L’avenir du mensuel pas pareil est entre vos mains. Nous lançons un nouveau « couscous bang bang » pour recueillir 30 000 euros en dons et abonnements
Le Ravi pourrait baisser les bras ! Les projections sont formelles : sauf forte mobilisation, notre trésorerie passera dans le rouge dès février puis dans le noir en mars, avec pour perspective une "rechute" dans notre redressement judiciaire et le risque d’une liquidation. L’avenir du mensuel régional pas pareil de Provence-Alpes-Côte d’Azur est entre vos mains. Nous lançons un « couscous bang bang » pour recueillir 30 000 euros en dons et abonnements. Le succès de cette campagne de financement est déterminant.
Les causes sont multiples. La plus préoccupante est la baisse du nombre d’abonnés. Notre dernier appel à l’aide remonte à fin 2014. À l’époque, l’idée de voir disparaître le mensuel régional pas pareil, alors qu’une rédaction de dessinateurs était décimée, a fait réagir ! Nous avons gagné 800 abonnés en 2015. Mais trois ans plus tard et après un redressement judiciaire réussi, la courbe s’est inversée : nous avons perdu, à ce jour, près de 600 abonnés.
En 2017 il a aussi fallu restructurer la distribution chez les diffuseurs de presse. Défi relevé avec succès et un retour du Ravi dans les Alpes-Maritimes ainsi que dans toutes les villes de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais le coût a été élevé. Malgré des ventes stabilisées, nous commençons à ne plus perdre d’argent en kiosques où il est très difficile d’exister pour un journal indépendant…
Revitaliser le débat démocratique
Le Conseil régional vient par ailleurs de nous claquer la porte au nez en réduisant de 100 % son soutien à « Quartiers libres », notre projet de journalisme participatif dans les quartiers populaires. Et il a également une fois de plus jugé le Ravi « persona non grata » parmi les titres dignes de recevoir des annonces institutionnelles. Résultat : zéro euro pointé ! De quoi s’interroger sur l’attachement au pluralisme de la presse d’un Renaud Muselier (LR), élu grâce à un front Républicain contre l’extrême droite…
Cerise sur le pudding des difficultés à surmonter : deux élus varois LR (Josette Pons et Marc Lauriol) ont enclenché une procédure-bâillon suite à la publication d’une enquête sur leur gestion de l’Odel, l’Office départemental d’éducation et de loisirs. Nous sommes convoqués à nouveau le 7 décembre au tribunal de Draguignan pour diffamation. Les plaignants réclament 32 500 euros !
Pourtant les raisons de publier le Ravi n’ont jamais été aussi nombreuses. L’enjeu est d’abord de faire vivre un véritable débat démocratique, totalement anémié en Paca. Au Conseil régional, le Front national est la seule opposition face à des « Républicains » souvent tentés par un repli identitaire. La quasi-totalité des députés en Paca émargent à droite ou marchent au pas de la révolution libérale façon Macron. Nos maires pratiquent à grande échelle clientélisme et affairisme…
Urgences sociales et écologiques
Heureusement, dans notre belle région, face aux urgences sociales et écologiques, une multitude d’acteurs, associatifs ou culturels, mais aussi de nombreux collectifs, militants syndicaux et politiques, s’engagent, résistent, inventent. Le Ravi, sans être partisan, assume à leurs côtés, à vos côtés, des partis pris. Notre journalisme irrévérencieux, dédié à l’enquête, a pour but, en documentant l’actualité souvent sombre et complexe, d’outiller celles et ceux qui n’ont pas renoncé à « faire citoyenneté ».
Citoyen, le Ravi l’est aussi en développant des projets de journalisme participatif avec des habitants et des acteurs des quartiers populaires, en mobilisant ses journalistes dans des actions d’éducation aux médias dans les collèges et les lycées. Ils y décryptent comment se fabrique l’information, y donnent des clés pour être des spectateurs, auditeurs et lecteurs actifs. Nous y parlons de satire, du dessin de presse, de la précieuse et fragile liberté d’expression.
Notre motivation est intacte. Comme nous restons convaincus que ce mensuel régional pas pareil n’a de sens et d’avenir que si se renforcent et émergent d’autres médias indépendants. Les monopoles ou la guerre de tous contre tous, très peu pour nous ! Nous voulons poursuivre nos aventures communes avec nos partenaires de Médias citoyens Paca, l’association que nous avons cofondée, et avec ceux de la Coordination permanente des médias libres, le réseau national où nous sommes investis.
La situation est tendue à l’extrême mais pas encore désespérée. La Tchatche, l’association qui édite le Ravi, bouillonne à nouveau d’énergies bénévoles. Elle est désormais pilotée collégialement. L’équipe de six salariés, renforcée par douze dessinateurs et des rédacteurs, reste déterminée.
Tensions mais détermination
L’urgence est de regagner le plus rapidement possible les 600 abonnés que nous avons perdus. Bien entendu, les formules de soutien et les dons sont précieux. L’enjeu est à la fois de conforter notre trésorerie, en rassemblant 30 000 euros en 100 jours, mais aussi de nous signifier clairement votre volonté que le Ravi vive. Ce journal, sans actionnaires, n’est pas à vendre. Nous vous invitons à financer son indépendance de la meilleure façon qui soit : en souscrivant des abonnements ! D’où un nouveau Couscous Bang Bang notre dispositif maison de financement participatif... Abonnez-vous ! Abonnez vos amis, vos ennemis !
Soyons clairs. Le succès de cette campagne est nécessaire afin d’éviter à court terme le pire, mais il ne sera pas suffisant. Si vous répondez présents, nous nous engageons à tout faire, en mobilisant partenaires et mécènes, pour trouver des solutions pérennes. Sans attendre, nous avons enclenché un chantier déterminant pour nous doter des outils et de l’organisation afin de mieux diffuser le Ravi. Cela passe par une « transition numérique », souvent évoquée mais trop longtemps différée faute de temps et d’argent. L’objectif est toujours, en articulant le journal imprimé et son site, de nous réinventer.
Notre trésorerie est à sec mais notre hotte regorge de reportages, d’enquêtes, de dessins, d’ateliers, de projets et de solutions pour 2018, où nous voudrions fêter avec vous notre quinzième anniversaire. Nous sommes en décembre. C’est une fois encore le mois du Ravi, le petit santon qui jusqu’ici n’a jamais baissé les bras...