Mercredi 22 février 2017, 16 h38 : François Bayrou annonce lors d’une conférence de presse qu’il ne se présente pas à l’élection présidentielle.
Mercredi 22 février 2017, 17h52 [1] : le site de Paris Match met en ligne un article dans lequel est commenté le « sondage quotidien sur la présidentielle en temps réel, réalisé par l’Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud-Radio. »
Cet article publié après l’annonce de la non candidature de François Bayrou comporte une conclusion… renversante : « Les scores des autres candidats ne sont pas bouleversés. François Bayrou est crédité de 5,5% d’intentions de vote (=) […]. La décision de François Bayrou de tendre la main à Emmanuel Macron, annoncée en fin d’après-midi, n’était pas encore connue au moment où notre étude a été réalisée. Elle pourrait modifier les résultats dans les jours à venir. »
L’auteure de l’article commente donc un sondage caduc, dont elle sait qu’il est construit avec l’hypothèse non valide de la candidature de François Bayrou à l’élection présidentielle.
L’explication de ce comportement irrationnel n’est pas à chercher que du côté d’une forme d’addiction aux sondages. Il faut aussi tenir compte de la contrainte de remplissage du site à laquelle sont soumis les employés de l’hebdomadaire. Enfin, il ne faut pas négliger que Paris Match devra probablement payer ce sondage à l’ Ifop-Fiducial et on peut se demander si la publication de cet article n’est pas due à un raisonnement comptable du genre on-a-acheté-ce-sondage-on-va-donc-s’-en-servir.
Denis Souchon
Post-scriptum : ce sondage est présenté comme étant « en temps réel ». Bel exemple d’abus de langage.