Arnault, Bergé, Bolloré, Bouygues, Dassault, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse, Pinault… Étudier l’espace médiatique français sans tenir compte de ce groupe restreint (composé uniquement de milliardaires et de multi-millionnaires pour lesquels les rétributions de Penelope Fillon en tant qu’attachée parlementaire correspondent à de l’argent de poche) c’est se priver d’une clé de compréhension indispensable : la quasi totalité des médias est possédée par des oligarques dont les intérêts sont antagonistes au besoin démocratique d’une production et d’une diffusion d’informations de qualité.
À partir d’une enquête sur la transformation de Canal + par Vincent Bolloré [3] selon son bon plaisir et ses caprices, les Garriberts donnent à voir l’application de méthodes typiques du « management » contemporain à un média, méthodes illustrées par des propos sans ambiguïtés de Vincent Bolloré himself : « Nous, on n’est pas des prix Nobel mais on sait faire du business », « Nous sommes des activistes », « La terreur fait bouger les gens », etc.
En retraçant la trajectoire de Patrick Drahi [4] et la construction de son empire industrialo-médiatique, Benoît Collombat met en évidence les conditions de possibilité d’appropriation de médias par ce prédateur ami de la finance qui n’hésite pas à déclarer : « Je dors beaucoup plus facilement avec 50 milliards de dettes qu’avec les premiers 50 000 francs français de dette que j’ai contractés en 1991. »
Pour échanger à partir et autour de ces enquêtes qui posent, entre autres, les questions du pluralisme et des formes plus ou moins visibles de censure dans les médias, Benoît Collombat, Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts seront nos invités :
jeudi 16 février 2017 à 19 heures
à la Bourse du travail de Paris
3, rue du Château-d’Eau, Paris 10e
Entrée libre