Sur France Inter (22/11), Dominique Seux regrette qu’il n’y ait pas eu d’étude d’impact, « en clair [d’] analyse économique et sociale de ses effets concrets et de la situation actuelle ». Mais cela ne l’empêche pas de juger que la réforme « repose sur un principe logique » – elle « présente un vrai intérêt » écrivait-il la veille dans Les Échos. [2]
« Ça reste très protecteur », « rien de scandaleux » : sur Europe 1 (22/11), Nicolas Bouzou n’est pas aussi regardant que son confrère. Et celui-ci de faire le SAV du gouvernement :
Nicolas Bouzou : Les syndicats remettent en cause le principe de l’efficacité de la réforme parce qu’ils ne veulent pas admettre une vérité : c’est que les conditions d’indemnisation, elles ont des conséquences sur l’emploi.
Dimitri Pavlenko : C’est scientifiquement documenté, ça, hein ?
N. B. : Ouais, absolument. Si vous indemnisez longtemps quand le marché du travail va bien, vous encouragez les demandeurs d’emploi à prendre un petit peu de temps. C’est mauvais pour eux ! Parce que durant ces périodes de non-emploi, ils perdent en compétence, et ils reviendront sur le marché du travail avec un salaire plus faible. Tout le monde y perd, hein ! Les entreprises qui n’arrivent pas à recruter, et les demandeurs d’emploi qui perdent en compétence.
Puis d’écarter la critique d’un revers de la main : « En tout cas, il est difficile de soutenir qu’elle est méchamment antisociale ! » Et d’enfoncer le clou :
Dimitri Pavlenko : Ceci dit, le gouvernement, comme le rappelle Dominique Seux dans Les Échos ce matin, aurait peut-être pu l’assortir d’une étude d’impact, pour apporter la preuve de ce qu’il dit.
Nicolas Bouzou : Oui, mais honnêtement, il y a de la documentation, hein.
Nous voilà rassurés.
« Honnêtement, une réforme de bon sens » : sur RTL (22/11), François Lenglet va dans le même sens. Et à Yves Calvi, qui « rappelle que les syndicats sont vent debout contre la réforme », il répond : « Oui, honnêtement, c’est pas très compréhensible, ni très justifié. »
Et sinon, le pluralisme dans les médias, c’est pour bientôt ?
Maxime Friot