Accueil > Critiques > (...) > Revenus, "ménages" et compléments

Stéphane Paoli et le service public : renvois d’ascenseur et renvoi d’auditeur

par Henri Maler, Mathias Reymond,

Une nouvelle intervention d’un auditeur, dont tout laisse à penser qu’il agissait pour le compte de PLPL, a donné à Stéphane Paoli l’occasion de briller dans l’art de répondre à côté des questions posées. Transcription, commentaires et fichier sonore.

Sans doute l’auditeur, « Patrick », a-t-il posé à la standardiste chargée de filtrer les appels « une question suffisamment nulle (la “ question leurre ”) pour séduire les journalistes de “ Radio com ” ou du “Téléphone sonne” » [1]. Mais, lors de son passage à l’antenne, la question - embarrassante - est toute autre.

- Stéphane Paoli : « Patrick, bienvenue à vous, vous nous appelez de La Rochelle. »
- Patrick : « Bonjour, Stéphane Paoli, il vous arrive d’inviter sur France Inter des gens avec qui vous avez des engagements à l’extérieur de France Inter. Ainsi, le 13 décembre 2004 vous receviez, sur France Inter, un PDG des Galeries Lafayette qui venait faire sa pub pour une soirée patronale qu’il organisait le soir même, soirée dont l’affiche annonçait comme disc-jockey un certain Stéphane Paoli Comme l’avait relevé Acrimed. Le 1er juillet 2005, vous receviez Yves Jeanneau, qui était à l’époque Directeur de l’unité documentaire de France 2, et Yves Jeanneau programmait sur France 2 l’émission Contre-Courant, émission dont le Monsieur Loyal était un certain Paoli Stéphane.
Preuve est ainsi faite que vous mettez parfois l’antenne de France Inter au service de vos intérêts personnels et que Paoli est grand et Stéphane son prophète. Ma question est simple : compte tenu de ce que je viens de vous dire, pouvez-vous m’expliquer la notion de renvoi d’ascenseur et j’attends de vous, ou du pratiquant des ménages que vous êtes, une réponse courageuse et digne du service public.
 »
- Stéphane Paoli : « Alors, j’ai déjà répondu à cette question et je crois même que c’était à vous, Patrick.

Nous sommes obligés d’interrompre ici Stéphane Paoli, pour une erreur anodine : il n’a en réalité jamais vraiment répondu à cette question. Et comme on peut le vérifier en lisant ici même « Pas si mal payés  » : Stéphane Paoli s’enorgueillit sur France Inter d’effectuer des « ménages », certainement pas comme il le prétendra un peu plus tard en affirmant : « Sur les questions que vous posez, j’ai déjà répondu et très précisément il y a peu de temps. » Mais reprenons. Stéphane Paoli, vous avez la parole...

- Stéphane Paoli : « Alors, j’ai déjà répondu à cette question et je crois même que c’était à vous, Patrick. Je voulais vous dire une chose. Il y a un principe que nous avons établi ici à France Inter, qui est un principe de confiance. Nous ouvrons l’antenne, nous vous donnons l’antenne. Vous êtes exceptionnellement rares à tricher. Et vous êtes Patrick, et je ne suis même pas sûr que ce soit d’ailleurs votre vrai prénom car vous vous abritez souvent derrière une fausse identité. Vous êtes un des très rare à utiliser cette antenne pour, comment qualifier ce que vous venez de faire... enfin peu importe... Sur les questions que vous posez, j’ai déjà répondu et très précisément il y a peu de temps. Maintenant, aujourd’hui, nous avons deux invités pour une question d’une grande importance qui est celle du refus de la misère. Vous utilisez l’antenne de France Inter pour une petite opération de je ne sais quelle forme de communication.
Dommage pour vous Patrick, je vous laisse tout seul assumer ce type de comportement. L’antenne de France Inter restera ouverte, nous en avons toujours pris l’engagement, elle est ouverte à tous pour qu’on puisse sur des questions d’actualité entendre et vos questions et donner à ceux qui sont nos inviter la possibilité de vous répondre. Voilà donc c’est donc Pierre Saglio, président d’ATD Quart monde et Martine Lecorre qui sont ce matin nos invités. Est-ce qu’on peut avoir quelqu’un en ligne ? »

Passons sur le petit exercice de démagogie qui consiste à invoquer le sujet du jour (« le refus de la misère ») pour condamner une « petite opération ». Et résumons. Utiliser sa notoriété pour s’assurer des « ménages » et utiliser l’antenne pour procéder à des renvois d’ascenseur est anodin. S’infilter à l’antenne et l’utiliser pour poser des questions dérangeantes est une faute qui mérite d’être sanctionnée par un renvoi d’auditeur.

Et Stéphane Paoli n’a toujours pas répondu : est-ce que les « ménages » et les renvois d’ascenseur font partie des missions du service public ?

Mathias Reymond et Henri Maler

 
Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ou en adhérant à l’association.

Notes

[1Voir le numéro 20 de PLPL (juillet-août 2004), où l’on pouvait lire - sous le titre « Casser l’antenne » - la transcription des effractions d’un auditeur bien décidé à poser des questions inconvenantes à l’antenne de France Inter.

A la une

Nathalie Saint-Cricq dans Libération : une « pointure » et beaucoup de cirage

« Nathalie Saint-Cricq vote », et Libération vote Saint-Cricq.