Pour la première fois dans l’histoire de la Rédaction nationale, aucune équipe n’a été envoyée pour couvrir un événement majeur en Israël-Palestine. Alors que toutes les chaînes généralistes ou d’informations en continu ont une ou plusieurs équipes sur place pour rendre compte de l’opération « Bordure Protectrice », France 3 s’est bornée à faire travailler ses journalistes depuis Paris avec les images fournies par les agences. Motif invoqué par la direction : le paiement des heures supplémentaires qui a fait exploser le budget et réduit d’autant les moyens financiers pour les reportages.
Résultat en juillet, aucune équipe à Gaza ni en Israël, aucune équipe en Ukraine (alors même que, fait rarissime, un avion de ligne a été abattu par un missile) et évidemment aucune équipe en Iraq, en Libye, en Sierra Leone ou au Libéria pour traiter d’Ebola… Seule une équipe est partie sur le crash de l’avion d’Air Algérie, parce que 51 Français se trouvaient à bord.
L’alibi des « heures supplémentaires » est un prétexte malhonnête destiné à culpabiliser les journalistes. Pourquoi alors ne pas mettre sur la table les salaires et parts variables de certains encadrants, qui coûtent aussi au service public ?
Cette assertion mérite tout de même quelques rappels :
– Dans les négociations de l’accord collectif, aucun syndicat n’a jamais revendiqué le paiement des heures supplémentaires. C’est la direction qui a imposé les heures sup pour les journalistes.
– Heures sup payées à 125 % et 150 %... « Nous préférons payer que de donner du temps (de récupération) » telle a été la position de la DRH. A elle d’en assumer les conséquences
– Et le « bazar organisé » depuis le 1er janvier, avec une organisation horaire lancée dans la plus grande improvisation… ça n’est sûrement pas la faute des salariés.
– Le Snj-CGT a toujours défendu le principe de récupérations pour les dépassements de la durée du travail, ainsi que la semaine de 4 jours, préférant mettre l’accent sur la qualité de vie des salariés.
En réalité, la direction de l’information a décidé que la vocation de France3, c’est le soleil en été et la neige en hiver, les chiens écrasés et autres faits-divers plus ou moins sanglants ainsi que les catastrophes à l’étranger … si des français sont impliqués !
L’information internationale est la victime collatérale la plus visible de la mauvaise foi scandaleuse de la direction. Au final, c’est le téléspectateur, qui paie sa redevance, qui est floué.
Paris, le 06 août 2014