Les syndicats CGT de l’Humanité ont lancé depuis quelques semaines un cri d’alarme sur l’avenir du quotidien de Jaurès.
Le silence des pouvoirs publics est assourdissant. La période estivale n’est certainement la seule explication. Aux difficultés vécues par l’ensemble de la presse quotidienne s’ajoutent celles spécifiques à l’Humanité. Les autres groupes de presse bénéficient régulièrement, entre autres, d’une recapitalisation leur permettant de survivre.
« Or nous voulons continuer d’être libre de toute ingérence des groupes capitalistes", ont écrit les sections syndicales du journal selon lesquels "le fruit de la vente de l’ancien siège, qui devait effacer les dettes de l’entreprise est reporté".
Hormis la mobilisation des lecteurs de l’Humanité, c’est le silence radio du côté des penseurs officiels et des idéologues en charge des Etats généraux de la presse qui ne visent qu’à renforcer les grands groupes de presse multimédia alliés du pouvoir, comme le laisse entendre le chef de l’Etat.
Pour le SNJ-CGT, les pouvoirs publics ont le devoir de venir en aide aux journaux à faibles recettes publicitaires mais aussi à tous ceux qui sont menacés.
La presse est malade du système qui vise à concentrer toujours plus, menaçant le pluralisme, précarisant les emplois, démantelant les acquis de la Libération sur la distribution de la presse. Ce système, partisan de la pensée unique, fait fi de la qualité de l’information et du débat d’idées. Il est grand temps que la profession et les citoyens se réunissent pour défendre, en France, le pluralisme de la presse
Il en va de la démocratie.
Montreuil, le 20 août 2008