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Danièle Obono et les malaises du contorsionniste Jean-Michel Aphatie

par Blaise Magnin,

Invitée dans l’émission « Les grandes gueules » sur RMC le mercredi 21 juin, la nouvelle députée de la France insoumise, Danièle Obono, a le tort aux yeux des journalistes-patriotes de RMC d’avoir en 2012 signé une pétition défendant la liberté d’expression de rappeurs mis en cause pour avoir chanté « Nique la France », et surtout, d’être née au Gabon. Deux raisons suffisantes pour que les deux animateurs tricolores de la station jumelle de BFM se permettent cette question : « Vous êtes l’un des nombreux nouveaux visages de l’AN, vous êtes née au Gabon, avec votre parcours, d’être devenue député, vous dites vive la France ? », avant de s’étonner du manque d’enthousiasme et de sincérité de la proclamation d’une Danièle Obono abasourdie et protestant contre cette demande incongrue. La meute des indignés contre un crime imaginaire de lèse-patriotisme se déchaîna et Jean-Michel Aphatie ne tarda pas à la rejoindre sur Twitter.

« L’affaire » ne prête pas à rire. Mais l’avantage avec Jean-Michel Aphatie, c’est que quel que soit le sujet, on peut toujours trouver matière à sourire dans son intense activité éditocratique – notamment sur Twitter [1].

Avant de sourire, il convient de rappeler que ce furent d’abord toute la fachosphère ainsi que les cadres du Front national qui, ne demandant pas tant de zèle journalistique, réagirent au quart de tour sur les réseaux sociaux. Puis ce furent au moins deux jours d’une polémique politico-médiatique indigne au cours desquels nombre de journalistes appartenant à des médias réputés « respectables » se firent les relais et les porte-parole, zélés ou simplement assoiffés de sensationnalisme, des obsessions chauvines et racistes de l’extrême-droite.

Puis il y eut Jean-Michel Aphatie. Plus exactement un premier Jean-Michel Aphatie suiviste et méchant sur Twitter, qui vocifère avec la meute dès le 21 juin :


Enfin, il y eut un second Jean-Michel Aphatie, mi-ingénu, mi-bravache, invité sur France Culture le 24 juin, dans l’émission « La Fabrique médiatique », pour s’expliquer sur son tweet.

Après avoir rappelé rapidement les tenants et les aboutissants de la polémique, la présentatrice de l’émission, Caroline Broué, lit le tweet de Jean-Michel Aphatie pour l’inviter à réagir. Celui-ci se lance alors dans un long, très long monologue – si long (et indigeste) que nous avons été contraints de le reléguer en annexe et de résumer son « raisonnement ».

C’est un sentiment de « malaise » et de « surprise » qui a inspiré à Jean-Michel Aphatie son tweet vengeur. Sentiment si puissant qu’il ne pouvait le garder par devers lui, mais qu’il se devait, comme tant d’autres « grands » journalistes, de le rendre public… Sentiment fondé, nous dit-il, sur deux impressions :

1. Danièle Obono manquerait de « sensibilité » et d’« émotion » – contrairement à Jean-Michel Aphatie, donc –, et même de « réflexe » en tant que femme politique. Pourquoi une telle sentence ? Parce qu’elle n’a pas su faire le lien entre les djihadistes ayant « concrètement voulu niquer la France  » en 2015 et les artistes dont elle a soutenu, dans une pétition signée en 2012, le droit de chanter « nique la France ». Le perspicace Jean-Michel Aphatie, lui, a fait, ou plutôt imaginé, le lien, et tout en affirmant soutenir la liberté d’expression, il en tire une conclusion (très provisoire, comme on le verra plus loin) limpide : après les attentats de 2015, on doit « interroger différemment » les artistes qui s’aviseraient de s’en prendre à « la France » ! Jean-Michel Aphatie est un journaliste sensible, mais aussi très cocardier, comme nombre de ses confrères.

2. Jean-Michel Aphatie a « senti » Danièle Obono « bloquée » lorsqu’il s’est agi pour elle de dire « quelque chose de positif », ou « d’assez enthousiaste sur le pays qu’elle représente ». Décidément Jean-Michel Aphatie aime laisser libre cours, dans ses analyses, à sa sensibilité et ses sensations. On passera sur l’interprétation psychologisante de l’attitude de Danièle Obono, sur la mesure de l’intensité de son enthousiasme, et on en déduira que Jean-Michel Aphatie fera passer à tout député qu’il rencontrera à l’avenir un petit test d’enthousiasme patriotique !

Pas nécessairement convaincue par les arguties de son invité vedette, Caroline Broué demande son avis à son autre interlocuteur du jour, Cédric Mathiot, journaliste à Libération qui, sous le titre éloquent « De quel droit somme-t-on Danièle Obono de crier “Vive la France” ? », a publié un « billet » très critique sur le procès fait à la députée. Cédric Mathiot termine son intervention par un constat qui va à peine désarçonner Jean-Michel Aphatie :

 Cédric Mathiot : « (…) ce procès il est fait à Danièle Obono, et pas à d’autres députés qui sont exactement dans la même situation [2]. »
 Caroline Broué : « Jean-Michel Aphatie ? »
 Jean-Michel Aphatie (dubitatif) : « Oui, mais ça, euh… Moi, par rapport aux sentiments qui ont été les miens en voyant cette vidéo, c’est un débat important, hein, celui que vous soumettez, mais de mon point de vue parallèle (sic), c’est-à-dire que vous prêtez des intentions, et peut-être avez-vous raison de le faire, je n’en sais rien, aux deux journalistes qui animaient cette émission, donc là c’est plutôt à eux qu’à moi de répondre . Moi, je regarde Danièle Obono, comme une Française qui est devenue députée, je la regarde comme ça. Son origine, moi, ça m’est complètement égal, ce qui m’intéresse c’est elle, c’est le regard qu’elle a sur la société d’aujourd’hui, et, euh, son dogmatisme, sa sécheresse humaine m’ont frappé !  »

Courageusement et confraternellement, Jean-Michel Aphatie, depuis son « point de vue parallèle », préfère ne pas se prononcer sur les sommations invraisemblables et l’indignation très sélective – qui est aussi la sienne – des deux animateurs de RMC. Il peut bien dire et répéter que l’origine de Danièle Obono lui est complètement égale, en refusant de condamner ou même de constater l’impudence mâtinée de xénophobie de ses confrères, il ôte toute crédibilité à ses « arguments » – qui n’avaient vraiment pas besoin de cela.

Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre ses jugements à l’emporte-pièce sur la personne de Danièle Obono, pour dénoncer, cette fois-ci et toujours sur la foi d’une vidéo de quelques minutes, sa « sécheresse humaine ». Après cette nouvelle incursion sur le terrain de la psychologie, Aphatie en revient – pour le pire – au journalisme politique : Danièle Obono serait dogmatique. Pourtant, Jean-Michel Aphatie l’a dit quelques minutes plus tôt [3] : il ne connaît pas Danièle Obono. Mais puisqu’elle appartient à une formation politique qu’il qualifie de dogmatique – comme on le verra plus loin –, il décrète que la députée souffre de la même tare.

Caroline Broué, soufflée par ces embardées argumentaires incontrôlées relance Jean-Michel Aphatie qui poursuit sur sa lancée et continue à dérailler – mais tout en sensibilité :

 Caroline Broué : « Là, là vous y allez un peu fort, elle n’était pas dans une sécheresse humaine, vous pouvez dire ce que vous ressentez, bien sûr… »
 Jean-Michel Aphatie : « Bien sûr, voilà, je l’ai ressenti comme ça . C’est-à-dire que je n’ai pas senti chez cette femme qui est devenue députée quelque chose qui serait… Je suis très surpris quand même que… Quand on fait de la politique, on a une sensibilité . Je suis très surpris que confrontée aux… Je vous le redis, je ne peux pas répéter autre chose, mais nique… Je suis très surpris que la notion des attentats, de ce que nous vivons depuis deux ans qui sont des meurtrissures profondes dans la société ne viennent pas dans le débat, ni de la part des journalistes d’ailleurs, mais ni d’elle-même, voilà, j’ai été surpris. Je trouve que cette séquence est éclairante sur des formes de dogmatisme dont les sociétés démocratiques souffrent. Nous avons vu lors de cette campagne électorale deux courants de pensée totaliser 14 millions et demi de voix, qui sont animés par de formes de dogmatisme qui révèlent des évolutions dans la démocratie qui sont problématiques . Et moi, de mon point de vue, que Danièle Obono soit née à Montreuil, à Perpignan, à Trifouillis-les-Oies, ou ailleurs dans le monde, ça m’est totalement égal, totalement égal. »

Ainsi donc, Danièle Obono serait insensible aux « meurtrissures profondes dans la société » causées par les attentats, du fait d’un « dogmatisme » dont « les sociétés démocratiques souffrent » ; dogmatisme que partageraient les « 14 millions et demi de voix » s’étant portées sur la France insoumise et le Front national à l’élection présidentielle ! Jean-Michel Aphatie reprend ici à son compte le parallèle FI / FN devenu, sans reposer sur quelque fondement politique sérieux, une antienne éditocratique depuis le premier tour de la présidentielle. Parallèle qui est en l’occurrence particulièrement savoureux : comme si le « dogmatisme » allégué de Danièle Obono défendant malgré les attentats le droit de « niquer la France » en paroles pouvait rejoindre en quoi que ce soit les positions du FN…

D’ailleurs, la conversation se poursuit précisément sur le rôle du FN, et plus largement de l’extrême droite, dans la polémique autour de Danièle Obono :

 Caroline Broué : « (…) le maire de Fréjus, Davis Rachline a été un des premiers à réagir, suivi dans la foulée de Valeurs Actuelles, puis de Gilbert Collard, tout en disant « députée de la nation elle ne peut pas dire vive la France, mais elle défend Nique la France », et ça part de là, Jean-Michel Aphatie, donc ça, ça dit aussi quelque chose sur la façon dont aujourd’hui les, certains journalistes travaillent… et dont les médias d’extrême-droite peuvent relayer ensuite, dont une parole peut être instrumentalisée. »
 Jean-Michel Aphatie (très dubitatif) : « Oui, oui, sans doute, enfin pff… pour le coup, euh… La première responsable de tout cela c’est quand même Danièle Obono , je suis désolé, c’est-à-dire que… »

Il faut bien avouer que Jean-Michel Aphatie marque un (demi) point : ce n’est définitivement pas de la responsabilité des journalistes de RMC, ni celle de Jean-Michel Aphatie, si Danièle Obono est née au Gabon, si elle a signé une pétition en faveur de la liberté d’expression en 2012 et si elle a été élue députée il y a quelques semaines. Inversement, on objectera à Jean-Michel Aphatie que ce n’est pas de la faute de Danièle Obono si certains journalistes considèrent que ces trois caractéristiques sont peu compatibles entre elles, ou qu’elles nécessitent de s’assurer de la loyauté envers le drapeau de celle qui les incarne…

En équilibre très instable, Jean-Michel Aphatie ne résiste pas aux interpellations suivantes de Cédric Mathiot et Caroline Broué : il trébuche, se contredit et dans un final carnavalesque, décrit l’inverse de ce qu’il fait pour définir sa ligne de conduite face aux polémiques et sur les réseaux sociaux.

Sur la liberté d’expression en période post-attentats, d’abord :

 Cédric Mathiot : « Enfin, je note, je constate que la question n’a été posée à personne d’autre et que je n’ai jamais entendu, moi, un intervieweur demander à un responsable politique « dites vive la France  ».
 Jean-Michel Aphatie : « Et vous avez raison de le constater, j’en conviens tout à fait. Dans ce débat qui nous préoccupe, il y a plusieurs débats, vous savez. Sur la liberté d’expression , nous sommes dans des débats là, sur cette scène, dans des débats qui sont très contradictoires parce que quand survient Charlie Hebdo, nous sommes tous des farouches défenseurs de la liberté d’expression quoi que disent les gens, ce que nous disons en janvier 2015 en France, il ne manquait que l’extrême droite le 11 janvier dans les rues de Paris, de manière pratiquement unanime, nous disons il faut défendre la liberté d’expression. Donc en 2017, on ne va pas reprocher à Danièle Obono d’avoir défendu en 2012 la liberté d’expression, et d’y être encore fidèle aujourd’hui . »

Jean-Michel Aphatie semble se souvenir subitement des déclarations enflammées en faveur de la liberté d’expression de janvier 2015. Il ne va pas jusqu’à abandonner son idée d’« interroger différemment » les artistes qui s’aviseraient de prétendre « niquer la France », mais il dédouane totalement Danièle Obono, dans un rétropédalage spectaculaire – qui devrait faire tomber du même coup les accusations d’insensibilité et de sécheresse humaine proférées quelques minutes avant sur ces bases.

Sur ses usages de twitter qui l’ont amené à se retrouver en fâcheuse compagnie au cours de cette « affaire », ensuite :

 Jean-Michel Aphatie : « Français de souche [4], moi, je n’en fais pas partie, vous comprenez… »
 Caroline Broué : « C’est vrai, mais votre tweet, était beaucoup plus ambigu… C’est très bien que vous vous expliquiez… »
 Jean-Michel Aphatie : « Alors, mon tweet, il n’était pas ambigu, mon tweet il est modéré (rires de Caroline Broué), vous savez, certains disent que sur Twitter on tape avant de réfléchir, moi j’essaie, j’y arrive pas toujours hein, (sic) de faire l’inverse, c’est-à-dire de pas être débordé par mes sentiments . J’ai dit « elle est pas mal l’Insoumise », parce qu’elle me semble assez emblématique du dogmatisme de ce courant de pensée, un courant de pensée d’ailleurs qui ne cherche pas lui-même à épuiser ses propres contradictions. J’ai vu moi, et vous l’avez vu peut-être, Jean-Luc Mélenchon qui rentre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale et qui dit : « Qu’est-ce que c’est ça, mais enfin ça c’est insupportable », ça c’est le drapeau européen. Savez-vous que Marine Le Pen met comme condition pendant la campagne électorale pour participer à une émission de TF1 qu’on enlève le drapeau européen qu’il y a dans le décor. Moi c’est ça qui m’intéresse, c’est ce dogmatisme-là dans ce courant de pensée avec lequel par ailleurs, souvent, les médias sont complaisants. On reproche des choses à l’extrême droite qu’on ne reproche pas toujours à France Insoumise, et moi ce qui me fascine, c’est la fabrication dogmatique d’un courant politique . Et Danièle Obono est l’expression dans ce passage que nous voyons de cela, et c’est pour ça que j’ai mis « elle est pas mal l’Insoumise », parce que celle-là je l’ai trouvée bien fabriquée pour ce courant de pensée . »

Après avoir fait longuement part de ses « sentiments » à l’endroit de Danièle Obono, qui auraient justifié son tweet, Jean-Michel Aphatie nous explique qu’il essaie de faire fi de ses sentiments lorsqu’il se répand sur Twitter ! Comprenne qui pourra… Puis, en sautant du coq à l’âne, il en revient à sa véritable obsession : le dogmatisme de la France insoumise, d’abord, et sa parenté fantasmée avec le FN, ensuite. Ce qui permet à Jean-Michel Aphatie de revenir encore une fois sur sa trouvaille, aussi incongrue dans le contexte que peu ou pas étayée : le dogmatisme de Danièle Obono.

Et pour finir, une belle leçon de journalisme, qu’un jour, on l’espère, Jean-Michel Aphatie parviendra à mettre en œuvre :

Jean-Michel Aphatie : « Nous sommes tous d’accord. Moi comme journaliste je n’ai jamais aimé ni cherché à susciter des polémiques quelconques, je trouve qu’on perd beaucoup de temps dans des émotions qui ne permettent pas d’y voir clair . Elles existent, ce n’est pas nous qui les fabriquons, de mon point de vue, et elles doivent nous permettre de réfléchir à ce que nous sommes et à la manière dont nous vivons ensemble . »

***

Le statut d’éditocrate présente un énorme avantage : il permet de tweeter, de dire, ou d’écrire tout et n’importe quoi, puis de disposer de colonnes accueillantes ou d’un micro ouvert pour s’en expliquer, en racontant toujours… tout et n’importe quoi ! Ce sont manifestement ses a priori politiques et sa volonté systématique de dénigrer la France insoumise qui ont inspiré à Jean-Michel Aphatie son tweet sur Danièle Obono. Toujours est-il que même si là n’était vraisemblablement pas son intention, s’il s’en défend et qu’il ne l’assume pas, il a contribué, par son usage inconsidéré et irresponsable de Twitter, à une polémique inepte initiée par la droite extrême, sur un terrain et dans des termes qui sont ceux de la droite extrême.

Que pour s’en défendre, celui qui officie depuis septembre 2016 sur le service public (France Info), invente des arguments oiseux, se contorsionne pour esquiver les questions qui le gênent – et le mettent indirectement en cause – sur le comportement inacceptable des journalistes de RMC, fasse étalage de sa détestation toute éditocratique pour tout ce qui provient de la France insoumise, et finisse par se contredire à plusieurs reprises n’arrange évidemment rien. Mais par chance, le ridicule éditocratique ne tue pas – il y a même tout lieu de penser qu’il rend plus fort…

Blaise Magnin



Annexe – La monologue introductif de Jean-Michel Aphatie

Jean-Michel Aphatie : « Oui, moi je ne connaissais pas Danièle Obono, donc je l’ai découverte. Danièle Obono est depuis une semaine députée, donc elle représente quelque chose d’important dans la nation et moi quand j’ai vu cet extrait j’ai été mal à l’aise pour deux raisons. La pétition qu’elle a signée date de 2012 et elle a expliqué lors de cette émission sur RMC que son souci c’était de défendre la liberté d’expression, et elle l’a signée avec d’autres d’ailleurs, et ce souci-là, nous le partageons tous, évidemment. Simplement, j’ai été un peu étonné en l’écoutant du manque de réflexe qui était le sien, c’est une femme politique, elle représente quelque chose dans la société, mais que la France, c’était assez virtuel en 2012, c’est devenu hélas plus concret en 2015, Charlie Hebdo, Le Bataclan, les terrasses à Paris, des gens venus de l’étranger, certains même issus de la communauté nationale ont concrètement voulu, c’était leur intention, niquer la France. J’ai regretté que dans son explication de sa position en 2012, elle ne fasse pas un lien avec ce que nous vivons depuis : si aujourd’hui un créateur, quel qu’il soit parce qu’il faut toujours défendre la liberté d’expression, faisait au travers de ce qui est son art, quelque chose dans lequel il serait dit « Nique la France », sans doute nous l’interrogerions différemment que nous l’aurions interrogé en 2015. Et Danièle Obono ne contextualise rien, elle m’a paru manquer de sensibilité et d’émotion. Edouard Herriot disait que la politique c’était parler aux gens et il m’a semblé que Danièle Obono ne parlait à personne. Vient la séquence qui suit où elle ne peut pas dire… elle ne peut pas dire quelque chose de positif, de sincèrement positif, on sent qu’elle est bloquée, sur le pays qu’elle représente à l’Assemblée nationale. Je crois que personne ne l’a obligée à être députée, et j’ai été surpris que s’ajoutant à la scène précédente vienne celle-ci où elle ne puisse pas dire quelque chose de positif pour le pays qu’elle va représenter à l’Assemblée nationale. Danièle Obono n’est pas une citoyenne comme les autres, elle est une citoyenne un peu différente des autres, parce que à partir de la semaine prochaine, elle va incarner la France. Et qu’elle ne dise pas quelque chose de… d’assez enthousiaste par rapport au pays que maintenant elle représente m’a surpris. C’est pour ça que j’ai écrit précisément « elle est pas mal l’Insoumise », c’est-à-dire que moi, elle m’a mis mal à l’aise, surpris, et je me suis dit qu’il y avait là une députée comme il n’y en a pas eu beaucoup, sans doute, dans l’hémicycle en France ces dernières années.  »

 
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Notes

[1On se rappellera cette hilarante série de pas moins de 80 messages postés pendant plus de trois mois avant que n’éclate « l’affaire Cahuzac ».

[2Cédric Mathiot fait ici référence aux autres responsables politiques (blancs) ayant signé la pétition de 2012, comme Noël Mamère, Clémentine Autain, Éric Coquerel, Eva Joly ou Olivier Besancenot.

[3Voir en annexe.

[4Du nom du site de référence de la « fachosphère ».

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