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Acrimed vous présente ses vœux et ses faux espoirs pour 2017

par Acrimed,

Bonne année... ou pas.

L’année 2017 s’est ouverte avec un tremblement de terre dans le petit monde des grands médias : le journal Le Parisien a ainsi annoncé qu’il entendait « faire une pause » dans ses commandes de sondages, cédant visiblement à la pression des éternels insatisfaits qui ont pris prétexte des épisodes Brexit, Trump et Fillon pour critiquer les indubitables vertus de la sondologie, art subtil et néanmoins essentiel à l’information et au journalisme politiques.

Gageons que cet incident sera le seul du genre, et espérons que l’année 2017 sera celle de la régression de la critique radicale – c’est-à-dire gauchiste, aigrie et malveillante – des médias (dont Acrimed est la version la plus déplorable), et du triomphe de ceux qui entendent accompagner, en les soutenant, les dynamiques en cours dans le paysage médiatique, sans pour autant s’interdire d’admettre que quelques problèmes demeurent et que certains changements sont souhaitables.

Nous espérons ainsi qu’en 2017 le problème de la trop grande dispersion de la propriété des médias sera résolu et que la concurrence libre et non faussée favorisera enfin la concentration de 95% de l’information entre trois groupes, et non une dizaine comme c’est le cas actuellement. Seuls les meilleurs survivront et la qualité de l’information en sortira renforcée, comme nous l’ont démontré depuis des décennies les lois parfois cruelles, mais toujours justes, du darwinisme médiatique.

Nous espérons qu’en 2017 nous serons enfin débarrassés de ces trop nombreuses émissions politiques au cours desquelles on préfère parler des problèmes de fond que des « petites phrases », où les « petits » – et donc inutiles – candidats bénéficient du même traitement que les « grands » – et puissants –, et durant lesquelles une trop grande place est accordée aux points de vue critiques, tels ceux des économistes hétérodoxes.

Nous espérons qu’en 2017 Jean-Pierre Elkabbach, lamentablement évincé de « l’interview politique » d’Europe 1, retrouvera un emploi digne de son rang. Nous sommes en effet convaincus que celui qui présenta les JT de la première, puis de la deuxième chaîne, durant le mandat de Georges Pompidou, ou qui s’extasia en 1977 du couronnement de « Sa majesté impériale Bokassa 1er, empereur de Centrafrique », a encore beaucoup à nous apprendre quant à l’archaïsme des syndicats.

Nous espérons qu’en 2017 Vincent Bolloré prendra la décision courageuse de nommer Jean-Marc Morandini directeur de l’information d’i-Télé, quitte à susciter les cris d’orfraie de celles et ceux qui ont une vision passéiste de l’information et du journalisme en répétant sottement les mots « qualité », « déontologie » et « rigueur », témoignant ainsi du fait qu’ils n’ont rien compris aux vertus du scoop, du buzz, du clash et de l’infotainment, qui ne sont plus à démontrer.

Nous espérons qu’en 2017, et ce malgré la scandaleuse décision du Parisien, nous pourrons nous délecter d’un sondage par jour dans chaque organe de presse, chaque radio et chaque télévision, assorti d’un débat pour commenter les résultats du sondage, d’un second débat pour commenter le premier débat, et d’une enquête en temps réel sur les réseaux sociaux pour connaître l’avis du public au sujet du second débat, essentiel pour affiner les questions du sondage du lendemain.

Last but not least, nous espérons qu’en 2017 BFM-TV cessera de prendre trop de précautions, de vérifier ses sources et d’effectuer trop de recoupements avant de s’autoriser à diffuser une information, afin que nous puissions enfin avoir connaissance des événements avant même qu’ils ne se produisent.

Que vive 2017 !


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