Accueil > Critiques > (...) > Où va la presse écrite ?

En bref

Aides à la presse 2022 : le gâteau pour les grands groupes, les miettes pour les indés

par Maxime Friot,

Le ministère de la Culture vient de publier la répartition des aides à la presse versées en 2022 (110,4 millions d’euros au total [1]). Pas de surprise : elles continuent d’être trustées par les grands groupes médiatiques. Une nouveauté, néanmoins : une aide a fait son apparition à destination « des services de presse tout en ligne ».

Comme chaque année, c’est le groupe LVMH (Bernard Arnault) qui concentre le plus d’aides à la presse (aides directes et à la distribution confondues) : 14,6 millions d’euros [2]. Les médias des groupes NJJ/Le Monde (Xavier Niel) suivent avec 10,4 millions d’euros [3]. Ensuite, viennent quelques groupes de presse qui ont touché, au total, autour de 5 à 6 millions d’euros : le groupe Ouest-France (6,7 millions [4]), Bayard (6,1 millions), le groupe Dassault (Le Figaro), Altice (principalement Libération), talonnés par le groupe Ebra (4,8 millions [5]), L’Humanité (3,9 millions) et les autres grands groupes de presse locaux.

À noter, l’apparition cette année d’une colonne « Aide au pluralisme des services de presse tout en ligne » : 8 millions d’euros répartis entre 52 médias « au titre des années 2021 et 2022 ». On y trouve notamment Blast (803 000 €), Les Jours (255 000 €), StreetPress (136 000 €) ou encore Basta (105 000 €). Une bonne nouvelle… qui ne doit pas servir de cache-misère : une refonte du système d’aides à la presse, comme du système de distribution de la presse, demeure toujours nécessaire.


Maxime Friot



Annexe

Les 50 médias qui ont touché le plus d’aides individuelles [6] en 2022
Chiffres ministère de la Culture
Publication Total (en millions d’euros)
Aujourd’hui en France 12,2
Le Figaro 5,9
Le Monde 5,8
La Croix 5,7
Libération 5,4
L’Humanité 3,9
L’Opinion 2,1
Ouest-France 2
Le Journal du dimanche 1,9
Le Dauphiné libéré 1,6
Contexte 1,3
La République des Pyrénées 1,3
Presse Océan 1,3
Le Journal de la Haute-Marne 1,2
Les Échos 1
La Presse de la Manche 1
Le Télégramme 0,9
Le Parisien 0,9
L’Équipe 0,9
Sud Ouest 0,9
Blast 0,8
La Nouvelle République du Centre Ouest 0,8
Africaintelligence 0,8
Huffington Post 0,8
La Montagne 0,7
Les Nouvelles Calédoniennes 0,6
Front Populaire 0,6
Centre Presse Aveyron 0,6
Télérama 0,6
Le Progrès 0,5
Le Quotidien de la Réunion et de l’océan indien 0,5
Le Nouvel économiste 0,5
Courrier international 0,5
L’Actu 0,5
L’Obs 0,5
La Dépêche du Midi 0,4
La Voix du Nord 0,4
Nord Littoral 0,4
Challenges 0,4
La Nouvelle République des Pyrénées 0,4
L’Est Républicain 0,4
The Conversation 0,4
Le Journal de l’île de la Réunion 0,4
La Lettre A 0,4
Charlie Hebdo 0,4
Le Moniteur des pharmacies 0,4
Slate 0,4
Informelles 0,4
Egora 0,4
La Provence 0,3
 
Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ou en adhérant à l’association.

Notes

[1Sans compter le taux réduit de TVA (« le ministère des finances estimant la dépense fiscale afférente à 150 M€ en 2022 ») et le tarif privilégié à La Poste (« dont le montant est estimé à 83 M€ »).

[2En comptant Challenges.

[3En comptant le Huffington Post et en ajoutant trois « projets communs » au titre du Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP).

[4En ajoutant deux « projets communs » au titre du FSDP.

[5En comptant Le Journal de la Haute-Marne.

[6Aides directes et aide à la distribution de la presse quotidienne nationale. « Les aides qui ont été accordées à des projets communs entre plusieurs titres de presse appartenant à un même groupe [...] s’élèvent à 7 074 610 € et n’ont pas pu être ventilées dans le tableau des titres. »

A la une

Fermeture d’Al Jazeera en Cisjordanie occupée : où sont les médias français ?

Presse, répression et doubles standards.

Dans les médias d’extrême droite, une croisade anti-écolo

Un article de Reporterre.

MeToo : le PAF en pâmoison devant la « nuance » de Caroline Fourest

Tournée promo et misère de l’information.