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Laurent Ruquier reçoit Philippe Poutou (NPA) dans son cabaret

par Henri Maler, Julien Salingue,

Le 29 octobre 2011, Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle, était invité à l’émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché » (France 2). Il a été confronté pendant près d’une heure au principal animateur de ce programme et à ses deux chroniqueuses, Natacha Polony et Audrey Pulvar, ainsi qu’aux autres invités. Rien ne lui a été épargné. Comment ? Pourquoi ?

Volontairement ou pas, rien n’a été épargné à Philipe Poutou pour le tourner en ridicule… pour le plus grand bonheur de ceux qui n’éprouvent aucune sympathie pour le candidat et sont en désaccord avec les positions politiques de son parti, et pour la plus grande déception, voire la plus grande colère de ceux qui partagent des sentiments et des opinions plus ou moins favorables à l’invité et à sa formation politique.

Pourtant, si l’on tient à distance ces réactions compréhensibles (ainsi que les évaluations, nécessairement marquées par le parti pris, sur la prestation du candidat du Nouveau Parti anticapitaliste), il reste à décrypter l’essentiel : ce qu’un spectacle de cabaret ou de cirque peut produire de pire quand un ouvrier, militant syndical et candidat d’un « petit parti » accepte d’y participer.

Le programme « On n’est pas couché », en effet, est présenté, sur le site de France 2, comme une « émission de divertissement ». Il s’agit, pour être plus précis, d’une « émission de mélange des genres », qui marie divertissement et politique, humour et polémique. À cette fin, elle tente de réunir, en un même lieu, des acteurs, des écrivains, des humoristes, des musiciens, des chanteurs (en charge de la promotion de leurs œuvres) mais aussi des intellectuels et des politiques (en vue de nourrir les débats d’idées).

C’est ainsi que, lors de l’émission du 29 octobre, se trouvaient sur le même plateau, autour de Laurent Ruquier, Audrey Pulvar et Natacha Polony, Florent Pagny (chanteur), Omar Sy (acteur et humoriste, connu notamment pour le « Service après-vente des émissions »), Michel Onfray (Michel Onfray), Leila Bekhti (actrice) et Radu Mihaileanu (réalisateur).

Les émissions qui mélangent ainsi les genres portent en elles la transformation de la politique en un spectacle comme les autres. Et l’invité politique qui, par manque d’aisance ou d’habitude, ne maîtrise pas les codes et les règles de ce type de dispositif télévisuel, peut devenir, bien malgré lui, le personnage principal du spectacle, offert en pâture à un public que l’on encourage à rire, à applaudir ou à huer.

I. Philippe Poutou, un candidat pour rire ?

C’est ce qui est arrivé à Philippe Poutou, dont c’était la première prestation dans ce type de programme [1]. Il a eu droit à un véritable « bizutage », selon la juste expression de Didier Porte, dans sa pertinente chronique visible sur le site d’Arrêt sur Images sous le titre « Porte au secours de Poutou, bizuté par Ruquier ». La vidéo que l’on verra plus loin permet de le vérifier.

Dérision

D’emblée, Laurent Ruquier souligne avec insistance que Philippe Poutou, à la différence d’Olivier Besancenot, est inconnu du grand public, qu’il s’agit de la première grande émission à laquelle il participe et qu’il peut en être inquiet, mais que les questions de l’animateur ont pour objet de permettre de mieux le faire connaître. Vraiment ?

 « Y a votre nom qui vous sauve » (rires), s’exclame Laurent Ruquier au début de l’interview. « Poutou, ça s’oublie pas ! » (rires). Et l’invité de reconnaître que sa récente médiatisation a été accompagnée de nombreuses blagues au sujet de son patronyme, signées, entre autres, de Laurent Ruquier himself et d’Omar Sy, présent sur le plateau. Ce dernier nous réchauffe la mémoire en nous rappelant le sketch du « Service après-vente » : « C’était un nouveau candidat, c’était au début, donc on lui souhaite bonne chance et on lui fait plein de petits poutous » (rires et applaudissements). Et plus tard, dans l’émission, Omar Sy remet le couvert : « Vraiment, on a envie de vous faire des poutous ! » (rires et applaudissements), tandis qu’en fin d’interview, alors que Philippe Poutou parle du Front national, Audrey Pulvar se sent obligée, sourire au lèvres, de scander « Poutou Président ! »

Quelle que soit l’intention des uns et des autres, force est de constater que cette lourde insistance sur le caractère prétendument amusant du nom de l’invité contribue à le délégitimer : comment prendre au sérieux un candidat dont on s’amuse, à peine est-il installé sur le plateau ? Le climat ainsi créé, même s’il résulte d’intentions sympathiques, ne place pas le candidat du NPA dans un posture de porte-parole politique sérieux et crédible.

Il suffit de comparer cet exemplaire de l’émission « On n’est pas couché » avec d’autres pour savoir que l’invité politique est habituellement traité sans ménagement et peut faire l’objet de moqueries et de jeux de mots, plus ou moins taquins ou assassins. Mais, déférence oblige, il est exceptionnel qu’il soit traité en personnage d’un sketch et que son nom en soit le thème, dans une ambiance qui entretient les rires des autres participants et du public lui-même.

 La présentation du « CV » de Philippe Poutou confirme que, sans qu’il soit nécessaire d’y voir une intention maligne, l’humour contredit l’objectif affiché de permettre de faire connaissance avec Philippe Poutou.

- Laurent Ruquier : « Vous avez multiplié les petits boulots après avoir raté le bac… »
- Philippe Poutou : « Ouais… »
- Laurent Ruquier : « Vous êtes sans diplôme ? »
- Philippe Poutou : « Ouais… »
[…]
- Laurent Ruquier : « Vous, vous avez raté le concours de la Poste ! »
- Philippe Poutou : « Oui. Ça va continuer comme ça, là, longtemps ? »
(Rires)

Le pire est que l’on ne peut pas exclure que Laurent Ruquier ait eu pour objectif de souligner positivement la singularité, dans le « paysage politique français », du candidat Philippe Poutou. Mais chacun aura compris que, dans l’atmosphère de l’émission, le CV de l’invité, tel qu’il a été présenté, à la suite des jeux de mots et des rires sur son patronyme, n’a pas contribué à renforcer la légitimité de la parole de Philippe Poutou. Un humoriste vit aux dépens de celui qu’il tourne en dérision, à moins que celui-ci ne réplique sur le même ton. Ce fut à peine le cas. Faut-il qu’un porte-parole soit également chansonnier ?

Et lorsque, rigolard, Laurent Ruquier, jouant sur les premier et second degrés, laisse entendre que le candidat du NPA est un allié de Nicolas Sarkozy, presque tout est dit. Le ton est donné pour toute la séquence consacrée à Philippe Poutou : de la dérision à la condescendance, voire au mépris social.

Condescendance

Le style de l’émission et de son principal animateur incite à la familiarité et à la naïveté, plus ou moins feinte. Mais, en ce cas plus que dans d’autres, elles ont pour effet d’entretenir la distance en affectant de l’abolir. Elles se traduisent par l’adoption d’un ton paternaliste et condescendant, pour ne pas dire franchement méprisant, doublé de tentatives d’infantiliser Philippe Poutou, ses interlocuteurs s’adressant à lui comme à un gamin. C’est ainsi, par exemple, que Laurent Ruquier a parlé au candidat du NPA de sa « maman » et de son « papa » [2], comme s’il était en train d’interviewer l’un des jeunes acteurs de La nouvelle guerre des boutons. Ou encore que le professeur Onfray a ponctué la leçon qu’il a infligée à l’élève Poutou d’un petit geste protecteur de la main (voir la vidéo ci-dessous).

Certains des invités ont semblé, par moment, prendre conscience de ce qui était en train de se jouer. C’est ainsi qu’Omar Sy, alors que Laurent Ruquier insiste lourdement sur le CV « atypique » de Philippe Poutou, s’exclame : « On peut dire d’autres trucs que : “Il a eu zéro partout, et machin” […] Parlons de son programme ! » Mais lorsque vint le moment de l’entretien politique avec Natacha Polony et Audrey Pulvar, le sérieux des questions était déjà prisonnier de la tonalité paternaliste et méprisante de la première séquence.

Maîtrise

Le clou du spectacle nous fut offert par Michel Onfray, invité à conclure les débats. Son Excellence a disposé de sept minutes, sans la moindre interruption, pour parfaire l’instruction de Philippe Poutou et lui dispenser des conseils en stratégie et en communication.

Manifestement, on peut être libertaire (ou, du moins, se présenter comme tel) et ne guère se préoccuper des inégalités d’accès à la parole dans les médias ; non moins manifestement, on peut être fondateur d’une université populaire et tenter d’accomplir cette impossible mission : lui annexer « On n’est pas couché ». Or s’il est toujours périlleux d’user de sa maîtrise de la rhétorique au risque d’en abuser, dans le cas présent, jouer de cette maîtrise et de sa notoriété c’est conforter la domination symbolique inscrite dans le dispositif de cette émission et dans son déroulement. Il est vrai, si l’on en croit Michel Onfray, qui n’a pas manqué de le souligner – toute fausse modestie dehors –, qu’il aurait été pressenti pour être candidat à l’élection présidentielle, il ne semble pas que ce soit la personnalisation inhérente à cette élection qui l’ait retenu. Quant à la leçon de cohérence politique, chacun pourra l’apprécier en suivant la note [3].

Illustration en vidéo du bizutage, grâce à un montage réalisé à l’aide du travail des équipes d’Arrêts sur Images pour la chronique de Didier Porte. Un best of des rapports de domination, en quelque sorte.

II. Philippe Poutou pris dans un guet-apens ?

Philippe Poutou est-il tombé dans un guet-apens ? Pas exactement, et moins qu’il y paraît, si l’on entend par là que celui-ci lui aurait été volontairement tendu.

Peu importe, au fond, de savoir si Laurent Ruquier et ses comparses étaient bien ou mal intentionnés. Il est même probable que l’intention de certains d’entre eux n’était pas d’humilier l’invité mais, au contraire, de le mettre à l’aise, sans renoncer pour autant à le questionner comme n’importe quel responsable politique ou candidat à l’élection présidentielle.

En vérité, le dispositif et le déroulement de l’émission ont été assez largement conformes à ce qu’ils sont habituellement. Le candidat du NPA l’a reconnu lui-même dans un texte publié quelques jours après la diffusion du programme (voir Annexe).

Comme d’habitude…

Laurent Ruquier, comme d’habitude, s’est efforcé d’être taquin mais sympathique, intervenant dans le débat politique mais pour le désamorcer ou le dépolitiser par des incises humoristiques, et préférant le déléguer aux chroniqueuses. Celles-ci ont interprété leur partition habituelle, dans un registre qui se voulait léger, certes, mais sérieux et pertinent. Audrey Pulvar a entrepris de démontrer que le réalisme prime, et Natacha Polony, que la laïcité est en danger. Comme d’habitude. Les rôles ainsi distribués dans un scénario immuable qui, pour l’essentiel, se répète d’émission en émission, ont permis à chaque membre du trio de faire valoir ses talents d’acteur dans l’emploi qui lui est réservé.

Cette émission n’a donc pas échappé à la règle : un mélange de questions des journalistes politiques, de traits d’humour de l’humoriste, de remarques de l’artiste exilé fiscal sur les effets de la loi des trente-cinq heures en France, de jeux de mots de Laurent Ruquier, etc. Un tel pot-pourri place en réalité les invités politiques (qui acceptent, en répondant aux invitations, de se plier au jeu) dans une situation qui était encore assez inhabituelle il y a une dizaine d’années : ils doivent être tout aussi crédibles lorsqu’ils parlent de leur programme que lorsqu’ils rient aux blagues des humoristes, tout aussi à l’aise lorsqu’ils répondent à des questions politiques que lorsqu’ils doivent faire preuve de répartie pour faire face aux invectives de tel ou tel présentateur plus ou moins impertinent.

… Mais plus que d’habitude

Les dérapages, dans un tel contexte, ne sont pas des accidents mais des conséquences de la dynamique plus ou moins incontrôlée de l’émission, comme le montre l’exemple, analysé ici même, du harcèlement collectif d’Erika Moulet, journaliste de LCI. Encore faut-il que l’animateur et les participants soient disposés à la surenchère et, dans le cas présent, à laisser libre cours au happening et à la condescendance méprisante.

Conséquence de ce happening ? Il suffit de comparer la répartition des temps de parole durant l’émission du 29 octobre et durant celle du 3 septembre, où Martine Aubry était l’invitée politique :
- 29 octobre : 51 min d’interview ; Poutou 19 min ; Ruquier + Pulvar + Polony 20 min ; autres invités 12 min.
- 3 septembre : 58 min d’interview ; Aubry 41 min ; Ruquier + Pulvar + Polony 17 min.

Soit 71 % de temps de parole pour Aubry lors de son interview, et 37 % pour Poutou. Ces chiffres ne disent pas tout, mais ils confirment que Philippe Poutou a eu droit à un traitement de défaveur particulièrement prononcé.

Pour ne rien dire des coupes effectuées au montage et qui ont un peu plus altéré les propos, par ailleurs hésitants, du candidat du NPA [4].

Ce que révèle le traitement réservé à Philippe Poutou, ce sont en réalité les mécanismes les plus insidieux de la « politique-spectacle » telle qu’elle est mise en scène dans des émissions comme « On n’est pas couché » :

- L’invité politique s’exprime dans un environnement en réalité peu propice au débat politique, a fortiori lorsque son statut est interprété par les chroniqueurs et les invités comme un encouragement à multiplier les rires et les interventions intempestives.
- Il doit en outre être « rodé » aux joutes verbales et aux changements de ton et de configuration de la discussion, au cours de laquelle chaque chroniqueur et chaque invité tente de sortir du lot par ses questions et ses remarques.
- Il doit enfin accepter de sacrifier une partie du temps de parole consacré à ses positions politiques pour se conformer au scénario de l’émission, et se plier, en conséquence, au jeu des boutades, bons mots et questions « décalées ».

***


Si Philippe Poutou n’est pas tombé dans un piège qui aurait été préparé à son intention, force est de constater que c’est le principe même de ce genre d’émission qui constitue un guet-apens. L’épisode du 29 octobre met en effet en évidence l’incompatibilité entre les jeux du cirque (auxquels on ne peut participer qu’à condition d’en accepter les effets et de disposer des savoir-faire correspondants) et la contestation d’une société dont le tout-venant médiatique est un rouage.

- Comment une telle contestation des jeux du cirque serait-elle possible « de l’intérieur » quand elle vient d’acteurs qui n’interprètent pas les rôles attendus parce qu’ils ne veulent pas et/ou ne savent pas les interpréter ? Un tel refus est légitime, et l’inexpérience ne mérite aucune critique.

- Les associations, syndicats ou partis politiques doivent-ils choisir prioritairement, voire exclusivement, leurs porte-paroles en fonction de leur aptitude à construire une personnage ajusté aux exigences du cirque médiatique ? Un tel choix équivaudrait à en devenir l’otage.

- Les émissions de mélange des genres sont-elles un lieu dans lequel des candidats ayant le profil de Philippe Poutou (refus de la personnalisation à outrance, de la professionnalisation politique et de l’intégration des « codes » médiatiques) peuvent s’imposer et se faire entendre ? [5] Nous l’écrivions il y a quelques mois lorsqu’Olivier Besancenot a annoncé son intention de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2012 :

La personnalisation est inhérente à la fonction, même temporaire et contrôlée, de porte-parole. Elle l’est encore plus quand le porte-parole est candidat à l’élection présidentielle. Dans tous les cas, c’est aux formations collectives, durables (associations, syndicats, partis) ou plus éphémères (assemblées générales, coordinations), d’en définir les conditions et d’en fixer les limites. Mais cette personnalisation, quand elle s’exprime dans les médias (quand ce n’est pas pour eux, voire directement par eux…), devient plus ou moins captive de la personnalisation médiatique.

- Et enfin : peut-on déjouer les pièges de la politique-spectacle dans des émissions dont le principal ressort est précisément de transformer la politique en spectacle ? La réponse n’est-elle pas, au moins partiellement, dans la question ? Du moins si l’on accepte de la poser…

Henri Maler et Julien Salingue


Complément : Une réaction de Philippe Poutou (publiée sur le profil Facebook du candidat)

Quoi qu’on en pense, le texte qui suit n’est pas seulement un témoignage, mais une contribution à un débat qui est loin de concerner le seul NPA et les seules formations politiques…

[…] Il n’y a pas eu de surprise, aucun scoop, aucune découverte. C’est une émission de divertissement où les animateurs sont là pour se faire plaisir, pour se montrer, pour briller, c’est leur métier. L’invité semble être plus un faire-valoir qu’autre chose. Et ce samedi, c’est moi qui ai servi à ça.

Dans cette émission, je n’avais pas d’adversaires, d’ennemis. Je n’étais pas dans une réunion avec le patron ou avec des politiciens. Je n’avais pas à faire le “viril” ou le “matador”. J’avais juste à défendre mes idées dans un contexte inhabituel et compliqué. C’est ça que j’ai beaucoup de difficultés à réussir en ce moment. […]

Bien sûr, il y avait de la condescendance, du mépris social, du paternalisme, un regard hautain sur cet ouvrier candidat. Oui, mais il fallait s’y attendre. Onfray a le droit de faire le prof et de profiter de sa maîtrise de la parole pour “enfoncer” un ouvrier avec qui il n’est pas d’accord politiquement. Pareil pour les journalistes et animateurs qui n’éprouvent pas beaucoup de sympathie pour les idées du NPA.

Je suis inexpérimenté, un novice, et c’est logiquement, malheureusement, que je n’ai pas réussi à “rivaliser”, à “faire le poids” dans cette confrontation. Je le regrette mais sans plus. Je dois apprendre, je dois trouver une place. Cela devrait venir petit à petit.

Mais quoi qu’il arrive par la suite, je ne deviendrai pas le “super-candidat” comme certains aimeraient que je le devienne. Je ne serai pas le “super-ouvrier” qui claquera le bec à tous ses contradicteurs. Aujourd’hui, je ne suis déjà pas le “super-militant” ou le “super-syndicaliste”. Je suis un ouvrier syndicaliste et militant, tout simplement. Je suis un “anonyme” parmi des millions d’anonymes, tout simplement. J’espère, par contre, faire entendre la voix de la révolte contre un système capitaliste injuste et inhumain. C’est déjà énorme ! […]

 
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Notes

[1A l’exception d’un court passage dans l’émission « Salut les Terriens », le 24 septembre.

[2Ainsi que l’a relevé Didier Porte dans sa chronique.

[3Notre conseiller en stratégie n’hésite pas à faire connaître ses intentions de vote. C’est évidemment son droit. Elles sont instables ? C’est encore son droit. Pour mémoire : en 2007, Michel Onfray a d’abord soutenu la candidature de José Bové, avant de se raviser et d’appeler à voter pour Olivier Besancenot, puis de se raviser à nouveau optant pour le « vote utile », c’est-à-dire, à ses yeux, pour Ségolène Royal aux deux tours du scrutin. Avant de se raviser une dernière fois, et, découvrant soudainement que Ségolène Royal était un « candidate libérale », d’exclure de voter pour elle, avant de choisir, en guise de vote utile de voter blanc. Pour 2012, Michel Onfray a annoncé qu’il voterait pour le Front de gauche, ce qui ne l’a pas empêché de se mêler de la primaire du Parti socialiste en apportant son appui à Arnaud Montebourg. De telles variations politiques ne regarderaient que lui si elles n’étaient celles d’un caméléon médiatique. Bernard-Henri Lévy a enfin un rival !

[4Des témoins présents lors de l’enregistrement de l’émission nous ont confirmé que plusieurs des réponses de Philippe Poutou avaient été « coupées au montage » : ainsi, alors qu’Audrey Pulvar l’interroge sur la sortie du nucléaire, Philippe Poutou affirme qu’il ne peut répondre dans les détails car il n’est pas spécialiste de la question. Ce que n’ont pas vu les téléspectateurs, c’est que Philippe Poutou a néanmoins évoqué les économies d’énergie, le lien entre politique énergétique et politique des transports, les nécessaires créations d’emploi, etc. Cette séquence tranchait-elle trop avec le personnage hésitant qui nous a été donné à voir dans la version montée de l’émission ?

[5Tel était le pari revendiqué par l’ex-LCR avec Olivier Besancenot : « Nous sommes conscients des dangers de cette “personnalisation” de la politique, qui a souvent pour conséquence de “dépolitiser” les personnes, admettait Alain Krivine. Malheureusement, une petite organisation comme la nôtre n’a pas tellement d’autre choix pour faire passer un message » (Elle, 5 mai 2003). Les bilans de cette stratégie médiatique ont-ils vraiment été tirés ?

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