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Promenade estivale sur le site d’Acrimed : « Critiques à la calculette »

Pour critiquer les médias, il n’est pas toujours besoin de grands discours, de gros concepts ou de mégas théories. Il suffit de savoir compter et, en cas de force majeure, de se munir d’une calculette Quelques exemples…

Pluralisme politique ?

Évidemment, c’est en matière de pluralisme que l’outil statistique s’avère le plus immédiatement percutant, en s’appuyant parfois sur les bons comptes réalisés par d’autres…

Que ce soit par temps de référendum, comme en 2005 (voir ce « Comptage des intervenants à la télé en mai 2005 (“Arrêt sur images”, France 5) »), ou par temps d’élection présidentielle, comme en 2007 : dans les JT (« Les bons comptes d’« Arrêt sur images » : Les JT du bipartisme (novembre) »), ou dans « les matinales de la radio (septembre-novembre 2006) ».

Mais par temps calme, la propagande ordinaire suit son cours : de l’interview du matin (« Pluralisme anémié sur France Inter : nouveaux décomptes des cartons d’invitation ») aux bavardages du soir (« Le Téléphone sonne » du vendredi : petites « polémiques » entre habitués).

Quant aux chiffres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), ils confirment globalement ce qui précède, à condition de savoir les lire : « La politique et le pluralisme à la télévision à l’épreuve des chiffres du CSA ». Mais le CSA est unanime : il convient de ne rien faire…

Pensée de marché

La calculatrice permet également de mettre en évidence la monotonie du discours médiatique en matière d’économie.

Sur le service public, les économistes orthodoxes ont la parole, la gardent et la monopolisent :

- ... dans les émissions spécialisées (« Brigitte Jeanperrin au service des PDG et de l’entreprise privée sur le service public ») ;
- ... comme dans les émissions généralistes, sur France Inter (« Les voix enchanteresses de l’économie sur France Inter ») ;
... comme sur France Culture (« Les voix enchanteresses de l’économie sur France Culture »).

Et sur les radios privées ? Est-ce pire ? En tout cas, ce n’est probablement pas mieux. Mais, rigueur oblige, nous accueillerons avec plaisir toutes les bonnes volontés qui voudront se charger de répondre à cette question grâce à une comptabilité insoupçonnable.

Quoi qu’il en soit, les statistiques ne permettent pas seulement de pointer l’absence de pluralisme dans les médias dominants. Avec quelques chiffres, on peut jeter une lumière crue – ou fournir quelques indices – sur d’autres aspects du journalisme dominant.

Hiérarchies

Ainsi, la hiérarchie de l’information, elle aussi, tient souvent en quelques chiffres qui permettent de comparer :

- les morts extraordinaires et les morts ordinaires « Un Michael Jackson et deux ouvriers : la cote de la mort selon RTL ») ;
- les dégâts et les victimes dans les pays riches et dans ceux qui le sont beaucoup moins : gens du « Nord » et gens du « Sud » (« L’ouragan Gustav ou la discrimination médiatique selon France 2 ») ;
- le poids des grévistes « preneurs d’otage » et celui de leurs « victimes » (« TF1 contre les grévistes dès le début du mouvement »).

Comparer et mesurer…

- Les priorités éditoriales de la « presse de référence » (« Un numéro du Monde sans Sarkozy ? ») ;
- … et leur évolution depuis 1960 (« Alors, L’Express, “c’était mieux avant” ? »).

Calculer ? Soit ! Mais ne pas confondre la critique des médias avec la comptabilité boursicoteuse ...

 
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