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Les jeux de l’été (1) : parlez-vous le Philippe Val ?

par Thibault Roques,

Tournée médiatique récente oblige, il nous a paru nécessaire de revenir sur quelques-unes des déclarations les plus mémorables de Philippe Val. À méditer sans modération sur les plages cet été !



Dans chaque rubrique, toutes les citations sont l’œuvre de notre chansonnier préféré à l’exception d’une seule. Saurez-vous la retrouver ?



Ce questionnaire est l’un des jeux de l’été publié dans le numéro 16 de notre magazine Médiacritique(s).

1) Sur la sociologie, ou plutôt « le sociologisme »

a) « Discours sur l’origine et les fondements du sociologisme »
b) « Le sociologisme entretient une haine sociale qui transforme le débat démocratique en joute binaire et stérile »
c) « Longtemps, le représentant du bien a été le "bon chrétien". Désormais, c’est le "bon" sociologue, celui qui, devant chaque misère, accuse "le système", celui qui incarne sans partage le bien »
d) « Qu’il s’agisse de la réintroduction des ours, d’un licenciement à la Poste ou du meurtre de Juifs perpétré par un jihadiste dans une école, c’est le sociologisme qui, immanquablement, dit le bien et le mal, repris par les rédactions, les chroniqueurs, les humoristes, les parlementaires, sous les yeux de plus en plus indifférents des citoyens désespérés »
e) « La sociologie, tout le monde croit la savoir »

2) « Philosophie »

a) « On n’a pas assez parlé de cette montée du fondamentalisme en France. On n’a pas assez tiré la sonnette d’alarme »
b) « Il est évident que la critique est bonne et constructive, mais il ne faut pas qu’elle aille trop loin »
c) « Et bien aujourd’hui, plus que jamais, il faut dire ce qu’on pense »
d) « Le ridicule ne tue plus, il est même devenu un élixir de vie »
e) « Internet, c’est la Kommandantur du monde ultra-libéral »

3) Titres d’ouvrages

a) Traité de savoir-survivre par des temps obscurs
b) Même pas drôle
c) Malaise dans l’inculture
d) Vingt ans de finesse
e) Reviens Voltaire, ils sont devenus fous
f) Les traîtres et les crétins : chroniques politiques

4) Sur le journalisme

a) « Nous sommes là pour donner une image lisse du monde »
b) « Je suis très limité […]. Je ne suis pas un grand analyste politique, je ne suis pas un professionnel du journalisme »
c) « Le journalisme est une profession pleurnicharde »
d) « Il y a toujours eu des journalistes qui se battent dans les rédactions. Il y a des gens honnêtes qui empêchent cette évolution d’aller trop loin. Même à TF1, ça ne peut pas aller trop loin dans le "jean-pierre pernisme", parce qu’il y a des journalistes, comme Patrick Poivre d’Arvor, quoi qu’on dise, qui luttent ! »

5) Sur quelques penseurs contemporains

a) « Halimi, qui, il y a quelques années, avait publié un texte que j’avais pris pour l’expression d’une saine colère, a sans doute été dépassé par le succès de son livre, ses petits fusibles ont fondu, et sa colère s’est transformée en obsession maladive. [...] Le malheureux s’est mis à se vautrer dans la dénonciation, usant de procédés révélant une déchéance morale qui fait pitié, venant d’un garçon si prometteur »
b) « La vulgate sociologique, telle qu’elle nourrit le discours des sociologues médiatiques comme les Pinçon-Charlot – qui consacrent leur vie à convaincre leur public que l’habitant des beaux quartiers aurait davantage sa place dans un camp de travail – témoigne d’un mouvement de fond dénonciateur, complotiste et intellectuellement paralysé par un endoctrinement confortable et simpliste »
c) « BHL s’est rarement trompé politiquement, sur la Bosnie, sur le Kosovo... On peut lui faire les reproches que l’on veut mais je n’ai pas lu les livres contre lui, parce que je trouve la haine massive qu’il suscite chez certaines personnes assez glauque. Les critiques c’est légitime, mais la haine non »
d) « Dans le cas de Chomsky et de Ben Laden, je dirais plutôt qu’ils se sont enfin trouvés »
e) « Nous n’accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu’au pouvoir des banquiers »

6) Sur le marché

a) « Il faut accepter d’être minoritaire et refuser d’être marginal. Évidemment, il ne faut être minoritaire qu’un temps, sinon le marché vous tue »
b) « Je ne sais pas si les marchés pensent juste, mais je sais qu’on ne peut pas penser contre les marchés »
c) « Il ne peut y avoir de démocratie sans marché »

7) Sur l’argent

a) «  "Le système est pourri, et c’est l’argent qui pourrit tout", c’est le discours sociologique dominant »
b) « Il faut mépriser l’argent, surtout la petite monnaie »
c) « L’argent en soi est une bonne chose »
d) « France Inter est une radio qui coûte cher à l’actionnaire, qui n’est pourtant pas très bien traité par la station »

8) Sur l’antisémitisme :

a) « L’imputation d’antisémitisme, ce "mot qui tue" du débat intellectuel français, ne saurait être utilisée comme argument de convenance ou d’autorité pour discréditer un adversaire trop remuant »
b) « L’antisionisme n’est plus qu’un antisémitisme avec un faux nez »
c) « Le mot d’antisionisme correspond à cette autre étrangeté à gauche, laquelle est une vieille histoire pour l’extrême droite : l’anti-américanisme »
d) « C’est la faute au système ! Ensuite : c’est la faute à la société ! Ensuite, c’est la faute à un bouc-émissaire, forcément, c’est la faute aux riches, et ensuite, d’avatar en avatar, on arrive toujours à : c’est la faute aux juifs ! »


***



Et en cas de déprime estivale, se souvenir de ce bon mot de notre histrion favori : « Je m’amuse ! J’ai fait de la scène longtemps, j’aime bien faire rire les gens, exagérer, faire l’imbécile. C’est plus fort que moi. »



Réponses : 1e (P. Bourdieu), 2d (K. Kraus), 3b (S. Fontenelle), 4a (PPDA), 5e (P. Nizan), 6b (A. Minc), 7b (F. Cavanna), 8a (P. Rimbert).

 
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