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L’actualité des médias n°78 (novembre-décembre 2010)

par William Salama,

Presstalis, une crise aggravée ? - Le Monde de demain leur appartient - AEF : nouvel épisode dans la « guerre des chefs » - TF1 employeur dangereux, etc.

I. Presse écrite

1. Distribution

 Union numérique contre Google, Apple et Yahoo ! Une belle brochette (L’Équipe, Le Figaro, Libération, Le Parisien, Les Échos, L’Express, Le Point et Le Nouvel Observateur) a officialisé la naissance d’un groupement d’intérêt général (GIE), baptisé e-Presse Premium et chargé de créer le « fameux kiosque numérique de la presse », (Le Figaro, 29 novembre). Un pas de plus dans la dématérialisation de la distribution...

 ... Qui n’est pas sans lien avec le conflit social chez Presstalis. Face à internet, le système de distribution de la presse traditionnelle est un secteur de moins en moins stratégique. Lagardère en se retirant de Presstalis (ex-NMPP) caractérise une politique fondée sur le rapport Mettling dénoncé par le Syndicat général du livre et de la communication (SGLCE-CGT) car il suggère de ne laisser en activité que les groupes les plus puissants : « Selon le dogme libéral, il crée les conditions pour la fermeture des titres (les plus fragiles) qui ne pourront pas supporter le nouveau système libéral des messageries. ». Ce n’est pas cette logique qui a été accusée de tuer la presse, mais bien le mouvement de grève du SGLCE-CGT de Presstalis : le syndicat a bloqué, les trois premières semaines de décembre la distribution des magazines et des quotidiens nationaux dans toute la France. La presse y a carrément vu des « Opérations commandos » (challenges.fr, 15 décembre) [1].

Le SGLCE a eu gain de cause avec la signature d’un accord satisfaisant les deux parties (22 décembre). En l’occurrence, le syndicat contestait la réorganisation de la Société de presse Paris service (SPPS), « filiale structurellement déficitaire chargée de la distribution parisienne, engagée par Presstalis », dont le rapport Mettling préconisait aussi la fermeture. D’où, selon le communiqué du SGLCE, la « grave menace sur le réseau, mais aussi sur l’emploi puisque 225 emplois sur 269 doivent disparaître ». D’ailleurs, le médiateur désigné pour sortir de la crise, Roch Olivier Maistre, fait pression pour la fermeture de SPPS contre la remise de fonds pour sauver l’entreprise de distribution ». (Lire : « Main basse sur l’information » (SNJ—CGT)).

2. Presse quotidienne nationale

  Le Monde de demain leur appartient. Pierre Bergé (l’un des trois nouveaux actionnaires majoritaires avec Xavier Neil de Free et Mathieu Pigasse, banquier d’affaires [2]) a été élu à la présidence du conseil de surveillance du groupe. Désormais, pour Le Figaro du 2 décembre, l’enjeu est clair : « Il faut remettre les comptes à plat le plus vite possible. L’exercice 2010 pourrait voir une opération-vérité sur le bilan du groupe. Cela pourrait se traduire par une perte nette, plus importante que prévue, comprise entre 15 et 20 millions d’euros. » Michael Boukobza a été chargé d’une mission depuis le 16 novembre pour assainir la situation du groupe [3]. Et un autre homme-lige, Louis Dreyfus (conseiller de Matthieu Pigasse, directeur général de son hebdo Les Inrockuptibles), assurera par ailleurs la présidence du directoire en remplacement d’Éric Fottorino.

En effet, pris entre la rédaction et la direction, Fottorino n’aura pas fait long feu. Il a su s’attirer à la fois les foudres d’une partie de la rédaction à cause d’un édito du 5 novembre dans lequel il se montre « très critique à l’égard de la gestion passée, autant sur les choix éditoriaux que sur la politique expansionniste » (Les Échos, 8 novembre), et celles du nouveau trio, en écrivant une lettre à Dreyfus dans laquelle il pointe « les agissements » des nouveaux propriétaires, « ressentis par le management du Monde comme du harcèlement moral ».

Résultat, la « révocation » (challenges.fr, 15 décembre). Et si Fottorino « reste provisoirement membre du directoire et directeur du quotidien », cette révocation apparaît comme le symbole de la prise en main du quotidien par la nouvelle direction. Où mènera-t-elle Le Monde ?

  Les Échos n’aiment pas le nouveau trio du Monde . Le contrat d’impression qui lie Les Échos et Le Monde arrive à échéance en septembre 2013. Mais, comme il stipule qu’il peut être dénoncé de manière anticipée en cas de changement de propriétaire, Les Échos l’ont… dénoncé ! Selon Rue89 (du 18 novembre) : « L’imprimerie du Monde compte sur le retour de deux gratuits, Direct Matin Plus et 20 minutes (parti depuis longtemps), comme ces derniers s’étaient engagés à le faire, en cas de modernisation. » Vers un prochain lâchage de l’imprimerie ?

 Colbert et Rothschild à Libération . Selon Le Monde du 1er décembre, le quotidien, « très dépendant des aides de l’État », va être recapitalisé par son logeur, le groupe immobilier Colbert à hauteur de 12 millions d’euros. Libération « est à l’équilibre », lit-on. Cet argent servira à « renforcer sa présence sur Internet » et à « mener une politique active de recrutement ». Mais pas de journalistes : un recrutement... « d’abonnés… le point faible du journal ». Du coup, la part d’Édouard de Rothschild, « actionnaire de référence du journal » (38 % du capital) va sensiblement diminuer.

 Atmosphère sibérienne à France-Soir . La directrice générale déléguée de France-Soir, lequel perdrait plus de deux millions d’euros par mois et dont la dette dépasserait les dix millions, a été limogée le 9 novembre par son président Alexandre Pugachev. Selon Rémy Dessarts, directeur de la rédaction, qui se confie au Figaro, le 13 décembre, France-Soir prépare sa « deuxième nouvelle formule » depuis le « relancement du quotidien en mars 2010 » et promet « d’avoir aussi une séquence du journal qui réponde à un Paris Match quotidien, et de faire appel aux ingrédients du Canard Enchaîné. Nos références, ce sont de grandes marques de la presse française que France Soir n’aurait jamais dû quitter ». Bonne route à la « marque » France-Soir !

3. Presse quotidienne régionale

 Sud-Ouest, restructuré et libéré des gratuits. En cédant le site de vente de biens immobiliers Refleximmo.com, le Groupe Sud-Ouest (GSO) tourne « la page de son activité dans les journaux gratuits » (Les Échos, 2 novembre). Dernier actif en date, Refleximmo appartenait en effet à S3G, sa filiale de presse d’annonces gratuites « qui employait encore 1.200 personnes fin 2007 » et que le groupe avait « vendu et liquidé », employés compris. Une liquidation qui valut cette sobre épitaphe sur le site de GSO : « Les mesures prises par notre groupe, douloureuses pour de nombreux salariés, lui permettent de garder son indépendance, et de poursuivre dans de bonnes conditions l’incontournable mission d’information (presse écrite, Web, télévision locale) qu’il assume depuis 1944 ». Commentaire de « Rue de La Chouette », un site de Périgueux : « GSO a choisi de travailler son image plutôt que de relater des faits pourtant sacralisés par son slogan. Sa position régionalement monopolistique lui a garanti l’impunité du silence. Quelques bruits de tambours des syndicats et puis plus rien. 1.150 chômeurs ». (Voir « Groupe Sud Ouest et S3G : discrétion sur un licenciement massif »).

 Les beaux projets de développement Hersant. Le Groupe Hersant Média, fortement endetté, devrait connaître en 2011 une nouvelle année de mutation. Entre la réorganisation de son pôle de presse gratuite d’annonces (Comareg) et la cession de certains actifs, GHM veut en même temps accélérer son développement sur le web et la diversification de ses marques sur le hors presse. (Presse News, 15 décembre).

 ... Et une belle motion de défiance, toujours chez Hersant. Unanimité : 100 % des journalistes des rédactions de Nice-Matin et Var-Matin présents lors de deux assemblées générales ont voté les 2 et 6 décembre « une motion de défiance à l’égard de la politique financière, managériale et éditoriale du Groupe Hersant Médias (GHM)… qui a annoncé avoir engagé une procédure de renégociation de sa dette bancaire » estimée, selon Les Échos, à 200 millions d’euros.

Les salariés déclarent en avoir « "assez d’être traités de privilégiés", évoquent notamment leurs craintes quant aux "nouveaux efforts" : renégociation des RTT, prolongation de la modération salariale, remise en cause du principe de l’embauche des CDD structurels, affaiblissement des services... » (Le Monde, 9 décembre).

 Concentration au Centre. Le propriétaire du Parisien, le groupe Amaury a vendu L’Écho Républicain au groupe Centre-France (déjà propriétaire des journaux La Montagne, Le Populaire du Centre, Le Journal du Centre, Le Berry républicain, L’Yonne républicaine, et de La République du Centre, basé à Orléans, en mars dernier). Le quotidien, qui emploie « une cinquantaine de journalistes, avait été racheté par Amaury au groupe Hachette Filipacchi (groupe Lagardère) en 1999 » (challenges.fr, 16 décembre).

 Le Crédit Mutuel mutualise... C’est fait – ou presque - : l’Autorité de la concurrence devrait confirmer la prise de contrôle du groupe L’Est républicain par Le Crédit mutuel qui achète 43 % de parts de son ex-pdg, Gérard Lignac. La banque devient donc le premier groupe de presse quotidienne régionale français (possédant déjà le groupe EBRA : Le Progrès, Le Dauphiné libéré, Le Bien public et Le Journal de Saône-et-Loire, Le Républicain lorrain auxquels s’ajoutent 80 % du journal L’Alsace). Le Syndicat national des journalistes (SNJ) à L’Est républicain dit rester « vigilant quant aux projets de mutualisation des contenus des journaux appartenant au Crédit Mutuel ». Lire également ici même un communiqué du SNJ-CGT.

4. Presse gratuite

  20 Minutes va se passer de l’AFP. 20 Minutes papier s’est désabonné du fil français de l’AFP - jugé trop cher - pour celui de Reuters. Seul son site web conserve un contrat avec l’agence. Selon Le Monde du 1er novembre, cette décision « a déclenché un mouvement de protestation chez les journalistes. "Le fil de Reuters est beaucoup plus léger, constate un rédacteur. Pour les papiers d’angle, il n’y a pas de problème, car nous avons une vraie rédaction. Mais nous avons peur de ne pas pouvoir faire face en cas de grosse actualité au moment du bouclage, entre 20 heures et 22 heures." »

 Bolloré porte atteinte à la liberté du commerce... C’est 20 Minutes qui le dit et qui a porté plainte. Le tribunal administratif de Paris (jugement du 5 novembre) a alors annulé la « convention signée entre la RATP et le groupe Bolloré en novembre 2007, qui l’autorisait à mettre Direct Matin et Direct Soir à la disposition du public dans les couloirs du métro parisien », laquelle aurait « porté une atteinte excessive à la liberté du commerce et de l’industrie ». Pour conserver cet espace publicitaire stratégique, Bolloré a fait appel.

 Bolloré sur orbite et en conquête spatiale. Bolloré Média va très bien, merci. C’est son président (Jean-Christophe Thiery) qui le dit au Figaro (du 16 décembre) : « Le pôle, qui emploie 600 personnes au travers de la télévision, de la presse, mais aussi de la régie publicitaire et de la société de distribution Intervalles, représente 65 millions d’euros de chiffre d’affaires (hors Direct Star). Un peu plus de 40 millions proviennent des chaînes de télé, et un peu moins de 25 millions, des quotidiens gratuits ». Direct Matin ambitionne de porter sa diffusion à un million d’exemplaires, en ouvrant de nouvelles implantations début 2011 (à Rennes, Nancy-Metz et Grenoble), et étudie « aussi une ou deux villes supplémentaires pour l’an prochain. Notre objectif est d’asseoir notre leadership en diffusion et en audience. Nous allons ainsi améliorer la cohérence du journal en rebaptisant avec le titre Direct Matin toutes nos éditions ».

5. Presse magazine

 Chaises musicales au sommet… Dans la série vases communicants : Denis Olivennes (ex-pdg de la Fnac) va quitter la présidence du directoire du groupe Nouvel Observateur pour celle du directoire d’Europe 1. Il remplace à ce poste Alexandre Bompard qui... prend la direction de la Fnac. Olivennes sera également « responsable opérationnel » des hebdomadaires Paris Match et le Journal du Dimanche, et de Newsweb, pôle Internet du groupe Lagardère et directement rattaché au patron du groupe, Arnaud Lagardère.

Ironie de l’histoire, Jacques Julliard a entre-temps cédé aux avances de Marianne, fuyant ainsi Denis Olivennes, qui était en réalité sur le départ [4]. Pour compléter le tableau, Claude Perdriel, le président-fondateur du groupe Nouvel Observateur, a demandé au patron de Libération, Laurent Joffrin (ex-ponte du Nouvel Obs) de (revenir) réfléchir à un rapprochement entre les deux titres.

  Charlie Hebdo condamné dans l’affaire Siné. Les éditions Rotatives devront verser 20.000 euros à Siné pour rupture abusive de contrat : le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a en effet jugé qu’il « ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet sont antisémites, [...] ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant [...]. [De plus,] Il ne pouvait être demandé à Siné de signer et faire paraître une lettre d’excuse ». En outre, pour le TGI, « la médiatisation de la rupture et le caractère humiliant de son annonce apprise en même temps que les lecteurs par la publication du numéro du 16 juillet 2008, ont causé à Siné un préjudice moral qu’il convient d’indemniser en lui allouant la somme de 20.000 euros ». Soit un total de 40.000 euros. Un bandeau devrait bientôt figurer sur la une de Charlie Hebdo, mentionnant cette condamnation qui met en pièce la défense de la direction de l’époque. Après le tintamarre des accusateurs, le quasi-silence des mêmes, comme on peut le lire ici.

 CB News victime de la chute des recettes publicitaires. Passée la crise financière, l’audiovisuel n’est pas revenu arroser de ses publicités CB News (fondé par Christian Blachas, présentateur de feue « Culture Pub »). D’où son placement en liquidation judiciaire. Le magazine employait 50 personnes en CDI et 19 pigistes ou CDD (Le Monde, 19 novembre).

 Inquiétudes au JDF (Journal des finances, Groupe Figaro). Le bien nommé Journal des Finances va être cédé au groupe Les Échos (LVMH). Enfin, pas si bien nommé, vu l’inquiétude des journalistes « d’être rachetés par le groupe qui est déjà propriétaire d’Investir, l’unique et dernier concurrent du JDF » et qui « craignent une suppression pure et simple de leur rédaction, une fois passés dans le giron des Échos » (challenges.fr, 8 décembre).

 Goodbye Girls !. Après Jeune et Jolie, le magazine 20 Ans se dit victime « d’une baisse régulière des ventes », et serait aujourd’hui à la recherche d’un nouveau propriétaire. Girls !, le magazine des éditions Bauer suspend quant à lui sa parution en kiosque. Une nouvelle victime de la chute des ventes constatée depuis plusieurs années dans les magazines pour jeunes filles » ? Voire… Car Baueur « prévoit toutefois d’accroître sur Internet ses investissements sur la marque Girls ! », vraisemblablement pour faire face aux évolutions de son lectorat : « Girls ! est le dernier titre d’un segment de presse qui a connu au fil des années une érosion de ses ventes causée par une génération de jeunes filles de plus en plus zappeuses et digital natives » (Le Figaro, 22 décembre).

 Elle International à vendre. Lagardère va céder l’ensemble de ses activités de presse magazine à l’international, dont son Elle qui se décline en 42 éditions pour 21 millions de lectrices. Dans un communiqué, la Société des journalistes (SDJ) de l’hebdomadaire féminin s’inquiète des conséquences, pour « l’édition française, du projet de vente » (Libération, 12 décembre). Il s’inquiète aussi pour la réputation du magazine français et demande « des garanties contractuelles sur la protection des critères de qualité éditoriale, artistique et, bien sûr, éthique qui [...] risquent d’être menacés demain si les éditions internationales changent de main ». Lagardère promet de garder le Elle français, étant plutôt enclin à céder ses participations minoritaires …

II. Télévisions

 AEF, nouvel épisode dans la « guerre des chefs ». Christine Ockrent est au cœur d’une affaire d’espionnage à France 24. Ainsi, les boîtes mail du principal collaborateur d’Alain de Pouzilhac (ennemi déclaré de la « Reine ») ont été piratées par une très proche collaboratrice d’Ockrent, avec « la complicité de l’entreprise extérieure en charge de la "sécurité des réseaux" » par ailleurs proche de Bernard Kouchner, son époux (Lire également « Christine Ockrent, le passe-droit permanent »).

Cet épisode survient après deux années de conflits et autres malaises au sein de la chaîne… Pour mémoire, « le tandem Alain de Pouzilhac-Christine Ockrent avait été choisi par Nicolas Sarkozy en 2007. Leur nomination avait fait des remous, la journaliste étant aussi la compagne de ministre des Affaires étrangères d’alors, Bernard Kouchner, remplacé depuis par Michèle Alliot-Marie », rappelle challenges.fr (16 décembre). Mais cette fois, la coupe semble pleine : le 13 décembre, les directeurs et sous-directeurs de la chaîne annonçaient qu’ils refuseraient de participer aux réunions où la directrice déléguée serait présente. Le 16 décembre, 307 salariés de France 24 votaient à 85% une motion de défiance contre Christine Ockrent, et maintenaient leur confiance à Alain de Pouzilhac... contrairement aux principaux syndicats de RFI qui, refusent de choisir et « demandent […] le départ d’Alain de Pouzilhac et de Christine Ockrent, numéros un et deux de l’AEF, la holding publique qui coiffe RFI et France 24 et la partie française de TV5 Monde ».

Dans le dernier épisode du feuilleton, on aperçoit Ockrent, en haut de sa tour d’ivoire, droite dans ses bottes : « C’est aux tutelles de décider de la marche à suivre », dit-elle. « Ce ne sont pas des assemblées générales qui déterminent la vie de l’entreprise ni la nomination ou la destitution des dirigeants ». À suivre…

 France Télévisions garde sa pub en journée. Parce qu’« incompatible avec la situation des finances publiques », le gouvernement a fait voter des amendements modifiant son projet de loi de finances pour 2011 qui prévoyait de reporter la suppression de la publicité avant 20 heures au début de l’année 2014 (Le Monde, 16 décembre).

 France Télévisions a quelques pions. Par ailleurs, « le conseil d’administration de France Télévisions vient d’adopter le projet de budget du groupe pour 2011. Il devrait être excédentaire à hauteur de 2,1 millions d’euros pour des ressources brutes totales de 2,911 milliards d’euros » (Le Figaro, 15 décembre).

 TF1 employeur dangereux. La situation sociale de TF1 ne s’est guère améliorée écrit Bakchich (L’inspection du travail épingle TF1 », 14 décembre). En effet, l’inspection du travail a transmis au Procureur de la République « un signalement relatif au délit de mise en danger de la vie d’autrui, et qu’elle relève à l’encontre par procès verbal les délits de discrimination syndicale et d’entrave au fonctionnement régulier du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) ».

 La Commission européenne conteste le cadeau fait à M6 et TF1. La France a promis aux chaînes analogiques privées, TF1 et M6, une petite sœur en plus, dès le passage au tout numérique. La Commission conteste ce cadeau contraire à la législation européenne, qui « prévoit que l’octroi de licences doit se faire selon des critères objectifs, non discriminatoires et proportionnels ». Une procédure contre la France a été ouverte (Le Monde, 30 novembre).

 Le CSA va-t-il libérer le football de Canal+ et d’Orange ? La Ligue de football professionnelle aura sa chaîne, et sur la TNT payante, qui plus est, grâce à sa promesse d’une « programmation ambitieuse basée sur l’information, le reportage, les coulisses, l’analyse, l’histoire, la culture du football » qui a charmé le CSA, face aux deux autres projets concurrents, un de Canal+ (chaîne "Family") et un autre du groupe Select TV. Derrière cette belle histoire : « La chaîne "CFoot" doit permettre aux clubs professionnels français d’être un peu moins dépendants des droits TV […] La LFP touche actuellement 688 millions d’euros au titre des droits de retransmission de la Ligue 1, dont 465 proviennent de Canal+ et 203 d’Orange » (challenges.fr, 14 décembre).

 
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Notes

[1À propos de cette grève, on pourra consulter notre analyse d’un passage à l’antenne d’un délégué syndical du syndicat du livre.

[2L’espagnol Prisa prendra 20 % du holding de tête, mais a renoncé à tout droit de veto sur la gestion.

[3Selon le Figaro, cet « habitué à la gestion des coûts ultraserrée du groupe Free, a trois mois pour renégocier l’intégralité des contrats passés par l’ensemble des entités du Monde [...] : le renouvellement des CDD, les notes de frais, les prix des hôtels, les fournitures de bureau, la flotte de téléphone mobile, les contrats informatiques, les frais d’imprimerie, la taille des bureaux et même les fameuses voitures de fonction. Le 15 décembre, 30 voitures avec chauffeurs devraient avoir disparu ! » (2 décembre).

[4Lire, ici même l’hommage que nous avons rendu à Jacques Julliard à cette occasion.

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