Soyons justes : le silence ne fut pas total. Le Monde, notamment, avait tentée de " dresser un bilan écologique de la guerre ".
La guerre fut-elle aussi écologique qu’on le laissa dire ou entendre ?
La réponse du Monde en septembre 1999 (Source : PLPL n°2-3)
Paru dans l’édition du 12-13 septembre 1999, un article d’Hervé Kempf était titré " une catastrophe écologique évitée ".
Kempf explique que les bombardements ont dégagé des nuages de gaz hautement toxiques, imprégné les sols de produits mortels, déversé dans le Danube des centaines de tonnes de polluants létaux, contaminés les nappes phréatiques, rendu inutilisables les puits, sans parler des effets de l’uranium appauvri bombardé dans des quantités et des lieux sur lesquels l’OTAN refuse de communiquer la moindre information.
Le chapô de la double page indique : " Si on ne peut parler d’ "écocide", le conflit a cependant causé de graves dommages écologiques dans les zones bombardées, en particulier sur les sites industriels désormais contaminés par des produits toxiques. "
Mais l’article de Kempf est très en retrait sur de telles craintes : " Au total, la guerre du Kosovo a-t-elle été une catastrophe écologique ? La discussion reste ouverte, mais il semble qu’on puisse répondre par la négative. "
Au contraire ? " Peut-être, même, en tant que pollution violente dans un environnement par ailleurs relativement préservé, sont-ils [les dégâts infligés à l’environnement] moindres que ceux que supportent durablement les environnements des pays industrialisés. Cette hypothèse provocatrice renvoie à la difficulté scientifique d’établir, sinon une échelle, du moins des instruments de mesure synthétique des atteintes à l’environnement. Un effet collatéral de la guerre du Kosovo sera sans doute, par le débat que l’évaluation de son impact écologique va provoquer, d’aider à améliorer de telles méthodes d’expertise. "
Au moins Le Monde, spécialisé dans l’autocritique des autres, n’omet-il pas de revenir sur la question, pour sermonner les gouvernements et les militaires.