Ce débat sera l’occasion d’aborder différents thèmes, comme la médiatisation des violences policières ou le rôle des médias indépendants. Il se tiendra le 6 juin à la Bourse du travail de Paris en présence de :
- Pauline Perrenot (Acrimed)
- Jérôme Rodrigues (gilet jaune)
- Corinne (gilet jaune)
- Taha Bouhafs (Là-bas si j’y suis)
- Sophie Eustache (SNJ-CGT)
- Serge Faubert (Le Média)
L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles, et cette rencontre sera diffusée en direct par Le Média.
Nous l’affirmions dans notre déclaration commune [1] : le mouvement des gilets jaunes bouleverse l’agenda politique, et porte une remise en cause profonde des institutions et notamment des grands médias. La défiance qui s’est exprimée à leur égard est profonde et sans précédent, et fait écho à un traitement caricatural des mobilisations des gilets jaunes : surenchère sécuritaire sur les plateaux télévisés et dans certains quotidiens ; confiscation de la parole par les éditorialistes ; disqualification de certaines revendications jugées « irréalistes » et appels à la démobilisation ; ou encore dénonciations des violences des manifestants – alors que les violences policières ont été trop longtemps passées sous silence.
Cette défiance peut être une opportunité pour bouleverser l’ordre médiatique : dans les rédactions, elle est l’occasion de remettre en cause les orientations délétères imposées par les directions éditoriales, et de replacer le reportage et l’enquête au cœur du travail journalistique. Et dans les médias indépendants, de faire la démonstration par l’exemple qu’un autre journalisme, plus exigeant et plus libre vis-à-vis des pouvoirs, est possible et largement plébiscité.
Elle sera aussi l’occasion d’aborder les nombreuses entraves qui pèsent aujourd’hui sur le droit à l’information : la mainmise de quelques milliardaires sur la plupart des médias, les plans de suppressions d’emploi dans l’audiovisuel public comme dans les groupes privés, la précarisation des journalistes statutaires ou pigistes y compris dans certains médias indépendants, la répression policière et la criminalisation qui frappent de plein fouet certains reporters et leurs sources, ou encore les lois liberticides qui visent à contrôler l’information – loi sur le secret des affaires et sur les « fake news ».
Ces menaces rendent plus que jamais nécessaire une mobilisation collective sur le terrain des médias !