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Crise climatique dans les médias : en parler plus, en parler mieux

par Blaise Magnin, Maxime Friot,

Depuis 2022, Quota Climat fait un travail de veille autour du traitement médiatique des questions écologiques. Sur Twitter, notamment, le collectif épingle tantôt des JT pour des biais éditoriaux ou iconographiques contribuant à désinformer leurs publics, tantôt un entretien du JDD déroulant le tapis rouge au greenwashing de TotalEnergies, tantôt la publicité du Figaro pour un ouvrage climatosceptique, etc. Le 1er juin, nous avons échangé avec l’une de ses co-fondatrices et porte-parole, Eva Morel. Si nos analyses du système médiatique et des perspectives à porter pour une information de qualité divergent sur certains points – les positions de Quota Climat nous paraissant à certains égards quelque peu timides –, nous nous rejoignons sur un certain nombre de constats. Entretien avec un acteur émergent dans le champ de la critique des médias, qui a le mérite de questionner les pratiques journalistiques et de porter des propositions politiques pour les transformer.


Acrimed : Pouvez-vous nous présenter votre collectif ?


Eva Morel : Quota Climat est très jeune : on s’est lancé en 2022. Le point de départ c’était le baromètre de « L’affaire du siècle », qui chiffrait entre 2 et 5% l’espace médiatique dédié aux enjeux écologiques. Avec la campagne présidentielle, qui arrivait dans la foulée de la publication du rapport du GIEC, en février 2022, ça nous a interpellé. À titre personnel, je suis collaboratrice parlementaire à l’Assemblée nationale, c’est le cas également de la co-présidente et c’était le cas de notre secrétaire générale [1] : on était baigné dans le monde politique, et on voyait l’influence qu’avait le sous-traitement de ces enjeux sur les responsables politiques – eux-mêmes moins incités à incorporer ces sujets dans leurs programmes, à en parler lors de leurs passages médias, etc. Et donc pour nous, c’était particulièrement préoccupant à double titre : à la fois pour l’information du grand public, et vis-à-vis de la prise de mesures politiques ambitieuses.

Donc on a lancé une tribune dans le Journal du dimanche début mars 2022 : on demandait l’instauration volontaire d’un quota de 20% dédié aux enjeux écologiques, notamment dans le cas de la campagne présidentielle, et législative dans la foulée. En plus d’une certaine adhésion au constat de la faible représentation de ces sujets, on était particulièrement interpellés par le fait que, globalement, dans la mobilisation écologique, il n’y avait pas forcément d’associations ou, en tout cas, de groupes de pression qui traitaient de ce sujet, en tout cas qui exerçaient une activité d’influence envers les médias. Ça répondait à un véritable besoin puisque c’était un impensé de la mobilisation. Il fallait agir là-dessus.

Ensuite on a lancé une pétition, qui a recueilli actuellement plus de 30 000 signatures, mais on ne l’a pas animée depuis plusieurs mois parce qu’on a eu d’autres projets. On a lancé également la campagne « Dernier débat » dans le cadre du débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, qui interpellait Léa Salamé et Gilles Bouleau pour qu’ils posent davantage de questions sur l’écologie qu’en 2017 (il n’y avait eu alors aucune question posée sur le sujet). Une interpellation qui a été cosignée par une trentaine de structures, majoritairement des associations environnementales, mais aussi quelques médias engagés sur ces questions. À la suite de ça, on a structuré le collectif en association.


Et depuis, quels sont vos modes d’action ?

On a grosso modo trois axes d’action : le premier, c’est l’interpellation sur les réseaux sociaux sur le traitement médiatique de ces sujets au quotidien. L’idée, pour nous, c’est de montrer à la fois les bonnes pratiques et aussi les carences qui peuvent exister dans le traitement médiatique des enjeux écologiques. Carences quantitatives donc, mais aussi qualitatives que l’on peut classifier en quatre points. On observe d’abord, globalement, qu’il y a encore beaucoup d’interventions de climato-sceptiques et de climato-rassuristes dans les médias. Sont invités souvent des polémistes pour parler des enjeux écologiques, et non des scientifiques ou des experts, ce qui va décrédibiliser leur gravité, les impacts ou les solutions.

Il y a, ensuite, aussi le problème des visuels utilisés pour illustrer « la vague de chaleur », la « canicule » ou la « sécheresse » : des personnes en train de se baigner sur des plages, de manger des glaces...

Troisième point, et c’est aussi lié : on s’intéresse à l’aspect de la transversalité entre les rédactions. Ce qui nous interpelle beaucoup, c’est de voir que les enjeux écologiques sont cantonnés à des rubriques dédiées : la rubrique « environnement » ou « climat » du Monde, par exemple, va très bien traiter ces enjeux, au contraire d’autres rubriques, par exemple « mobilité », « économie »... Dans la fameuse rubrique « start-ups » des Échos-Le Parisien, ces thématiques-là ne sont pas du tout abordées, ou alors de façon vraiment minime par rapport à l’angle principal, et ça contrevient à la qualité de l’analyse qui est fournie. Quand on parle de la croissance du secteur aérien et qu’on omet totalement la crise des ressources ou la nécessité de réduire les émissions carbone, l’analyse est totalement biaisée.

Et quatrième carence : la dissonance créée avec les contenus publicitaires dans les médias. L’exemple assez frappant, c’est Greta Thunberg sur France Inter et, juste après, un contenu publicitaire qui incite à voyager à l’autre bout du monde pour ses vacances. Ou encore, dans Usine nouvelle, un grand dossier sur la crise écologique et puis, sur le quart de page, une grande publicité pour inciter à délocaliser ses activités industrielles en Chine.


Vous parliez de trois axes d’action, quels sont les deux autres ?

On a voulu objectiver la partie quantitative avec un baromètre, parce que le baromètre de « L’affaire du siècle » n’a pas perduré après la campagne présidentielle. On a beaucoup échangé avec le ministère de la Culture et l’Arcom, qui n’ont pas de boussole pour les guider dans leurs observations. Pour nous, c’est important d’objectiver ces constats, qu’on faisait de manière assez intuitive. Avec la vague d’engagement médiatique sur ces questions, courant septembre 2022 (la « Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique », les engagements de Radio France, France Télévisions, TF1), les médias nous disaient : « Bon, nous voilà engagés, et donc désormais tout va bien, il n’y a plus de souci de traitement éditorial ». Or, ce que l’on constatait, c’est que cet engagement n’était souvent pas suivi d’actes... Il y a eu des avancées : par exemple, la météo climat sur France Télévisions et le fait que la sémantique change sur France Inter pour présenter la météo. C’est bon signe, mais c’est léger par rapport aux engagements pris, et c’est loin d’être généralisé à tous les programmes.

On a donc lancé un baromètre avec Data for good, une association d’ingénieurs engagés pour l’intérêt général. Il est sorti dans sa première version en octobre 2022 et a pu chiffrer, dans le cadre de la COP27, à 1,4% l’espace audiovisuel dédié à ces questions, ce qui était moins que l’année précédente lors de la COP26. Ensuite, on l’a relancé pour la COP15 en décembre 2022 : c’était 0,3% dédié aux enjeux climat / biodiversité pendant les deux semaines de l’événement. Il y avait la coupe du monde au Qatar en parallèle… qui occupait 20 fois plus d’espace audiovisuel. À l’occasion du dernier rapport du GIEC, sorti le 20 mars, on compta 0,6% sur les quatre jours qui entouraient l’événement, quand les retraites occupaient treize fois plus d’espace médiatique. L’aspect quantitatif n’est donc pas au rendez-vous.

Dernier point : on a rédigé une proposition de loi, avec l’Institut Rousseau. Ça fait plus d’un an qu’on est sur le projet et on a consulté, pendant l’été 2022, plus de 600 experts du monde médiatique. Là, on est en cours de portage au niveau de l’Assemblée nationale, avec pour objectif d’en faire une proposition transpartisane. Grosso modo, ça vise à doter l’Arcom de compétences pour donner des avis d’après le droit en vigueur quand ils sont saisis sur la minimisation des enjeux écologiques dans les programmes, ou encore de créer un observatoire officiel sur ces questions. On a des mesures un peu plus polémiques : notamment, on propose d’instaurer un quota dédié aux enjeux écologiques en période électorale, parce que ce sont des temps démocratiques majeurs et que l’on considère que pour voter de manière éclairée, les gens ont besoin d’être informés sur ces questions. Pour corriger le déficit de traitement qui perdure depuis des dizaines d’années, il faudrait instaurer une mesure aussi radicale. Ce n’est pas sûr que ce soit constitutionnel... On prévoit également une mesure concernant la publicité, même si elle aurait pu être plus ambitieuse.


Vous parliez d’une nécessaire transversalité dans le travail journalistique. Quel regard portez-vous sur l’organisation des rédactions ? Les rubriques « environnement » ou « écologie » ne sont pas celles qui détiennent le plus de capital symbolique. Et peut-on considérer qu’elles ont les moyens suffisants pour travailler correctement ?

Ça dépend beaucoup des rédactions. Il y a des rédactions qui sont vraiment dotées d’effectifs dans les rubriques dédiées. Il y a aussi la nécessité de désenclaver les rubriques et de faire en sorte que l’écologie infuse dans chacune d’entre elles. À côté de la proposition de loi, on a aussi un document qui n’est pas encore publié mais qui recense des mesures : il y a des mesures sur la formation des journalistes, à la fois au niveau des écoles de journalisme mais aussi de la formation continue dans les rédactions.


Quels liens avez-vous avec les journalistes, notamment avec ceux que vous critiquez ?

Au début, les journalistes étaient curieux de l’initiative. Très rapidement, quand on a lancé la tribune, on a eu beaucoup d’appels très virulents de différentes rédactions, pour dire qu’elles sont assez engagées sur ces thématiques, que le fait de demander l’instauration de quotas allait contre leur liberté éditoriale… D’où des relations assez tendues. Après, ça, c’est officiellement. Officieusement, ils sont quand même intéressés, notamment les journalistes qui essaient de faire bouger les choses en interne, parce qu’ils trouvent que notre action est utile en termes de coût réputationnel que ça peut entraîner. Donc on échange beaucoup avec les directions RSE des médias. Quand on a lancé les résultats du baromètre, on avait des classements par média et les classements, ils détestent ça. TF1 était très mal placé... Ils trouvaient intéressant de se positionner par rapport à d’autres, et en même temps, ils détestaient le fait qu’on le fasse publiquement. Mais ça les interpelle, ça les bouscule et ça fait changer les choses. Ensuite, on échange pas mal avec les journalistes spécialisés sur le traitement médiatique de l’urgence écologique, par exemple Anne-Sophie Novel qui a écrit deux livres sur le sujet, les formateurs aussi des rédactions.


Pouvez-vous présenter l’écosystème du mouvement qui se positionne sur le traitement médiatique de la question climatique ? Par exemple, il y a une autre association, Climat Médias, qui existe aussi…

Climat Médias est né juste avant nous, on n’en avait pas connaissance quand on s’est lancé. Ils sont plus spécialisés sur les JT, donc on considère que ce n’est pas forcément incompatible puisqu’on est plus généraliste, notamment sur la presse. On échange directement avec eux, très souvent, et au moment du « Dernier débat », on avait lancé une inter-organisation qui n’a pas vraiment fonctionné, mais qui réunissait « Pour un réveil écologique », le mouvement « On est prêt », toutes les ONG de « l’Affaire du siècle », parce qu’on pensait que c’était important de s’unir. Mais c’est compliqué d’animer une inter-organisation au quotidien, on avait d’autres projets, on n’a pas fait perdurer mais cette boucle d’échange existe encore.


On connaît la structuration du champ journalistique : le poids des propriétaires des médias, de la composition sociologique des rédactions etc. Les conséquences sur le traitement éditorial se pose pour tous les thèmes, mais dans votre cas, si vous réussissez à imposer un quota quantitatif, ne craignez-vous pas que les directions s’en tirent en faisant du greenwashing, en n’interrogeant que des climato-sceptiques, etc. ? Comment est-ce que vous voyez l’Arcom comme régulateur de ces biais ? Et est-ce que l’Arcom suffira pour passer outre ces barrières structurelles ?

On n’a pas la prétention de dire que ça résoudra tous les problèmes. Plus on creuse, plus on voit qu’il y a des problèmes de fond. Mais pour nous, l’urgence écologique est incontournable et le fait que le grand public soit informé, c’est quasiment vital en fait. L’idée, c’est donc, dans un premier temps, de résoudre ce problème avant d’objectiver le fait qu’il y ait un problème de traitement de l’information qui s’explique par des facteurs plus larges. Après, oui, le risque, par exemple avec le quota quantitatif, c’est qu’ils se mettent à traiter de ces sujets de manière insatisfaisante qualitativement. Il s’agit donc de montrer, par exemple, qu’en invitant des climatosceptiques, on ne peut pas résoudre le problème du traitement éditorial de l’information environnementale. Ensuite, sur la question du greenwashing, c’est très intéressant parce que ce n’est pas qu’un problème des médias : c’est aussi un problème des marques… et le fait que les médias soient dupes, parce qu’il y a parfois beaucoup de ça. Il n’y a pas que la rédaction qui chapote le tout, il y a aussi, à un niveau plus « micro », le journaliste qui va écrire son article et qui pense parfois sûrement bien faire. Encore ce matin, on relevait un article de 20 minutes où la communication d’Airbus était transmise telle quelle… Je ne pense pas que ce soit une mauvaise volonté du rédacteur en chef, je pense que c’est plutôt une absence de compréhension des enjeux de la part du journaliste qui écrit l’article et ça, ça peut se remédier par tout un tas de choses qui sont peut-être plus faciles à manœuvrer que la propriété des médias. Après, il y a des médias qui resteront inflexibles sur leur prise de position parce qu’il y a des intérêts économiques ou même par conviction idéologique profonde : échanger avec Le Figaro, c’est très compliqué, ils sont arc-boutés sur les questions écologiques, donc même s’il y avait une obligation réglementaire de traiter ces sujets dans les conventions d’aide à la presse ou qu’on leur retirait leur régime économique, je pense qu’ils iraient en manifestation plutôt que de traiter de ces sujets !


Il y a aussi le poids des annonceurs publicitaires…

Il y un minimum de décence qu’on pourrait introduire dans le traitement de ces sujets. Par exemple TF1, qui repose beaucoup sur des recettes publicitaires, propose des programmes étiquetés « Notre planète ». Ne pas les flanquer d’une publicité pour un SUV juste après, ce serait un minimum… Mais c’est intéressant parce que dans des médias comme TF1, dont le modèle économique montre qu’ils sont peu enclins à changer du point de vue de la transition écologique, ont quand même en interne une vague de personnes qui sont très pro-transition. On a échangé avec leur régie publicitaire et on constate une forte prise de conscience. À un moment donné, même les actionnaires vont être confrontés au fait que les personnes ne supporteront plus de publier ce qu’elles publient.


Course à l’audience, manque de moyens et de temps pour enquêter, routines professionnelles : tout cela a des conséquences sur le traitement médiatique de la question écologique, mais aussi de façon générale sur tous les sujets. Est-ce que vous avez une réflexion globale sur ces enjeux ?

On est confrontés au fait que les journalistes nous disent qu’ils n’ont pas le temps, qu’ils ne sont pas formés, que la médiation scientifique n’est pas de leur ressort. Mais on n’a pas vraiment de propositions généralistes sur ces questions, parce que c’est déjà beaucoup de travailler sur l’écologie…


Revenons sur le traitement médiatique de la question écologique. Il y a une évolution depuis plusieurs années, le sujet fait plus souvent l’agenda…

C’est aussi lié au fait qu’il y ait plus d’événements extrêmes. C’est conjoncturel : on va avoir des canicules, des vagues de chaleur, des inondations, les maisons qui s’effondrent parce qu’il y a des retrait-gonflements argileux… On couvre, mais ce qu’on observe, sur France Télévisions par exemple, c’est qu’il y a énormément de sujets sur les conséquences de la crise... sans que la crise soit nommée une seule fois !


Est-ce qu’il n’y a pas un risque que les médias diffusent un discours fataliste et se focalisent sur l’adaptation au réchauffement plutôt que sur les moyens de lutter contre ? Ou se contentent d’évoquer des solutions technologiques… et les fameux « petits gestes » ?

Si le dérèglement climatique est déjà sous-traité, les solutions le sont davantage, et notamment les solutions à échelle. On va avoir des solutions un peu anecdotiques, par exemple : « untel décide de se passer des pailles en plastique ». En fait, on s’en fiche ! La question, c’est comment on désinvestit des combustibles fossiles, comment on sort de la mobilité individuelle carbonée, comment on décarbone massivement l’agriculture, des choses qui sont la priorité de la crise. Et ce sont des sujets qui ne sont pas très représentés dans les médias. Sur la question des solutions, le rôle de la presse quotidienne régionale est essentiel : parce qu’ils sont proches du terrain, ils peuvent détecter des expérimentations qui peuvent passer à échelle, mais aussi parce que les médias nationaux s’inspirent de la PQR pour faire leurs sujets.


Le format du talk-show est souvent dans le viseur. Faire s’opposer deux intervenants sur un plateau, comme s’il y avait forcément matière à débat, notamment sur le constat du réchauffement climatique, c’est fréquent à la télé…

Et ça dissuade les experts de vouloir se confronter à ça, parce qu’ils sont lassés que la science soit mise en débat. Donc ils ne viennent plus, et on assiste à une sous-représentation des experts alors qu’on devrait avoir l’inverse. La mise en débat d’un expert versus un polémiste, sur les constats plutôt que sur les solutions, ça, on est y fondamentalement opposé.


Quel regard portez-vous sur les interviews des activistes écologistes ?

On a échangé sur ces questions avec « Dernière rénovation », parce qu’ils étaient curieux de savoir comment étaient perçues leurs actions dans les médias, si ça faisait globalement progresser le débat autour de la question de la rénovation thermique des bâtiments… La réponse, c’est non. Pourquoi ? Je pense que vous l’observez, mais il y a vraiment cette cristallisation du débat autour du mode d’action et du champ lexical de la violence plutôt que sur le « pourquoi ils se mobilisent ? ». Le blocage de l’Assemblée générale de Total a marqué une nette fracture avec cette tendance : des scientifiques étaient présents et ont été beaucoup interviewés, on pense que ça a légitimé l’action aux yeux des pouvoirs publics – il y a eu cette sortie d’Élisabeth Borne qui a dit que les militants étaient dans leur rôle –, et en fait, la couverture médiatique était excellente, en rupture totale avec celle des actions de « Dernière rénovation ». On verra si cela se reproduit sur d’autres sujets… Mais sinon, globalement, il y a eu pas mal de situations où les militants étaient mis en position d’extrême difficulté. Souvent, ce sont des militants jeunes, pas accoutumés à intervenir sur des plateaux télévisés diffusés à des centaines de milliers de personnes, face à des personnes qui le sont, et à des présentateurs qui leur posent des questions très compliquées. C’est quand même assez asymétrique. Mais il y a eu une évolution : au moins, ça a ouvert de l’espace médiatique aux questions écologiques. Même si le traitement a plutôt tendance à décrédibiliser le mouvement, on en parle au moins un peu et on voit qu’il y a quand même un mouvement de jeunesse qui commence à se radicaliser parce que l’inaction devient insupportable. Il y a des effets connexes, pas forcément ceux recherchés directement : du fait qu’on parle d’eux, les mouvements « Dernière rénovation » se sont considérablement enrichis de bénévoles.


Propos recueillis par Maxime Friot et Blaise Magnin, avec l’aide d’Arnaud Gallière et Olivier Moreau pour la retranscription.

 
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Notes

[1Auprès de députés Renaissance pour les deux premières, et d’une députée non inscrite (ex-LREM, qui sera candidate NUPES en 2022, non réélue) pour la troisième.

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