des médias organisée par Acrimed le 25 mars 2017.
Depuis plusieurs mois, il semble en effet que la défiance à l’égard des médias dominants ne cesse de s’accroître, à un point tel que de plus en plus de responsables politiques adoptent des postures « anti-médias » et multiplient les déclarations opportunistes dénonçant le « système médiatique ». Un opportunisme qui ne doit pas faire oublier la légitimité de la critique des grands médias et de la défiance qui se développe à leur égard, ni nous empêcher de critiquer les réponses que tentent d’apporter les médias dominants à cette défiance [1].
Du côté de certains médias de la droite (très) « décomplexée », on note aussi un certain intérêt pour la critique des médias, mais il s’agit dans leur cas de développer une critique fort éloignée de la nôtre. On assiste en réalité à une tentative de hold-up qui dissimule mal ses intentions strictement idéologiques et là encore opportunistes, quitte à frôler parfois le ridicule dans la dénonciation d’une prétendue « bien-pensance de gauche » omniprésente dans les grands médias [2].
Il nous a semblé important, dans un tel contexte, de revenir sur les conditions du développement de cette défiance et de ces diverses critiques, leur impact, leurs biais, leurs limites. L’opportunisme de certains, s’il n’invalide pas la légitimité de la défiance et de la critique à l’égard des médias dominants, invite par ailleurs à garder le cap d’une critique radicale, intransigeante et inscrite dans une perspective de transformation sociale, qui ne se contente pas de dénoncer certaines « dérives » mais qui formule des propositions pour transformer le champ médiatique.
Tels sont les thèmes que nous évoquerons, parmi bien d’autres, au cours de la troisième Journée de la critique des médias, qui s’articulera autour de deux tables rondes principales et de diverses prises de parole et séquences vidéo, avec en outre les interventions (intempestives) de Nicolas Lambert, une conférence gesticulée de Philippe Merlant, et bien d’autres surprises.
Programme indicatif [3]
-13h30 : ouverture des portes
-14h : accueil en vidéos et introduction
-14h30 : première table ronde
-16h45 : deuxième table ronde
-19h30 : conférence gesticulée de Philippe Merlant
-20h30 : conclusion de la journée
-toute la journée : interventions (intempestives) de Nicolas Lambert, vidéos, et bien d’autres surprises