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« L’Observatoire français des médias lance ses activités »

Premier communiqué de presse de l’Observatoire français des médias. A cessé d’exister én 2006.

L’assemblée générale constitutive de l’Observatoire français des médias (OFM) s’est tenue le 24 septembre 2003. Elle a élu son conseil d’administration provisoire, qui a porté à sa présidence Armand Mattelart, professeur à l’université Paris VIII. Les membres fondateurs de l’OFM, au nombre d’une cinquantaine, comprennent des journalistes, des syndicats et associations de journalistes, ainsi que des universitaires, des chercheurs et des organisations qui les regroupent. On y compte également des « usagers » des médias, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales. Bref, des partenaires très divers, mais qui se sont ensemble donné pour mission la défense du droit d’informer et la promotion du droit à une information libre et pluraliste. L’OFM, qui fait partie du réseau international animé par l’Observatoire international des médias/Media Watch Global, entend jouer un rôle de contrepoids aux excès de pouvoir des grands groupes médiatiques qui favorisent la logique du marché en matière d’information, et la pensée néolibérale comme idéologie.

Au cours des derniers mois de l’année 2003, le conseil d’administration et les membres fondateurs de l’OFM se sont réunis à cinq reprises, et se sont également répartis en plusieurs groupes de travail afin de rédiger des documents de référence et de proposer un cadre d’action aux futurs membres actifs de l’association. C’était là une marque minimale de sérieux et de respect à l’endroit de ces derniers. Il appartient maintenant à l’Observatoire d’être à la hauteur des espérances qu’il suscite et des résistances qu’il ne manquera pas de rencontrer. De ce point de vue, le fait que, même avant d’avoir commencé à agir, l’OFM ait fait l’objet de critiques - dont certaines virulentes - est un excellent signe.

Pour remplir ses missions, il faut que l’Observatoire compte des membres nombreux et actifs. Des milliers de personnes ont déjà manifesté leur intérêt pour ce projet. Le moment est venu pour elles de le concrétiser en adhérant à l’association OFM. Les statuts de l’Observatoire, la liste de ses membres fondateurs et de son conseil d’administration, sa plate-forme, le document régissant son rapport aux médias, ainsi que le bulletin d’adhésion sont disponibles sur le site de l’OFM (fermé depuis, octobre 2013)

Quelles actions va mener l’OFM ? D’une part, celles que les fondateurs et le conseil d’administration proposent dès à présent, et, d’autre part, celles qui émaneront des membres actifs eux-mêmes. Les actions pouvant immédiatement se développer font chacune l’objet d’une rubrique du forum de discussion électronique mis en place sur le site pour les adhérents.

Ces rubriques sont au nombre de quatre :

1.- « Dérapages »
Les adhérents signaleront systématiquement tous les manquements qu’ils relèveront, dans tous les domaines, aux principes d’une information honnête et pluraliste dans les divers médias (radio, télévision, presse écrite nationale et régionale). Des synthèses seront effectuées par des groupes de travail, et diffusées régulièrement.

2.- « Enquêtes »
Il s’agira, sur ce même registre, de « cibler » plus particulièrement quelques secteurs, dont certains pourront varier en fonction de l’actualité : dans un premier temps, le journalisme économique ; l’usage des sondages d’opinion ; l’« autre » insécurité (sociale).

3.- « Alertes »
La vigilance des membres de l’OFM s’exercera sur la couverture (ou la non couverture) d’éléments de l’actualité susceptibles d’aggraver le verrouillage et le monolithisme des médias : dans un premier temps, la concentration dans l’édition ; le lancement d’une chaîne internationale d’information et ses conséquences ; l’ouverture de la publicité télévisée à la presse, à l’édition et à la distribution.

4.- « Campagnes, débats et propositions »
A partir d’études réalisées par l’OFM en liaison avec d’autres organisations concernées, des campagnes et débats, pouvant déboucher sur des propositions précises, seront menés sur : la taxation des budgets publicitaires (véritable impôt indirect prélevé sur le citoyen) au service du pluralisme des médias ; la nécessité d’une loi interdisant aux bénéficiaires de commandes publiques (d’armement et de BTP notamment) de contrôler directement ou indirectement les principaux médias d’information ; le financement de l’audiovisuel public ; la concentration dans l’ensemble des médias.

A partir du mois de février, des réunions de membres et sympathisants de l’OFM seront organisées à Paris et dans les régions afin, ensemble, de discuter de ces initiatives et des meilleurs moyens de les faire aboutir. Sans attendre, les adhérents pourront proposer des idées d’actions et de campagnes à mener par l’OFM en adressant un courrier électronique à l’adresse "idees@observatoire" (adresse périmée, octobre 2013). Ceux d’entre eux n’ayant pas accès à Internet ont la possibilité de faire connaître leurs propositions en écrivant à l’OFM avec la mention « boîte à idées » sur l’enveloppe.

OFM, Paris, le 29 décembre 2003.

Poste-scriptum : L’Observatoire français des médis a cessé ses activités en 2006.

 
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