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Cinq minutes de procès contre Hugo Chávez sur Canal +, cinq minutes de désinformation

par Henri Maler, Renaud Lambert,

Si l’on en croit nombre de commentateurs, la victoire du « non » au référendum du 2 décembre 2007 sur la réforme de la Constitution au Venezuela aurait signé la défaite d’un projet de dictature et celle d’un dictateur. Un dictateur qui a pourtant soumis, lui, les transformations de la Constitution à référendum ; une dictature dans laquelle le prétendu dictateur et ses soutiens s’inclinent devant le résultat du suffrage universel...

Avant de revenir (comme nous l’avons fait depuis la publication des lignes qui suivent dans notre article « Filtres et alambics de l’information sur le référendum du 2 décembre au Venezuela ») sur le traitement médiatique de ce scrutin, voici un exemple de ce que peut le journalisme quand il renonce à informer : quand le courage de dénoncer « les caricatures » revient… à proposer l’inventaire des caricatures de Chávez et de la situation au Venezuela

Comme celle d’autres pays, la situation sociale et politique au Venezuela suscite des questions légitimes. Et comme celle d’autres responsables politiques démocratiquement élus, la personnalité d’Hugo Chávez et son rôle politique, également. Une particulière vigilance est même requise de la part de celles et ceux qui sont solidaires des conquêtes démocratiques et des conquêtes sociales obtenues et espérées par le peuple vénézuélien. Quant à ceux qui redoutent ou qui combattent ces mêmes conquêtes, leur opposition, en principe, ne devrait pas les dispenser du devoir d’exactitude et les autoriser à transgresser, comme ils le font si souvent, les règles élémentaires de l’information. Leur journalisme de propagande ne connaît alors aucune limite. Il peut atteindre des sommets. En voici un parmi d’autres.

Cinq minutes pour convaincre

Le 20 novembre 2007, l’« Edition spéciale » de Samuel Etienne, sur Canal +, évoque la visite en France du président vénézuélien, Hugo Chávez. Celui-ci doit, le jour même rencontrer Nicolas Sarkozy pour discuter de ses démarches visant à la libération d’Ingrid Betancourt.

C’est le point de départ d’une séquence de l’émission dont le titre (« Le Chávez World Tour à Paris  ») était déjà la promesse que la rigueur journalistique n’abandonnerait rien aux dérives sensationnalistes. Une séquence que l’on peut voir sur Dailymotion (lien périmé).

En moins de six minutes, « Edition spéciale » va parvenir non seulement à faire le tour des poncifs les plus rebattus de la critique anti-chaviste, mais surtout à ne donner absolument aucune information sur le pays, son histoire ou encore la politique menée par son président.

Le tout en deux chroniques successives qui, dans des styles différents, s’attachent toutes deux à discréditer le président vénézuélien. D’abord, la journaliste Anne-Elisabeth Lemoine – tissant la trame de son intervention avec les fils de l’ironie et du mépris – s’intéresse à la « forme » du discours d’Hugo Chávez pour dresser le portrait d’un « clown » ridicule… mais « inquiétant » (comme le dira le présentateur de l’émission). Puis, Ariel Wizman présenté comme « analyste » de la politique d’Hugo Chávez, se pare de la robe d’un « procureur-joailler » pour enfiler, en moins de deux minutes, l’intégralité des perles de la désinformation.

I. Critiquer la forme pour dénigrer le fond

Anne-Elisabeth Lemoine entame son portrait politique d’Hugo Chávez (patronyme qu’elle prononce « Châââvèze » (une prononciation apparemment irréprochable, mais qui laisse transparaître le mépris social omniprésent dans les critiques les plus acerbes formulées contre Chávez) par une évocation d’« Alo Presidente », l’émission hebdomadaire animée par le président vénézuélien. La journaliste explique que ce programme est diffusé « tous les jeudis » et « lance » alors une séquence en images d’une de ces émissions, datée… du 16 février 2007, soit un vendredi. Approximation bénigne, certes, mais ce ne sera pas la seule…

Sur un ton ironique et dédaigneux, elle s’amuse : « Regardez, il y a même un générique  ». À l’écran, Chávez applaudit, comme il le fait souvent, à l’attention des téléspectateurs qui le regardent. Finaude, elle commente : « Il s’applaudit lui-même  ». Et, sur le plateau, le public, bien élevé, applaudit (s’applaudit ?) lui aussi. Anne-Elisabeth Lemoine renchérit : « Alors il fait tout, il fait l’intervieweur, l’interviewé, il fait des revues de presse, il montre des journaux dans lesquels, évidemment, il est à la “ Une ”  ». Ce sera là la seule évocation pendant toute l’émission de relation qu’entretient le président vénézuélien avec « des journaux » dont la quasi-totalité est aux mains d’un secteur privé qui a appuyé le Coup d’Etat d’avril 2002 [1]). Passons...

Ni Habitat, ni Ikea…

Commentaire de l’image : Chávez est assis « derrière un magnifique petit bureau rectangulaire  » dans une « déco un poil stalinienne derrière, mais enfin bon, tout va bien ». La « déco » en question n’est peut-être pas du meilleur goût. Mais la présentation de cette image (alors que « Alô Présidente » est tourné dans les cadres les plus divers) n’est là que pour justifier l’imputation de stalinisme. Faudrait-il s’inquiéter du fait que le Président français, Nicolas Sarkozy, soit amené à s’asseoir dans un mobilier « un poil Empire » (dans les salons de l’Elysée) et craindre qu’il ne révèle – par conséquent – une ambition « impériale » ? La journaliste nous gratifie ainsi d’une « hypallage », cette figure de style par laquelle on « attribue à certains termes d’un énoncé ce qui devrait logiquement être rattaché à d’autre termes de cet énoncé  » [2], le caractère « stalinien  » de la « déco  » n’étant qu’une qualification rhétorique…du président vénézuélien lui-même.

Le présentateur n’est pas en reste, car manque à cette description un élément éminemment politique de la « déco » : le globe terrestre que l’on aperçoit à l’image. Samuel Etienne renchérit donc avec un sourire : « … avec le globe du dictateur !  » [3]. « Fine » allusion de cinéphile (nous sommes sur « la chaîne du cinéma »...) au « Dictateur » de Charlie Chaplin, qui permet de tracer une équivalence entre Chávez et Hitler [4]. «  Le globe » ? C’est bien connu : tout dictateur se signale par la présence d’un globe à ses côtés. Et l’absence de cette sphère disqualifie d’emblée les plus motivés des prétendants au totalitarisme...

De la chansonnette de Chávez à l’accordéon de VGE

Puis notre chroniqueuse poursuit en relatant les récentes visites de « stars » au Venezuela (il ne citera que les acteurs Sean Penn et Kevin Spacey ainsi que l’ancienne « top model » Naomi Campbell). Plutôt que citer leurs propres commentaires – plutôt favorables – sur les raisons de leurs visites [5], celle-ci préfère attribuer leur présence à un motif de son cru : « peut-être qu’ils se font un peu piéger ». Peut-être aussi que les stars sont de grands enfants et les chroniqueuses de Canal + des machines à décoder les pièges des dictateurs…

Vient alors ce qui pour Anne-Elisabeth Lemoine est sans doute le « coup de grâce » : Chávez serait un « saltimbanque, un intermittent du spectacle  » explique-t-elle, car « pendant ses shows télé, il chante. Ecoutez, c’est magnifique.  » S’en suivent rires et applaudissements moqueurs. Mais pour que ce fragment prête à rire, il a fallu le couper de son contexte et du contexte de sa réception par le peuple vénézuélien. De quoi se demander ce qui est ainsi tourné en dérision ? Et à quoi tend cette charge ? Suffisait-il, il y a quelques dizaines d’années, à Valéry Giscard d’Estaing de jouer quelques notes d’accordéon pour le disqualifier définitivement ? Comme le note un contributeur au forum de Dailymotion (lien périmé) : « Chávez qui chante est un fou... Clinton qui joue du sax est un génie... Y aurait-il un parti pris ? ». La question peut, en effet, se poser…

La satire, parce qu’elle s’exerce contre la tendance des médias à « institutionnaliser la parole institutionnelle », peut avoir des effets salutaires. Encore faudrait-il qu’elle s’annonce clairement comme telle, que la dérision ne se substitue pas à l’information et qu’elle ne travestisse pas la pure et simple propagande : ce n’est manifestement pas le cas ici. Lourdement chargée d’une hostilité politique non dissimulée, la charge d’Anne-Elisabeth Lemoine est un simple prologue : il introduit la performance d’Ariel Wizman qui, lui, parle en spécialiste et prétend s’attaquer au « fond »…

II. Caricaturer le fond… pour ne rien n’en dire

C’est le présentateur de l’émission qui se charge de confirmer que la satire n’était qu’un hors d’œuvre. Il explique : « Alors [passage incompréhensible], on a un président qui a l’air très sympathique comme ça, haut en couleur, mais c’est vrai , Ariel, quand on se penche sur la politique de ce monsieur, le clown devient vraiment inquiétant ». Chávez n’a pas été peint en « clown » : c’est un « clown ». Un « clown inquiétant ». Et puisque « c’est vrai, Ariel », l’acte d’accusation qui suit fait office d’information… indiscutable.

Caricatures

Une performance : en une grosse centaine de secondes, Ariel Wizman, parvient à « caser » la quasi-totalité des grands classiques de l’opposition à Chávez. Approximations et mensonges de propagande tiennent lieu de fait vérifiés et vérifiables.

Pour évoquer Hugo Chávez - « ce type-là  », dit-il -, Wizman commence par l’évocation d’une récente altercation qui l’opposa au roi d’Espagne, Juan Carlos Bourbon. En vidant l’altercation de son contenu, il s’agit, sans doute, de suggérer que Chávez, le trublion des sommets diplomatiques, n’a eu que ce qu’il méritait. Pour Wizman, l’affaire se résume ainsi : « Souvenez-vous, [Chávez] avait quasiment claqué le beignet au Roi d’Espagne, au point que le roi d’Espagne lui dit "Mais, pourquoi tu ne la fermes pas ?" » Sauf que le récit est factuellement faux. Et s’il y a bien eu une altercation, Chávez ne répondait pas au Roi d’Espagne, mais au Président du gouvernement espagnol [6]). Réunis lors du 17ème sommet ibéro-américain, en novembre dernier, le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, termine son allocution en ces termes : « un pays ne pourra jamais avancer s’il cherche dans des facteurs extérieurs des justifications quant à ce qui empêche son développement. » Jugeant qu’il est bon de rappeler que des « facteurs extérieurs » tel qu’un putsch soutenu par l’Espagne et les Etats Unis ont « empêché le développement » du Venezuela, Hugo Chávez intervient alors en affirmant que, pour lui, l’ancien président du gouvernement espagnol (Aznar) – qui avait donc soutenu le coup d’Etat de 2002 -, était tout bonnement « fasciste  ». Une intervention vigoureuse qui déclenche aussitôt la colère du roi Juan Carlos Bourbon, lequel, violant les règles du protocole diplomatique, se permet d’interrompre Chávez en le sommant de « la fermer ».]].

Le chroniqueur en vient alors à la « substance » de son analyse : « Alors, Chávez, c’est l’héritier d’une idéologie qui est tenace en Amérique latine, qui est, en fait, la conséquence d’agissements impérialistes des Etats-Unis, hein, dans ce continent dans les années 70 ». Cette idéologie, « tenace » comme une tâche dont on ne parvient pas à se défaire, n’est pas tant discréditée pour ce qu’elle est (une dénonciation de l’impérialisme américain en Amérique latine), mais comme un héritage archaïque qui remonte aux années 70. Et comme Wizman n’oserait pas présenter une chronique sur Canal+ en « pattes d’éléphant » et en chemise à fleur, il décrète que les options politiques doivent suivre la mode, sous peine de passer pour un héritage ringard, une vielle idéologie.

Quelle idéologie ?

L’idéologie de Chávez, « c’est un mélange de populisme, de guévarisme, de "fol-klo-risme" [il détache les syllabes comme pour souligner la difficulté qu’il y a à décrire la bouillie politique qu’il a lui-même préparée] et surtout de tiers-mondisme avec toutes les caricatures. Il y a évidemment à ses côtés, le Président bolivien Evo Morales, Lula, au Brésil, l’aime bien aussi, Fidel Castro, et puis, alors, toute la cohorte des dictateurs dans le monde : Mugabe, Ahmadinejad. »

Expert en « caricatures  », Wizman, amalgame tout et n’importe quoi et avec la prétention désinvolte et arrogante du « politologue » de pacotille qui escompte que les suffixes en « isme » donnent des gages de sérieux. A ses yeux le tiers-mondisme se confond avec ses « caricatures ». Et les relations diplomatiques du Président vénézuélien – aussi discutables soient-elles – avec des dictateurs avérés suffisent à résumer sa politique. On ne doute pas que Wizman réduise, ainsi, les deux mandats de George W. Bush à ses rapports avec Pervez Musharraf, ceux de Jacques Chirac à ses liens avec l’algérien Bouteflika et la politique de Nicolas Sarkozy à ses coups de téléphone avec N’Djaména (capitale du Tchad).

Conclusion de l’énumération : « Alors, heu, ça se fonde sur une idéologie rouge-brun , en quelque sorte. » Puisqu’on vous le dit !

Mensonges

Après avoir égratigné au passage le mouvement altermondialiste (« à l’extérieur, c’est très sympathique, ça fait très altermondialisme Manu Chao, très Michael Moore. »), le journaliste continue : Chávez, «  c’est un type qui est ouvertement antisémite  ». « Antisémite » ? L’accusation lancée en France par Libération, faute d’arguments, a été classée sans suite [7]. L’adverbe « ouvertement » vaut pourtant ici démonstration.

Non content d’être « antisémite  », Chávez « c’est également quelqu’un qui instaure une répression avec des bandes armées, des escadrons de la mort, une confiscation des ressources, un bâillonnement de la presse en général dans son pays. »

- « Une répression avec des bandes armées, des escadrons de la mort  » ? Des camps de concentration peut-être ? Dès lors qu’on abolit la nécessité d’apporter la moindre preuve, pourquoi s’arrêter en chemin ?
- Une « confiscation des ressources  » ? Des nationalisations pourtant payées à leur prix de marché…
- « Un bâillonnement de la presse en général  » ? Celle, bien sûr, dont les journalistes ne sont pas encore tombés aux mains des « escadrons de la mort »… Même Reporters sans Frontières n’avait pas encore osé.

Pour conclure, Wizman prend de la hauteur : le Venezuela est un pays qui « n’est pas différent des autres pays du Tiers-Monde, à savoir qu’il y a une élite très riche et un pays très pauvre, tout simplement  ». « Tout simplement  », la situation d’extrême inégalité sociale du pays est si ordinaire qu’elle en devient presque naturelle … puisqu’elle existe partout. Il suffit donc, « tout simplement », de s’y faire… Estimant que son exposé vaut démonstration, Wizman achève alors son chef d’œuvre par un « donc  » récapitulatif : « Donc, Chávez est cet espèce de Caudillo dont on se demande s’il va nous amener un bon cadeau de Père Noël, à savoir la libération d’Ingrid Bétancourt.  »

Cinq minutes de procès

A l’issue de ces cinq minutes de procès, qu’aura-t-on appris ? Tout d’abord :
- qu’il arrive à Chávez de parler dans des décors qui ne sont pas du goût des journalistes de Canal+ ;
- qu’il présente une émission de télévision, laquelle a son propre générique, et pendant laquelle il lui arrive de parler plus de sept heures durant ;
- qu’il arrive à Chávez de chanter ;

Des conditions de cette émission, de ses motifs, de sa construction, de sa fonction et de ses contenus, on ne saura rien.

On aura également appris :
- que Juan Carlos Bourbon lui a demandé de « la fermer » ;
- que l’idéologie qui l’anime est aussi « archaïque  » que les inénarrables « ponchos » latino-américains à l’époque du Gore-tex ;
- qu’Hugo Chávez, est un « rouge-brun », « antisémite » à la tête d’un Etat répressif qui lance des « escadrons de la mort » à l’assaut de ses opposants, mais qui, apparemment, n’est pas pédophile et ne mange pas ses femmes ;
- qu’il est à la tête d’un pays dont la structure sociale ne peut être modifiée.

Des réalités économiques et sociales du pays, des raisons qui ont mené une grande partie de la population à rejeter le modèle capitaliste mondialisé et à souhaiter tenter de construire un « socialisme du XXIe siècle », des enjeux et du contenu de la Constitution soumise au vote et rejetée quelques jours après la diffusion de l’émission, on ne saura rien. Le public, auquel on retire la possibilité même de se forger sa propre opinion sur un processus politique dérangeant, sera donc sommé de s’en remettre à la condamnation experte de ceux qui savent, et qui n’ont pas besoin de prouver… Après tout, l’objectif n’était pas d’informer, mais de rire d’un « clown » et de condamner un tyran.

Renaud Lambert et Henri Maler

********************

Annexe : Transcription de la chronique d’Ariel Wizman

- Présentateur : - « Alors (incompréhensible), on a un président qui a l’air très sympathique comme ça, haut en couleur, mais c’est vrai , Ariel, quand on se penche sur la politique de ce monsieur, le clown devient vraiment inquiétant ».

- Ariel Wizman (AW) : - « Eh bien, moi, je plains la famille Betancourt dont le sort d’Ingrid dépend, au fond, de Chávez, de ce type-là et déjà j’espère que la rencontre Chávez-Sarkozy se passera mieux que la rencontre Juan Carlos Chávez. Souvenez-vous, il avait quasiment claqué le beignet au Roi d’Espagne. »

Une séquence vidéo du forum ibéro-latino-américain où eut lieu l’altercation suit, avec un « son » (répété) du roi espagnol qui dit : « Porque no te callas ? » traduit à l’écran par « Pourquoi tu ne te tais pas ? »

- AW : - « Au point que le roi d’Espagne lui dit « Mais, pourquoi tu ne la fermes pas ? ». Alors, Chávez, c’est l’héritier d’une idéologie qui est tenace en Amérique latine, qui est, en fait, la conséquence d’agissements impérialistes des Etats-Unis, hein, dans ce continent dans les années 70. Je suis sûr, Nicolas, que vous avez porté un poncho par solidarité… »

- Nicolas Domenach : - « Eh oui, et j’ai même chanté les Calchakis ?groupe de musique andine ?  »

- AW : - « Voilà, alors, c’est un mélange de populisme, de guévarisme, de “folklorisme” [il détache les syllabes comme pour souligner la difficulté qu’il y a à décrire une telle bouillie politique] et surtout de tiers-mondisme avec toutes les caricatures. Il y a évidemment à ses côtés, le président bolivien Evo Morales, [une incrustation d’un article du journal Le Figaro apparaît à l’écran, dont on ne lit que le titre « La tentation cubaine de Hugo Chávez »], Lula, au Brésil, l’aime bien aussi, Fidel Castro, et puis, alors, toute la cohorte des dictateurs dans le monde : Mugabe, Ahmadinejad avec lesquels, il a décidé, à l’instar de son ennemi, Bush, de former, lui, un axe du bien. Alors, heu, ça se fonde sur une idéologie rouge-brun, en quelque sorte. A l’extérieur, c’est très sympathique, ça fait très altermondialisme Manu Chao, très Michael Moore.

C’est un type qui est ouvertement antisémite, c’est également quelqu’un qui instaure une répression avec des bandes armées, des escadrons de la mort, une confiscation des ressources, un bâillonnement de la presse en général dans son pays. Et, ce pays, le Venezuela, qui est assis sur d’énormes ressources pétrolières, n’est pas différent des autres pays du tiers-Monde, à savoir qu’il y a une élite très riche et un pays très pauvre, tout simplement, donc Chávez est cette espèce de Caudillo dont on se demande s’il va nous amener un bon cadeau de Père Noël, à savoir la libération d’Ingrid Bétancourt. Il a une relation épistolaire avec le chef des FARC [incrustation d’une caricature signée Plantu, du Monde du 20 novembre 2007, de Chávez en magicien] et il dit “je vais aller dans la jungle”et Sarkozy dit, paraît-il, “je vais le suivre pour aller chercher Ingrid Bétancourt ”. Quand on a passé ses vacances chez Bush, c’est quand même assez paradoxal, je trouve. »

- Présentateur  : - « Merci Ariel et, en effet, maintenant on attend le résultat de ce déjeuner à l’Elysée avec le président Sarkozy. »

 
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Notes

[2Selon le site Etudes-littéraires.com.

[3C’est nous qui soulignons ici et plus loin.

[4Ainsi que nous l’ont signalé plusieurs correspondants, à la lecture de cet article. (Précision et note postérieures à sa mise en ligne).

[5Sean Penn, plutôt favorable, par exemple dans le Late Show de David Letterman (le 1er octobre 2007), consultable sur Youtube (lien périmé) - Kevin Spacey, plutôt favorable, comme le reflète notamment une dépêche de Bloomberg du 25 septembre 2007 - Naomi Campbell, plutôt favorable, elle aussi, comme le souligne notamment une dépêche de l’AFP, du 1er novembre 2007, consultable ici.

[6Rappel des faits (à partir d’un article de Romain Migus, paru [sur le site Le Grand soir[[Dont le lien est périmé,février 2014.

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