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« Comment détester Mélenchon », par quelques médiacrates

par Grégory Lassalle,

On peut ne pas partager (ou mal connaître) les positions de Mélenchon sur Cuba ou le Venezuela : elles ne figurent pas dans le programme de « La France insoumise ». On peut s’interroger sur la place qu’il entend accorder aux discussions avec Poutine : le présenter comme un suppôt ou un allié de l’autocrate russe est une contre-vérité. On peut découvrir dans un coin du programme de « La France insoumise » une proposition de la participation à l’ALBA : rien ne contraint à la présenter comme une alliance politico-militaire. Etc. Mais quand des chiens de garde découvrent un os, ils ne le lâchent plus.

On peut enfin ne pas être toujours convaincu par les modalités de la contestation de certains journalistes par Mélenchon, cette contestation ne relève pas, elle, de la haine que la médiacratie éprouve à son endroit, mais de l’exercice légitime d’un droit de critique : un droit de critique que ne peuvent trouver insultant que des roitelets qui se prétendent au-dessus de toute contestation. Crime parmi le crime, ne pas déférer à leurs invitations – en vérité, à leurs convocations – serait une atteinte à la liberté de la presse !

Parfois incisifs, mais souvent complaisants à l’égard d’autres responsables politiques [1], animateurs, intervieweurs et commentateurs ne se privent pas d’être arrogants et méprisants à l’égard des candidats qu’ils jugent « petits » [2]. Et dès que l’un d’entre eux occupe une place de premier plan dans des sondages, alors ils sortent l’artillerie lourde [3].

Voici un échantillon d’interrogatoires à verser au dossier de l’esprit de caste.


Grégory Lassalle (journaliste)

 
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Notes

[1Sur l’art délicat de l’interview, voir le n° 21 de notre magazine Médiacritique(s), ou encore notre opulente rubrique consacrée aux entretiens audiovisuels.

[2Ce mépris pour les candidats prétendument "petits" est si récurrent qu’il semble être devenu une figure imposée du journalisme politique en période d’élection présidentielle, ainsi que nous le dénoncions en 2007, en 2012, ou encore cette année.

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