Des enjeux politiques de la température
L’« avant-débat », comme il est convenu de l’appeler, fut l’occasion de spéculations de diverse nature et de pronostics plus ou moins hasardeux. Avant de toucher le « fond », il fut surtout question de « forme », et, dès le matin, divers médias révélèrent toute l’arrière-cuisine de la mise en scène du débat à venir. Ces « informations » ont concerné en premier lieu le plateau de télévision où devaient se dérouler les échanges. Toute la journée, France Info a diffusé en boucle une interview de Céline Asselot, « allée dans les coulisses de l’émission » pour récolter des informations essentielles, répondant à des questions non moins pertinentes de Célyne Baÿt-Darcourt :
- D’abord le décor : à quoi va-t-il ressembler ?
- Alors c’est un décor plutôt épuré, aux tons champagne, hein, couleurs choisies parce que c’est à la fois doux et solennel, voilà « solennel » c’est ce qu’on nous a expliqué hier ; en toile de fond, une grande photo de l’Élysée sans doute pour se mettre dans l’ambiance…
- Floue paraît-il non ?
- Oui, absolument pour qu’on… pour que voilà, ça ne perturbe pas non plus les deux candidats. Et puis au centre du plateau, une table de deux mètres cinquante et des fauteuils, face à face, comme d’habitude finalement, les chaines auraient bien aimé innover un petit peu cette année et ont proposé d’ailleurs des pupitres à l’américaine, comme ça c’est fait pendant les débats avant le premier tour, mais les candidats préféraient un peu plus de confort.
La question de l’assise des candidats semblant essentielle à l’avenir du pays, la journaliste insiste sur la qualité des fauteuils avant d’embrayer sur un autre enjeu capital pour le libre-choix politique des auditeurs et auditrices : la température sur le plateau.
- Voilà des fauteuils donc c’est vrai que c’est plus confortable, quant à la température du studio, vous savez que c’est presque toujours un détail important, [elle] a été fixée à dix-neuf degrés, histoire de ne pas risquer d’avoir trop chaud sous l’œil des quatorze caméras du studio.
- Et de ne pas avoir de goutte, hein…
- Ah, ce serait dommage…
- … qui perle sur le front, c’est pas très joli.
Et c’est ainsi que la goutte de sueur est devenue un cliché repris par plusieurs émissions politiques, comme par exemple sur France Inter, où l’on a appris à 13 heures 10 que les candidats « préfèrent être assis, [et que] la température du studio [est un] élément clé si l’on veut éviter la pas très esthétique goutte de sueur ». Dans de nombreux médias, cette information capitale a déclenché commentaires et micro-reportages, tout aussi capitaux :
- Ouest France présente ainsi un historique des thermomètres présidentiels : « la température du studio : en 2007, Nicolas Sarkozy voulait 19 °C, parce qu’il a tendance à transpirer, et Ségolène Royal, 21° ; ils ont transigé à 20°. »
- Europe 1 insiste sur l’importance de l’information : « une température – c’est important – aux alentours de 19 degrés, pour éviter tout risque de transpiration ».
- Après les émissions de France Info, le site reprend ce « détail » : « Autre détail : la température sur le plateau. Elle sera de 19-20°C pour éviter que les candidats ne transpirent trop. Par ailleurs, il n’y aura pas de public sur place. »
Chaque média ajoute ainsi son grain de sel à la « tension » de l’événement, des traditionnels « reportages » devant les QG des candidats à la revue des méthodes employées par ces derniers pour se mettre « dans le bain ».
Ainsi de Sud-Ouest :
… ou encore de 20minutes :
Dans un article publié sur le site de RTL, scrutant avec attention les « les derniers détails techniques du match Macron-Le Pen », le lecteur a été quant à lui gratifié d’un encart spécial lui délivrant « les 8 éléments à connaître » avant le débat. Huit éléments tout à fait politiques :
Fidèle à sa mission de service public, France Inter est allé jusqu’à interroger le réalisateur de l’émission pour entendre ses précieux éclairages sur la climatisation et le décorum :
Tristan Carné est le réalisateur de l’émission de ce soir : « La température des plateaux n’est plus tellement un problème dans la mesure où on a des clims qui sont beaucoup plus performantes qu’avant, les lumières aussi ont beaucoup progressé, donc ont est aux alentours de dix-neuf, vingt degrés mais c’est pas un travail insurmontable aujourd’hui, là où ça l’était peut-être plus en tous cas davantage il y a quelques années quand les systèmes de lumière et de climatisation étaient moins performants. » Quant au décor, il ressemble beaucoup à celui de 2012 : couleur champagne avec une photo de l’Élysée au fond du plateau. Un décor sobre, accueillant, on a envie de dire apaisant qui servira d’écrin à un débat qui s’annonce tout sauf apaisé.
Sur l’antenne de RTL, Yves Calvi a consacré la pastille quotidienne « 3 minutes pour comprendre » [1] à l’interview du même réalisateur. La série de questions qu’il pose à Tristan Carné, ne laisse aucun doute quant à l’ « expertise » qu’il prétend nous apporter : « l ’état d’esprit » du réalisateur, son possible « trac », l’heure à laquelle il apprendra l’autorisation ou non des plans de coupe, l’interdiction ou non des téléphones portables, la tenue ou non de pauses au cours du débat. Rien n’a été laissé de côté, pas même cette interrogation profonde que nous peinons à transcrire dans son intégralité : « Ils seront assis ? »
Le champ de « l’expertise » semblait saturé. Mais le service public et ses reporters dépêchés sur le terrain entendirent bien prouver le contraire : animant le pré-débat sur France 2, et visiblement chagrin d’avoir été remplacé dans le rôle de l’animateur-vedette à cette occasion, David Pujadas prit sa revanche, pas peu fier d’annoncer la présence sur place d’une des journalistes de la chaine, « dans la coulisse, juste avant que la zone soit bouclée ». S’en suivit, en trois actes, le thriller de Maryse Burgot :
Nous croyions avoir touché le fond. C’était sans compter sur Gala, désireux de nous livrer une expertise de son cru. Le magazine a consacré un article aux secrets de communication du parti d’extrême-droite, un parti dont la « normalisation » passe aussi de toute évidence par la question... du maquillage. Extraits :
Connue pour son visage et ses expressions rudes, la candidate du Front National cherche à se radoucir. […] Marine Le Pen s’est entourée d’une conseillère en communication pour tenter de gagner des voix. Réputée dure et agressive, elle a radicalement transformé son look, d’abord vestimentaire mais aussi côté beauté. Si ses gestes et son attitude face à Emmanuel Macron ont été ultra offensifs et très masculins, son make-up tente de raconter une toute autre histoire. Ses paroles et ses répliques sont dures, en total contraste avec ses lèvres très fines qui se voient à peine. Au lieu de sur-jouer avec un rouge très fort, elle calme le jeu subtilement avec un rouge à lèvre rosé en parfait raccord avec ses yeux pour donner un maximum d’harmonie à son visage. Histoire de dire qu’elle prend soin d’elle mais refuse d’en faire trop.
Indispensable.
« Un plan de coupe, ça peut être meurtrier »
S’il n’a pas été question, avant le débat, d’analyser les programmes et les coupes budgétaires proposées par les candidats, les médias ont consacré beaucoup de temps à commenter une autre forme de coupe : les « plans de coupe » (à savoir filmer un candidat pendant que son adversaire parle pour observer ses réactions). Cela paraît anodin ? Cette grande première a suscité pourtant une avalanche des commentaires, à commencer dans les deux émissions précédemment évoquées :
– Sur France Info :
- Finalement les plans de coupe vont être autorisés pendant ce débat.
- Oui ce qui veut dire qu’on pourra voir à l’écran un candidat pendant que l’autre parle, on pourra voir par exemple un des participants en train de sourire, de faire non de la tête, ou encore de lire ses notes, ça parait anodin, ça l’est pas du tout hein : depuis 1981 les finalistes à la présidentielle avaient toujours refusé ces fameux plans de coupe, ils les jugeaient trop risqués, mais les chaines ont beaucoup insisté cette année parce que ça permet un débat plus dynamique, plus riche pour les téléspectateurs, alors les discussions ont été très longues, hein Marine le Pen était particulièrement réticente, et puis finalement en fin de matinée les candidats sont tombés d’accord : oui aux plans de coupe, mais de manière modérée, donc ce ne sera pas non plus heu… virevoltant hein.
- Oui. Mais on sait pas combien ? « Modéré » on ne sait pas ce que ça veut dire…
- Non, non, non.
– Sur France Inter :
- Alors il y avait une ultime réunion de calage ce matin au CSA entre les équipes d’Emmanuel Macron et de Marine le Pen, et après de longues et âpres discussions les deux partis sont tombés d’accord sur un usage modéré des plans de coupe, il y en aura donc quelques-uns et c’est une première depuis 1981, Michel Field, le directeur de l’information à France Télévision : « Je dois dire que l’un et l’autre ont été un peu refroidis par le débat à 11 sur BFM à cause de l’usage qu’ils ont jugé l’un et l’autre un peu intempestif et d’ailleurs pas seulement sur leur candidat leur champion respectif, mais sur d’autres aussi. Et je pense que là, comme les plans de coupe, ça fait toujours peur… un plan de coupe ça peut être meurtrier ! » Et notamment si l’on est surpris en train de regarder ses fiches voire son portable comme François Fillon lors du débat à 11 le 20 mars dernier…
Sur les sites internet des grands médias, chacun y va de son petit commentaire, voire de son frétillant pronostic [2] :
Face à un tel événement, on se rassurera le lendemain à la lecture du Huffington Post :
Où l’on apprend que « ces images tant redoutées [...] ont surtout montré des postures et des gestes plutôt maîtrisés ». Misère…
Échauffements éditoriaux avant le match
Après le premier débat entre les cinq candidats à la présidentielle, nous avions qualifié en ces termes sa couverture médiatique : « La cause est entendue : une élection est une compétition, une "compétition électorale", précisément. Et un débat qui met aux prises les candidats, est, selon le mot cent fois entendu, un "match". Et la tradition sportive veut qu’un tel "match" mobilise son lot de commentaires… et de commentateurs. » Le débat du 3 mai ne fit nullement exception, et des « experts » en tout genre firent de nouveau leur apparition afin de gloser – sportivement – sur les postures et les stratégies en présence. Les auditeurs de France Info ont ainsi eu droit à une partie de tennis, à moins que ce ne fut un match de boxe. Célyne Bayt-Darcourt a invité un « docteur en sciences politiques » (à moins que ce ne soit un communiquant) pour trancher :
- [Les candidats] ont-ils raison de consacrer cette journée à la préparation de ce duel ? La réponse de Jean-Christophe Gallien [3]
- Ben je crois que c’est essentiel, c’est un peu comme leur finale de Roland Garros à chacun d’entre eux, et puis c’est leur première en plus, donc c’est une préparation sportive de haut niveau, on s’y prépare…
- Comme à un combat ?
- Exactement, je crois que c’est même presque plus un combat de boxe effectivement, c’est une mauvaise image Roland Garros parce que c’est presque un peu trop gentil, la seule vérité c’est qu’on a un filet entre soi mais c’est vrai que c’est un peu ça.
La métaphore est filée pendant tout l’entretien :
- « Il faut attaquer ou alors il faut rester en fond de court pour prendre une image tennistique (sic) ? »
- « Moi, j’crois qu’il faut prendre le contrôle du rythme, et très vite, c’est à dire les dix premières minutes sont essentielles, […], enfin voilà, on est dans ce jeu là : monter au filet oui de temps en temps, et rester en fond de court de temps en temps. »
Il faut dire que cette « image tennistique » n’est pas l’apanage de France Info [4], puisque quelques minutes avant le match, LCP Public Sénat a proposé un plateau de prestigieux commentateurs discutant dans les mêmes termes. Anne-Sophie Beauvais, directrice de « Science Po alumni » expliqua ainsi :
- « La personnalité est aussi une question importante dans ces débats, parce que c’est ça qu’on découvre […] Ce qu’on répète beaucoup quand même c’est que celui qui est en tête, c’est de prendre peu de risques, et d’essayer d’être… heu, non pas le plus lisse, mais dans tous les cas – vous faisiez des comparaisons sportives – c’est peut-être pas lui qui va monter tout de suite au filet. »
- « Il joue à l’italienne, si on veut faire une métaphore sportive, footballistique. Il joue en défense. »
- « Voilà. […] Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, les conseils qui lui étaient donnés à l’époque, c’était de rester finalement presque un peu en fond de court. »
Toute la journée durant, la presse est ainsi devenue le théâtre de la parole professorale et professionnelle... Ouest France interviewe le gratin de l’expertise politique, incarné par Philippe Moreau Chevrolet, président de MCBG Conseil, une « agence de communication spécialisée dans la communication personnelle des dirigeants » comme le stipule sa biographie en ligne. Et que nous a appris cet ancien journaliste ? Que « la campagne [allait] redonner "un peu de poids politique" au rendez-vous cathodique du soir. » Diantre ! C’est dire si ses analyses des enjeux du débat pèsent lourd : Macron devra « montrer qu’il est non seulement capable de dominer Marine Le Pen, une véritable bête politique, mais aussi capable de diriger le pays avec une ligne claire ». Quant à Marine Le Pen, « elle adoptera sûrement "un caractère maternant avec Macron. C’est-à-dire ne pas le prendre complètement au sérieux, le prendre de haut, l’infantiliser." » [5]
Paroles, paroles, paroles…
Les débats pré-débat se sont également focalisés sur les échanges de « petites phrases » ayant marqué la campagne… voire l’histoire de la Cinquième République. Du « monopole du cœur » à « l’homme du passif », on ne compte pas le nombre de médias ayant ainsi déterré les « phrases choc » des précédents débats pour la présidentielle, à l’instar du Parisien :
Pour d’autres, trop impatients, le débat qui s’annonçait a été l’occasion de commenter une nouvelle fois les débats... déjà passés ! C’est ainsi que les ondes de France Info ont rembobiné la campagne de 2017, en expliquant « la genèse et la montée en puissance de ce duel Macron-Le Pen », et en revenant sur les moments chocs de leur affrontement [6].
Enfin, derniers temps d’antenne avant la tempête, les JT de 20h des différentes chaines ont consacré l’intégralité de leur programmation au débat qui ne s’était pas encore tenu, sans une once de fond politique. Nous nous contenterons ici de l’exemple de TF1, très informé sur les préparatifs des uns, les notes des autres, l’état d’esprit de Brigitte Macron (« Très bonne (sic). Pour moi, [Emmanuel Macron] a la force d’une évidence. Au revoir. »), et riche en micros-trottoirs cherchant à prendre le pouls traditionnel des Français. Sur les 35 minutes de journal, TF1 a ainsi consacré 29 minutes aux aspects techniques et aux préparatifs du débat, 3 minutes seulement aux programmes et 2 minutes... à d’autres informations, séquence sobrement annoncée, dans le rappel des titres, comme... « Le reste des informations » !
L’absence d’informations sur le fond révèle essentiellement la focale médiatique qui, aux explications sur les programmes, tend à privilégier les échanges violents et personnels, mettant en scène un duel entre des protagonistes prétendument charismatiques et non entre des programmes politiques ayant des incidences concrètes. C’est notamment ce mécanisme qui explique en partie, comme nous l’avons déjà souligné, la normalisation du Front national, résumé aux bons ou gros mots et aux apparences physiques de ses leaders qui paraissent « présidentiables ».
Même si – preuve qu’un autre journalisme est possible – des articles de qualité et des émissions de belle facture auront parfois apporté du contenu important, les élections présidentielles 2017 auront été particulièrement marquées [7] par la peopolisation des candidats, à grand renfort de « métaphores » sportives masquant mal l’incapacité généralisée, en particulier sur les plateaux télé « pré » et « post » débats, à discuter des programmes, des enjeux stratégiques, des aspirations des militants ou des citoyens. Ce type de métaphores, qui aident des animateurs en manque de temps pour éplucher « les dossiers » (puisqu’ils déploient de grands efforts pour connaître avec précision la qualité de la climatisation, du gazon ou de la terre battue) contribue à la longue à dépolitiser des enjeux politiques réduits à des confrontations épiques, et ainsi rendre équivalents toutes les options et invisibles les conséquences potentielles des choix électoraux.
Et le débat d’après le débat, notamment sur BFM-TV, fut conforme à tout ce qu’on pouvait en attendre. On releva qu’il ne fut pas digne de la fonction présidentielle : qu’il ne fut pas « à la hauteur » ! Les préparatifs médiatiques du débat, eux, avaient atteint des sommets !
Vincent Bollenot et Pauline Perrenot grâce aux observations de Bruno Dastillung et Kahina Seghir, et à la vidéo de Florent Michaux.
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Annexe
France Info, 3 mai 2017.
- Émilie Gauterot, expliquez-nous la genèse et la montée en puissance de ce duel Macron Le Pen…
- Affrontement en filigrane, à la marge d’abord, dans un avant premier tour à onze, Marine Le Pen répartit les attaques, s’en prend d’ailleurs surtout au départ à François Fillon. Emmanuel Macron se veut courtois, bienveillant, ne tire jamais le premier, ne réagit qu’en riposte comme lors du débat à cinq du 20 mars, sur la question du burkini : [Extrait du débat à cinq]. Lors de ce premier débat, Marine Le Pen évoque aussi sans le nommer son adversaire, formé dans les grandes écoles de la République, fonctionnaire puis banquier, puis re-politique, Emmanuel Macron l’interrompt et lâche dans un sourire : « Ah ça je crois que c’est pour moi, vous vous ennuieriez sans moi ». Nouvelle passe d’armes directe lors du débat à onze, on est le 4 avril, Emmanuel Macron cible Marine Le Pen lorsqu’il évoque l’Europe : [Extrait du débat à cinq]. Marine Le Pen identifiée à son père, ce sera dès lors l’un des axes du candidat d’En Marche, sur les questions internationales ; Marine Le Pen lancera, elle, lors de ce débat : « Emmanuel Macron a un talent incroyable, en sept minutes, il a trouvé le moyen de ne rien dire ».
- Attaques plutôt limitées quand même avant le premier tour, ça c’est nettement durci depuis.
- Premier temps : mercredi dernier à Amiens, affrontements à distance en visitant les salariés de l’usine Whirlpool, visite surprise de Marine Le Pen d’abord : [Extrait d’une déclaration de Marine Le Pen]. Et Emmanuel Macron lui succède l’après midi et prévient : « Je ne lui laisserait pas un centimètre d’espace, pas une seconde de répit, pas une once d’énergie », deuxième temps avant hier premier mai, les deux candidats se rendent coup à coup par meetings interposés : [Extraits des deux meetings]. Un premier mai qui a été pour chacun l’occasion de décliner ses angles d’attaque, Marine Le Pen appelant à faire “ barrage à la finance, à l’arrogance et à l’argent roi ” », Emmanuel Macron ciblant le parti des agents du désastre et des instruments du pire. Peu de confrontations finalement depuis le départ sur le fond, sur les détails des programmes.