Lors de son arrestation par la police britannique dans l’ambassade d’Équateur à Londres le 11 avril 2019, nous avons condamné le choix de la justice des États-Unis de poursuivre le journaliste pour espionnage, alors qu’il allait purger une peine de 50 semaines de détention dans une prison britannique de haute sécurité [1]. Désormais Assange est accusé par les États-Unis d’avoir enfreint l’US Espionage Act, cette loi sur la révélation d’informations sensibles transmises à des puissances ennemies.
Le 24 février 2020 débutera le procès en extradition de Julian Assange. Ce jour-là, des dizaines de rassemblements auront lieu un peu partout dans le monde et en particulier à Londres. En France se tiendra le 20 février à Paris une réunion publique en soutien à Julian Assange et aux lanceurs d’alerte.
Julian Assange, rappelons-le, risque une peine de prison de 175 ans aux États-Unis pour avoir révélé au monde des faits. Des faits repris par des dizaines de médias, dont les directeurs ne risquent pas, eux, de se retrouver derrière des barreaux…
Si quelques organisations comme FreeAssange le soutiennent avec constance depuis qu’il s’est réfugié dans l’ambassade d’Équateur, d’autres prennent le train en marche : tant mieux ! Reporters sans frontière – toujours prompte à s’indigner des atteintes à la liberté de la presse dès lors qu’elles ont lieu en dehors de l’occident – se réveille enfin et vient de lancer une pétition ici : signons-la des deux mains !
Il n’est que temps : en décembre 2018, le silence des médias qui avaient profité des révélations de Wikileaks était ainsi inquiétant et nous le dénoncions [2]. Les actions de soutien étaient rares – mais non inexistantes : c’est ainsi qu’en février 2019, Acrimed a pu participer à une soirée de soutien à Julian Assange aux côtés de son ancien avocat Juan Branco [3].
Dans le pays natal de Julian Assange, ainsi que le relate le site du Grand Soir, « le député Andrew Wilkie, élu indépendant de la circonscription fédérale australienne de Clark, a déposé une pétition au Parlement australien demandant que l’extradition américaine de Julian Assange soit abandonnée et que M. Assange retourne en Australie. » Cette pétition compte plus de 270 000 signatures et « est l’une des plus importantes jamais déposées au Parlement australien ».
Félicitons-nous de ces mobilisations et des appels à soutien ! Et pour que demain, il soit encore possible d’enquêter sur une nation – fut-elle la plus puissante du monde – ou de révéler des mensonges de grande ampleur, Julian Assange doit être libre.
Mathias Reymond
Pour Acrimed