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« Droit d’inventaire » – Le peuple palestinien oublié ! (SNJ-CGT France 3)

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT France 3 (Acrimed).

Hier soir, France 3 a consacré deux heures de magazine aux 60 ans de la création de l’Etat d’Israël.
Une émission intéressante, composée de reportages, d’archives, de témoignages (certains inédits), commentés par nombre d’invités plateau, qui a permis aux téléspectateurs de mieux comprendre la genèse de ce moment de l’histoire du peuple juif.

Mais comment réaliser une émission sur cette question, centrale aujourd’hui encore dans cette partie du monde, en n’évoquant qu’un seul des deux peuples acteurs de l’histoire ?
Pourquoi ne pas avoir rappelé que la résolution de l’ONU prévoyait la création de deux Etats, l’un qui existe depuis 60 ans, l’autre qui n’est pas prêt de voir le jour.
Pourquoi ne pas avoir rappelé qu’à la fin de 1947 la Palestine comptait 2 millions d’habitants, un tiers de juifs, deux tiers d’arabes et que la résolution de l’ONU divisait le territoire en deux en accordant 55% au peuple juif et 45% au peuple palestinien ?

Pourquoi ne pas avoir, si ce n’est au détour d’une phrase, évoqué ce que les arabes appellent la Nakba, la catastrophe : 500 villages palestiniens détruits, 700 mille palestiniens chassés de leurs terres entre 1947 et 1949 (le plan « D » comme Daleth en hébreu) dont les descendants composent aujourd’hui les millions de réfugiés en survie dans les camps de Cisjordanie et de Gaza ?
Pourquoi ne pas avoir évoqué qu’aujourd’hui les palestiniens ne revendiquent plus que 22% de la Palestine pour édifier leur Etat ?

Pourquoi ne pas avoir invité sur le plateau des historiens palestiniens qui auraient pu apporter un éclairage complémentaire de celui de leurs camarades israéliens ; pourquoi parmi ces derniers ne pas avoir invité un des « nouveaux historiens » israéliens (Ilan Pappe, Benny Moris ou Avi Shlaim) qui contribuent à une lecture différente de l’histoire d’Israël ?

A quand un magazine sur ce peuple oublié, qui permettra aux téléspectateurs du service public d’avoir ainsi une vision plus complète et une meilleure compréhension de la situation dramatique de cette partie du monde ?

Paris le 15 mai 2008.

 
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