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« Europe 1 : la radio des européennes 2014 » ? C’est une blague…

par Denis Perais,

Cet article a été rédigé avant que les résultats de ce scrutin ne soient connus. Des résultats qui ne doivent pas dispenser, au contraire, de revenir sur la médiatisation de cette campagne européenne.



En 2009, nous avions montré comment L’Express et RTL avaient failli dans leur mission d’informer sur les élections européennes [1]. Cinq ans plus tard, nous avons décidé de nous pencher sur la façon dont Europe 1 évoque le scrutin du 25 mai visant à élire les 74 parlementaires français qui siègeront au Parlement européen. Entre regard éploré sur le désintérêt pour ces élections, absence de véritable mise en lumière des enjeux de fond, sondomanie aigue et médiatisation outrancière des questions qui n’obsèdent que les journalistes politiques, notamment le score du Front National, le résultat n’est vraiment pas concluant.

Les élections européennes, assurément, Europe 1 en a parlé : trois débats ont été organisés par « Europe 1 soir », les 23 et 30 avril, ainsi que le 19 mai ; les « Grand rendez-vous » des 4, 11 et 18 mai ont abordé la question, comme certains entretiens matinaux de Jean-Pierre Elkabbach (2, 8, 14 et 20 mai) ou de Benjamin Petrover (3, 4 et 10 mai), ainsi que la chronique de Daniel Cohn-Bendit (les 1er, 14 mai et 20 mai) ou l’interview réalisée par Laurence Parisot (le 11 mai).

Une question d’audimat

Mais alors que nombre de ses chroniqueurs déplorent une abstention qu’ils craignent une nouvelle fois élevée, Europe 1 n’a en rien aménagé ou modifié sa programmation pour donner un plus grand retentissement à ce scrutin. Notons que ce peu d’intérêt pour ces élections européennes a été relevé plusieurs fois à l’antenne par des responsables politiques [2], mais aussi par les chroniqueurs « maison » Daniel Cohn-Bendit (les 1er et 14 mai) ou Laurence Parisot (le 11 mai). Pourtant, ces derniers ne profiteront pas de l’antenne qui leur est accordée quotidiennement (Daniel Cohn-Bendit) ou hebdomadairement (Laurence Parisot) pour palier la carence qu’ils dénoncent malgré la promesse de « l’icône » (médiatique) de Mai 68, le 1er mai : « La semaine prochaine, je vais chaque jour démontrer un enjeu des élections européennes. Je ne vais pas me faire le porte-parole d’une force politique , tout le monde sait où bat mon cœur, mais de l’enjeu des débats européens, pourquoi c’est important que le Parlement européen puisse avoir la possibilité d’intervenir et légiférer d’une manière, qu’on le veuille, qu’on le veuille pas, de manière plus sociale, plus écologique, plus libérale, comme on veut. » Mais les auditeurs ont néanmoins du attendre le 22 mai pour que Daniel Cohn-Bendit se souvienne qu’il était peut-être temps de revenir sur le sujet…

Ce 22 mai, le retour à l’Europe coïncide avec la publication de la tribune de Nicolas Sarkozy dans Le Point le même jour, sans surprise abondamment commentée. Mais certainement pas pour mettre en lumière les principaux enjeux du scrutin.

Ainsi notamment du dernier débat organisé le 22 mai par Europe 1 soir et intitulé : « L’UMP va-t-elle exploser au lendemain des européennes ? » où deux éditocrates de la station (Alexandre Kara et Catherine Nay) et un autre du Point (Etienne Gernelle, directeur de la publication) dissertent avec le député UMP Jérôme Chartier sur tout autre chose que l’avenir de… l’Europe ! [3].

C’est à Jean-Pierre Elkabbach que l’on doit le sens des priorités le plus affiné. Le 23 mai, il rétorque à Bernard Cazeneuve (PS) qui indique qu’il peut développer plus longuement ses arguments sur la question européenne, qu’il n’en a que faire, sa priorité étant ailleurs : « Occupez-vous des djihadistes, occupez-vous des terroristes, c’est bien. » Son oukase est clair : le budget du ministère de la défense ne doit pas diminuer : « Soutenez votre ami Jean-Yves Le Drian […] Qu’on ne lui ampute pas ses crédits qui sont nécessaires à notre sécurité intérieure et extérieure. »

Doit-on s’étonner que la question européenne ne soit pas aussi prioritaire sur Europe que le prétendent les tenanciers de la station ? Pas vraiment.

Jean-Philippe Ballasse, un animateur d’Europe 1 revenant le 1er mai sur le choix des grandes chaînes françaises de ne pas retransmettre le débat entre les cinq candidats à la présidence de la Commission européenne, explique en effet que cette relégation ne peut être imputée aux partis politiques comme le proclament un peu trop facilement les éditocrates (annexe 1) : « On ne va pas se mentir Dany, s’il y a une telle peur d’une retransmission d’un tel débat [celui du 15 mai entre les différents candidats à la présidence de la commission européenne], c’est tout simplement la peur de l’audimat . » [4].

Comme quoi, la nécessité d’éduquer le peuple à la cause européenne ne résiste pas bien longtemps à des considérations audimateuses et, en vérité, d’ordre économique… Un accès de franchise qui a dû échapper à Thomas Sotto qui, le 14 mai, dégageait les médias de toute responsabilité dans cette défaillance : « L’actu , c’est pas nous qui la choisissons , c’est pas nous qui en décidons en meute. »  [5].

Un pluralisme en panne

 Les trois débats d’« Europe soir », n’étaient ouverts qu’aux seuls FN, PS et UMP [6]. Le 30 avril, Michel Field donne une explication qui laisse songeur sur sa perception de la démocratie : «  Le bon sens veut que vous compreniez que nous ne puissions pas inviter tous [les autres] candidats pour faire un débat, à moins de leur concéder juste trois secondes de temps de parole. » S’ils n’ont pas été invités, c’est donc pour ne pas les frustrer… L‘hypothèse d’une multiplication des débats leur permettant de s’exprimer n’est même pas envisagée.

 Pour des entretiens, ont été invités dans les studios d’Europe 1 divers candidats et représentants des forces politiques, dont la liste attend en note les amateurs [7]. Ce qui donne en totalisant selon les appartenances : 6 PS, 5 UMP ou apparentés, 4 « centre-droit » ou apparentés, 3 FN, 1 EELV, 1 Debout la République et 1 LO.

La domination des formations politiques qui acceptent (quitte à en critiquer certaines modalités), la construction libérale de l’Union européenne est manifeste. Mais surtout c’est essentiellement le FN qu’Europe 1 charge d’incarner l’opposition, les autres (LO et Debout la République, pourtant très différents) bénéficient d’un strapontin dont sont privés, entre beaucoup d’autres, le Front de gauche et le NPA.

Comme à l’occasion des élections municipales, le pluralisme est de fait tendanciellement réduit à trois partis (PS, UMP et FN), les autres étant invités (quand ils le sont) à faire de la figuration. et qui avait déjà cours lors des élections municipales [8]

Des questions de fond éludées

Aucune comparaison approfondie des programmes n’a été proposée [9]. Le bilan socio-économique de la construction européenne (que l’on est en droit de juger désastreux) ? Ce ne sont pas les journalistes d’Europe 1 qui se sont risqués à l’aborder frontalement [10].

Les débats des 23 et 30 avril, ont été l’occasion d’évoquer (un peu) des sujets comme le dumping social, la directive « travailleurs détachés », le traité transatlantique de libre échange entre l’Europe et les Etats-Unis (voir annexe 3), la sortie ou non de l’euro ou de l’Union européenne [11]. Un saupoudrage de questions à peine effleurées et quelques échanges d’arguments !

Le débat du 19 mai entre Marine Le Pen (FN) et Jean Christophe Cambadélis (PS) n’a pas permis de réparer les choses. Nous avons plutôt assisté à un match de « boxe » où les deux débatteurs se coupaient régulièrement la parole. Et les deux animateurs, Michaël Darmon et Jean-Pierre Elkabbach, non contents de montrer leur hostilité à la présidente du FN [12], ont laissé se dérouler le pugilat, jugé sans doute plus « accrocheur » qu’un échange rationnel d’arguments.

On pourra relever pourtant un débat intéressant sur le traité transatlantique lors de l’émission « Europe 1 Soir « le 20 mai. Il réunissait Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique (auteur du livre Le choc des empires aux éditions Le débat), François Delapierre secrétaire national du parti de gauche, Géraldine Woessner (correspondante d’Europe 1 aux Etats-Unis) et Axel de Tarlé, du service économique de la station. Ce dernier, zélateur américanophile du libre-échange, n’a pas dissimulé son parti pris : « En Europe, on a peur, on a peur de tout. On a une chance historique aujourd’hui. Y a les Etats-Unis qui se tournent vers nous et qui disent : on va se mettre d’accord par exemple sur les normes […] On vous sort des épouvantais comme le poulet à l’eau de javel et ça va se terminer qu’on a tellement peur sur ce continent européen vieillissant, on va refuser la main tendue des américains et on va rester tous seuls dans notre petit coin avec nos petites mains ; et dans vingt ans on sera envahis de produits chinois ». Mais Jean-Michel Quatrepoint et François Delapierre ont pu opposer à cette caricature de sérieux arguments.

Une caricature reprise par l’autre chroniqueur économique du matin, Nicolas Barré, dans une chronique enflammée en faveur ce traité : « Il y a beaucoup de fantasmes, c’est ce qui réunit l’extrême gauche et l’extrême droite, Jean–Luc Mélenchon, Marine Le Pen. Ces méchants américains ultralibéraux veulent faire manger aux gentils européens du poulet désinfecté au chlore, du bœuf aux hormones, et ces lâches de Bruxelles sont prêts à dire amen. On est dans la caricature, une hostilité de principe au libre-échange dans laquelle il est difficile de ne pas voir un relent de xénophobie et d’antiaméricanisme. »Comme on peut le vérifier les différences entre les deux journalistes d’Europe 1 et leur sens des nuances sont manifestes !

Mais encore ?

Certains entretiens ont accordé aux enjeux de l’élection une place dérisoire. Ainsi, le 16 mai lors de l’entretien avec Manuel Valls « conduit » par Jean-Pierre Elkabbach, la question européenne n’est abordée qu’au bout de seize minutes et cinquante huit secondes, sur une durée totale de…18 minutes ! Le 21 mai, le même Jean-Pierre Elkabbach attend 8 minutes et 30 secondes (sur un entretien de 9 minutes 30) pour interroger Gilles Carrez (UMP) : «  Un mot sur l’Europe : est- ce que la France, elle serait mieux, plus forte avec plus d’Europe ou hors d’Europe, comme on l’entend de plus en plus souvent ? » Durée totale de l’intervention de l’élu : 25 secondes !

Cela suffisait pour répondre à la question posée par Jean-Pierre Elkabbach qui résume à merveille la réduction par les médias dominants du scrutin entre « pro » et « anti » européens. Michaël Darmon le formule exactement en ces termes lors du débat du 19 mai entre Jean-Christophe Cambadélis et Marine Le Pen : « Aujourd’hui, on a l’impression que la campagne elle est entre pro-européens et anti-européens. Comment on a pu en arriver là  » ? On se le demande effectivement ! Notamment lorsque l’on entend, le 22 mai, Daniel Cohn-Bendit, grandiloquent, réduire toutes les options à cette alternative : « Vous avez le choix, vous votez contre l’Europe, c’est-à-dire vous votez pour les eurosceptiques, et vous quittez l’histoire […] Où vous votez pour des propositions : comment l’Europe doit évoluer[…] L’Europe, c’est note liberté de demain. »

Quant aux reportages et enquêtes consacrés aux conséquences des politiques européennes sur la vie quotidienne des salariés et des peuples européens, rien n’est à signaler [13].

Des sondages en guise de boussole

Peu de débats de fond, pas d’enquêtes : Europe 1 compense largement ces régimes amaigrissants par une orgie de sondages qui servent de points d’appui constant aux limiers de la station :

- Le 23 avril, Nicolas Poincaré lance ainsi le premier débat : « Le Front national en tête aux européennes dans la circonscription du Grand-Est. Résultat d’un sondage IFOP publié ce matin. Le Front national qui ferait plus de 50 % parmi les ouvriers, les artisans et les commerçants. » Michel Field surenchérit quelques instants plus tard : « Avec un sondage réalisé par l’IFOP qui fait déjà couler beaucoup d’encre », avant qu’Alexis Brezet interroge Nadine Morano : « Comment expliquez-vous que le Front national profite, ou semble t-il soit appelé à profiter davantage du discrédit qui touche aujourd’hui le Parti socialiste, ou de ces thématiques européennes, pourquoi en profite t-il davantage, semble t-il, dans les sondages, que l’UMP. »
- Le 30 avril, Nicolas Poincaré récidive : « Un sondage réalisé spécialement pour ce débat, donne, dans cette circonscription, l’UMP à 28 %, le Front national à 23 et le Parti socialiste à seulement 13 %. »
- Le 9 mai, Wendy Bouchard, à l’occasion de la journée de l’Europe : C’est «  l’occasion aussi de s’intéresser aussi à la une à ce sondage, six européens sur dix disent ne pas s’intéresser aux élections qui auront lieu pour élire les membres du Parlement européen qui auront lieu le 25 mai. »
- Le 18 mai, Alexandre Cara lance l’entretien avec François Bayrou avec les mêmes références en tête : « « Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par une question sur l’Europe . A une semaine du scrutin, un sondage du JDD montre qu’un français sur deux est eurosceptique. »
- Le 19 mai, Michaël Darmon lance à Marine Le Pen  : « Un sondage dit que 56 % des Français restent attachés à l’euro et ne pensent pas qu’il faut le supprimer. Est-ce que ça ne vient pas totalement contredire vos positions et quelque part même, votre avancée ? »

Etc.

Le Front national au centre du jeu

Sondages à l’appui, les journalistes d’Europe 1 semblent obnubilés par le FN. Même quand le parti d’extrême-droite n’est pas représenté en plateau, il est au cœur des préoccupations et des pensées :

- Le 9 mai, le seul débat organisé par Jean-Luc Morandini sur le scrutin dans son émission sur les médias a pour thème : « Européennes : Le FN en tête des sondages, faut-il s’en inquiéter » ?
- Le 10 mai, Benjamin Petrover à l’adresse de Jean-Vincent Placé : « On sent bien qu’il y a une fébrilité aujourd’hui face aux […] partis eurosceptiques. Votre ennemi aujourd’hui, c’est l’abstention ou le Front national ? »
- Le 12 mai, Jean-Pierre Elkabbach à Jean-François Copé : « C’est votre épouvantail commun. Vous le sortez tous en permanence, tous les matins. Est-ce que vous pensez que le Front national arrivera devant vous l’UMP » ?
- Le 14 mai, toujours le même, à Jean-Claude Juncker : « Comment freiner les populistes qui ont le vent en poupe, qui sont en train de ronger, peut-être de paralyser l’Europe. Qu’est- ce que vous imaginez pour lutter contre eux, en France, contre le Front national de Marine Le Pen » ?
- Le 16 mai, toujours Jean-Pierre Elkabbach, cette fois-ci à l’endroit de Manuel Valls : « Vous vous êtes engagé pour l’Europe, une question : un sondage donne le Front national à 25, l’UMP à 21, le PS à 18, un peu mieux. Qui préférez-vous voir en tête ? Le Front national ou l’UMP » ?

Nous est rejoué ici le même scénario que lors des dernières des élections municipales « sur le péril d’une « montée du Front National » [14]. Un feuilleton déjà ancien et un refrain si entêtant que même des responsables politiques, comme Jack Lang, le 9 mai au micro de Nicolas Poincaré, protestent : « Quand y a des débats, ce sont des débats franco-français, politiciens, jamais sur les sujets de fond, les sujets vitaux pour l’avenir de notre pays, l’avenir de l’Europe. » Et, Daniel Cohn-Bendit, le 14 mai, dans son rôle de chroniqueur : « On me demande, première question sur les européennes : Marine Le Pen va être en tête. Et alors ? […] La vraie question sur les européennes qu’on pourrait d’abord poser, ma démocratie, le président de la commission, qu’est ce qui va faire, comment y va être nommé ? Deuxièmement, l’Europe de l’énergie, troisièmement, l’Europe de la solidarité par l’investissement qui nécessite un budget européen, l’immigration […] Parlons des contenus […] La première question, c’est toujours Marine Le Pen. Et Marine Le Pen, c’est quinze à dix-sept députés. »

Quelle que soit l’issue du scrutin (que nous ignorons au moment de rédiger ces lignes), cette focalisation (qui ne prend pas en compte le taux d’abstention) contribue à évacuer la question de l’Europe elle-même. Elle favorise la progression politique qu’elle prétend se borner à enregistrer.

Illustration de cette focalisation (et de la réduction du débat à ses enjeux « franco-français ») l’interview du journaliste suédois Magnus Falkehed le 19 mai (à « Europe 1 soir ») a porté beaucoup moins sur un éclairage du scrutin dans son pays que sur son commentaire des élections en… France vu de son pays et sur ce sujet au détriment de tout autre : « Vous dites justement craindre une poussée de l’extrême droite […] en Suède. Est-ce qu’on regarde […] en France cette montée du Front national qui est même peut-être annoncée comme pouvant arriver en tête […] Est-ce que c’est suivi avec une certaine curiosité, une certaine anxiété en Suède » ?

Or Olivier Duhamel avouait dans « Europe 1 midi » le 23 mai que les questions de fond ont été éludées au profit d’une focalisation sur le score du parti de la famille Le Pen, cette pratique pouvant expliquer selon lui en partie une abstention potentiellement élevée : « On a effacé, ou presque effacé les enjeux européens. On n’a pas expliqué les enjeux européens. Qu’est-ce qu’on n’a cessé de nous dire […] ? “Est-ce que le Front national arrivera en premier ou pas” ? Pire encore dans la formulation : “est-ce que le Front national sera le premier parti de France” ? » Et d’ajouter que ce questions sont parmi « les plus bêtes qu’on puisse imaginer ».

Eurobéatitude et autosatisfacion

S’il est un point commun entre les commentateurs et chroniqueurs qui sont intervenus sur la station, c’est que tous considèrent, malgré quelques audaces critiques heureusement peu virulentes et peu fréquentes, que sans l’Union européenne, telle qu’elle va grosso modo, il n’y a point de salut.

Le 9 mai, à l’occasion de la journée de l’Europe, Wendy Bouchard est quasiment en apesanteur au moment du lancement de son « Europe 1 midi » : « En ce vendredi 9 mai, pour cette journée de l’Europe, il était bon d’entendre cet hymne européen, d’ode à la joie. » Et pour communier dans la joie, son invité du jour pour parler d’Europe se trouve être « Cédric Vilani, vice-président d’ « Europanova » […] ce groupe de lobbying pro-européen ».

Mais l’exemple le plus extraordinaire est sans doute le « Mediapolis » du 17 mai , où les deux animateurs, Olivier Duhamel et Michel Field, et leurs invités - Hughes Beaudoin, correspondant à Bruxelles pour LCI, Philippe Cayla, ancien président d’Euronews et Président de « Européens sans frontières » et Jean Quatremer (le spécialiste « Europe » de Libération) - se sont livrés à un exercice de propagande hallucinant sur un progrès démocratique présenté comme « historique » : les conséquences de l’élection par le Parlement européen du président de la Commission européenne.

La prise de parole de Jean Quatremer suffit à résumer ce grand moment de communion : « Il y a eu un grand moment de démocratie européenne. Il y a un moment où les cinq candidats à la présidence de la commission ont pris une sorte de serment du « Jeu de Paume », en direct, en disant : si les chefs d’États et de gouvernements s’avisent de ne pas suivre l’avis des électeurs, on bloquera la nomination du président de la commission. Ca ne se fera pas sans le Parlement européen puisqu’on a un droit de veto  [15] Là, l’histoire a basculé et on l’a vu jeudi. » L’histoire vraiment ? L’histoire, seulement ?

Enthousiastes devant la construction européenne, les journalistes d’Europe 1 le sont aussi devant leur propre travail, et plusieurs se sont livrés à l’antenne à de jolis numéros d’autosatisfaction :

- Jean-Pierre Elkabbach affirme fièrement le 2 mai que « surtout Europe 1 » a [bien] rempli sa mission d’information sur ces élections européennes.
- Thomas Sotto lance tout aussi fièrement à plusieurs reprises dans sa matinale qu’« Europe 1, c’est la radio des européennes. »
- Olivier Duhamel, le 17 mai, dans « Mediapolis », tance les autres médias pour mieux s’auto-congratuler : « Et quand vous voyez que les médias ne savent pas parler de l’élection européenne, que la plupart des journalistes, à part ceux qui sont sur ce plateau exceptés, y connaissent a peu près rien […] Vous avez encore quelques médias qui rendent comptent de tout ça. »

« Europe 1, la radio des européennes » ? Pas vraiment.

Denis Perais


Annexe : Le désintérêt pour l’Europe, la faute à qui ?

I. La faute des politiques ?

Si l’on excepte, comme on le verra plus loin, Jean Quatremer et lors de l’émission « Médiapolis du 17 mai »

- Thomas Sotto le 5 mai : « En fait ils ont tous renoncé à intéresser l’ensemble des Français à l’Europe et à ces élections ? Bon et bien au moins c’est clair : l’objectif pour tous (à part peut-être pour le FN qui rêve de virer en tête), c’est de limiter la casse)... En y mettant un enthousiasme pareil, il ne faudra pas que les partis pleurnichent sur l’abstention le 25 mai au soir. »
- Le même récidive le 14 mai : « Ca les arrange bien à l’UMP, au PS, au Front national de jouer là-dessus et de parler de ça. Car, c’est quand même vous, car vous encore politique pendant quelques jours Dany Cohn-Bendit, qui jouez de tout ça ; tout le monde en joue. »
- Laurence Parisot le 11 mai : « Pourquoi on en parle si mal ? Parce que les politiques passent leur temps à dire du mal à l’Europe et à servir de bouc émissaire.  »
- Hughes Beaudoin le 17 mai dans « Mediapolis » met en cause « la capacité des dirigeants français à escamoter le débat européen. »
- Alex Cara, à François Bayrou lors du « Grand rendez-vous » du 18 mai : « Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par une question sur l’Europe. A une semaine du scrutin, un sondage du JDD montre qu’un français sur deux est eurosceptique. Est-ce que ce n’est pas finalement le plus grand fiasco des politiques français depuis vingt ans, d’avoir réussi à dégoûter les français de l’Europe  » ?

Cette tendance à mettre au « ban des accusés » les politiques n’est pas propre à Europe 1. Alba Ventura sur RTL le 9 mai reprend le même couplet : «  L’absence d’euro-enthousiasme, c’est la faute des politiques […] Les français ont une image terrible de l’Europe, et ça, ce sont les hommes politiques qui en sont responsables […]. L’Europe [en dehors des périodes électorales], c’est le cadet de leurs soucis.  » Puis le 13 mai : « Une fois de plus, le débat est escamoté.  »

II. La faute aux médias ?

Si cette hypothèse n’a pas été éludée, les critiques sont, dans l’ensemble, restées limitées etn’ont pas dissuadé, bien au contraire (ainsi qu’on l’a vu plus haut) à certains dignitaires de la station de mettre en avant la « qualité » de son travail.

(1) Le premier à « ouvrir le feu » est Daniel Cohn-Bendit, le 1er mai : « Le 15 mai, les cinq têtes de liste, en fait européennes, qui sont candidats pour leur famille politique à la présidence de la commission, donc M. Jean Claude Juncker pour les conservateurs européens, Martin Schulz pour les socialistes européens, Guy Verhofstadt pour les libéraux européens, José Bové pour les verts européens [candidature conjointe avec Franziska Keller] et Alexis Tsipras, pour la gauche unie, la gauche de la gauche européenne, vont débattre de leur vision de l’Europe, de leur programme pour l’Europe de demain, pour la commission de demain. Et ce que je trouve quand même étrange, c’est que ce débat ne soit pas retransmis par une télévision, une grande télévision nationale, la 2 par exemple, et par les grandes radios comme Europe 1, RTL et je ne sais quoi. » Précisons ici qu’Europe 1 n’a pas retransmis ce débat…

Le même récidive le 14 mai, pointant l’obsession à évoquer la question du FN au détriment du fond : « Les européennes, on me demande, première question sur les européennes : Marine Le Pen va être en tête. Et alors  ? […] La vraie question sur les européennes qu’on pourrait d’abord poser, ma démocratie, le président de la commission, qu’est ce qui va faire, comment y va être nommé ? Deuxièmement, l’Europe de l’énergie, troisièmement, l’Europe de la solidarité par l’investissement qui nécessite un budget européen, l’immigration […] Parlons des contenus . Entre nécessité, humanisme et réalisme, voilà les questions qu’on pourrait, et après ; non, mais la première question, c’est toujours Marine Le Pen. Et Marine Le Pen, c’est quinze à dix-sept députés. »

(2) Côté politique, les critiques sont identiques. Les plus sévères proviennent de deux représentants du PS.

- D’abord Jack Lang, au micro de Nicolas Poincaré le 9 mai : « C’est une responsabilité collective […] Une partie des médias. Quand même, si peu de débats. : « Quand y a des débats, ce sont des débats franco-français , politiciens, jamais sur les sujets de fond, les sujets vitaux pour l’avenir de notre pays, l’avenir de l’Europe […] Dans tous ces domaines [chantiers navals, aéronautique, universités], là qui sont concrets, qui sont immédiats, qui sont riches d’avenir, les hommes politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, les journalistes, devraient nous parler davantage, plutôt que de savoir si c’est Madame Le Pen qui va marquer des points contre X ou Y. »
- Puis Henri Weber le mai lors de son débat avec Laurence Parisot le 11 mai : « Les médias font le black-out sur les élections européennes, sauf quinze jours avant. »

D’autres ont tempéré leurs critiques par des… remerciements à Europe 1 qui bénéficie ainsi d’ une forme de satisfecit.

- Alain Lamassoure (UMP) le 2 mai au micro de Jean-Pierre Elkabbach : « Je vous remercie de m’inviter aujourd’hui alors que le service public a décidé de ne pas organiser de grand débat sur l’Europe […] TF1 non plus et les grandes chaînes de service public de télévision ne font rien. »
- Nathalie Arthaud (LO) dont la formation politique est pourtant totalement snobée par Europe 1 tout au long de l’année : « Je vous remercie de me donner la parole. »
- Jean-Vincent Placé le 10 mai face à Benjamin Petrover : « On ne parle pas assez d’Europe. » « Sauf aujourd’hui », réplique Benjamin Petrover. Et Jean-Vincent Placé d’acquiescer : « Oui, ben, c’est bien. C’est très rare qu’on parle de l’Europe, ce qui fait qu’il y aune forme de désintérêt pour ce scrutin. »

(3) C’est l’émission « Mediapolis » du 17 mai qui va aborder le sujet le plus longtemps. Tous les intervenants sont issus du monde des médias, Olivier Duhamel et Michel Field (les animateurs), Hughes Beaudoin, correspondant à Bruxelles pour LCI- Philippe Cayla, ancien président d’Euronews et Président de « Européens sans frontières » et Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles de Libération et de RMC (à titre provisoire).

En voici les principaux extraits :

- Olivier Duhamel : « Pour la première fois, vous avez des débats. Vous avez même France Télévisions qui est critiqué pour ne pas les retransmettre qui sent obligé du coup de faire plein de pub dans la presse écrite pour montrer qu’ils s’occupent de la chose. »
- Michel Field en appelle à la médecine pour interroger Jean Quatremer sur la « nationalisation » du débat : « Il y a un symptôme presque pathologique de ces élections européennes, c’est que, en tout cas en France, les préoccupations nationales continuent à être les premières déterminations et raisons de voter pour ceux qui votent, d’ailleurs aussi d’une large part de ceux qui s’abstiennent. »
- Jean Quatremer : « Disons que c’est la préoccupation des grands médias dominants. Il était fascinant, il y avait un débat qui était organisé jeudi soir par des chaînes de télévision. Les grandes chaînes françaises, TF1, France 2, France 3 ont refusé de diffuser ce débat parce qu’il était en anglais […] en grec, y avait même un candidat qui parlait français, ça c’était la question formelle, mais ils ne l’ont pas diffusé. Y a eu un grand moment de démocratie européenne Y a un moment où les cinq candidats à la présidence de la commission ont pris une sorte de serment du « Jeu de Paume », en direct en disant : si les chefs d’Etats et de gouvernements s’avisent de ne pas suivre l’avis des électeurs, on bloquera la nomination du président de la commission. Ca ne se fera pas sans le Parlement européen puisqu’on a un droit de veto. Et donc on assisté à cette scène en direct, c’était un moment extrêmement fort, extrêmement émouvant, et les grandes chaînes de télévision, les grandes chaînes de radio etc. n’ont pas suivi ce moment. Et elles vont s’en mordre les doigts, parce que là l’histoire a basculé et on l’a vu jeudi soir […] Comment voulez-vous que les électeurs s’intéressent à un sujet qu’on ne leur montre pas. On ne peut pas demander aux gens d’aller au-delà de ce qu’on leur montre. »
- Philippe Cayla : « Je crois, comme le dit Jean Quatremer, que ce débat européen qui a eu lieu sur les chaînes de télévisions publiques et celui qui a eu lieu la semaine dernière sur Euronews sont des évènements historiques quand même en termes de médias. C’est la première fois qu’il y a un vrai débat public européen […] qui se cherche depuis longtemps, qui a longtemps été confiné dans des cercles bruxellois ».
- Olivier Duhamel : « Il était aussi diffusé sur Arte, en décalage » (Sur Itélé en direct)
_- Philippe Cayla : « C’est un évènement. Il faut saluer le courage des formations politiques européennes qui ont su profiter de ces élections et des nouvelles dispositions des traités, qui imposant au conseil de tirer des conséquences de l’élection pour la nomination du président de la commission. Donc, c’est ça qui est nouveau : comme y avait cette perspective que leur candidat tête de liste soit président de la commission, les partis se sont impliqués, les médias en ont profité mais pas assez. Et là je crois que Jean Quatremer a raison de dire que c’est un peu dommage que ce débat ait été un peu trop en anglais. Le problème de la langue est consubstantiel à l’Europe. »
- Jean Quatremer contre cet argument comme Daniel Cohn-Bendit l’avait fait face à Jean-Philippe Balasse le 1er mai : « Quand les chaînes se service public ou TF1 vous expliquent, c’est en anglais donc la traduction pose un problème, il faut savoir que sur les cinq candidats, y en quatre qui parlent parfaitement français. »
- Olivier Duhamel : « Ils ont fait le débat en français Schulz et Juncker ».
- Jean Quatremer : « Y a une partie des chaînes de télévision françaises qui ont diffusé ce débat et qui en organisent d’autres, mais ce sont des petites chaînes, je parle des grandes chaînes. »
- Olivier Duhamel : « Dans ce pays, depuis des années, le seul discours fort, clair que vous entendez est un discours anti-européen de la part du Front national et de quelques autres. Que tous les autres grands partis mettent de « l’eau dans leur vin », font un discours mou, un programme inexistant (qui n’est pas présenté aux auditeurs), des concessions sans cesse à : « il faut changer l’Europe, il faut réorienter l’Europe ». Et quand vous voyez que les médias ne savent pas parler de l’élection européenne, que la plupart des journalistes, à part ceux qui sont sur ce plateau exceptés, y connaissent a peu près rien […] Vous avez encore quelques médias qui rendent comptent de tout ça. »
- Hughes Beaudoin : « Certes, c’était maladroit cette fois-ci, les grandes chaînes ont raté ce rendez-vous, je crois que c’est la dernière fois […] parce que ce processus est irrémédiable. Quand on voit par exemple sur LCI qu’on peut organiser un débat entre un luxembourgeois et un allemand en français, qui parlent au français sur des questions qui concernent les français, je dis qu’effectivement 2014, c’est un virage. »
- Philippe Cayla : « Je pense que LCI a pris une très bonne initiative en faisant un débat en français […] France Télévisions aurait pu exiger de l’Eurovision que le débat ait lieu en français. Elle aurait pu l’exiger et le mettre comme une condition de diffusion sur leurs chaînes. »
- Jean Quatremer conclut enflammé : « Jeudi soir, on a eu l’impression d’assister à un débat présidentiel à l’américaine. C’est-à-dire qu’on est enfin sorti des préoccupations régionale […] Hier on parlait d’enjeux planétaires. Vous aviez cinq candidats qui parlaient du réchauffement climatique, de la crise de la zone euro, etc. ; c’était extraordinaire. Et surtout, surtout, on n’a pas entendu Marine Le Pen. Y avait pas quelqu’un d’extrême droite tonitruant, car l’extrême droite en Europe, elle n’existe pas, elle est minoritaire, c’est un problème français. » Excessif, non ?

Une seule hypothèse n’a pas été clairement envisagée : que ce que l’on nomme « désintérêt » pour l’Europe puisse être aussi une forme de refus des conséquences de politiques menées au sein de l’Union européenne !

 
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Notes

[2Jack Lang (PS, le 9 mai), Jean-Vincent Placé (EELV, le 10 mai), ou Henri Weber (PS, le 11 mai)

[3Sur RTL le même jour, dans l’émission « On refait le monde », on retrouve « L’UMP au bord de l’implosion ? » Panurgisme médiatique quand tu nous tiens…

[4Soit l’exacte redite de ce qu’affirmait déjà Franz Olivier Giesbert dans Le Point du 7 mai : « C’est une chose connue dans les métiers de la presse. Mettez le mot Europe à la une d’un journal ou à l’affiche d’un débat télévisé et vous ferez fuir les lecteurs ou les téléspectateurs. Il est donc écrit que la campagne des élections européennes ne fera pas recette . »

[5Soit un superbe copier-coller de ce que disait Jean-Michel Aphatie sur son blog RTLien le 2 avril 2009 : « L’actualité est une machine dont la force s’impose à tous. »

[6Marine Le Pen, son père et Florian Philippot pour le FN, Jean-Christophe Cambadélis, Vincent Peillon et Catherine Trautmann pour le PS, Nadine Morano et Renaud Muselier pour l’UMP

[7On entendit sur Europe 1 :
- Alain Lamassoure (tête de liste UMP en Ile-de-France, le 2 mai), Valérie Giscard d’Estaing (le 8 mai) et Jean-Claude Juncker (candidat à la présidence de la commission européenne du parti populaire européen auquel l’UMP est affilié, le 14 mai), Guy Verhofstadt, tête de liste de l’Open VLD (parti politique belge) aux élections européennes et candidat libéral à la présidence de la Commission Européenne (soutenu par l’UDI et le Modem, le 20 mai) à l’entretien matinal de la semaine de Jean-Pierre Elkabbach ;
- Yves Jégo (UDI, le 3 mai), Nathalie Arthaud (tête de liste LO en Ile-de-France, le 4 mai) et Jean-Vincent Placé (EELV, le 10 mai) à l’entretien matinal des samedi et dimanche de Benjamin Petrover ;
- Nicolas Dupont-Aignan (tête de liste Debout la République, le 13 mai) dans un débat sur l’euro avec le chroniqueur Laurent Neumann chez Wendy Bouchard dans Europe 1 midi ;
- Jean-Christophe Cambadélis (PS, le 4 mai), Xavier Bertrand (UMP, le 11 mai) et François Bayrou (Modem, le 18 mai) au « grand-rendez vous » matinal du dimanche.
- les socialistes Jack Lang (à Europe 1 soir le 9 mai) et Henri Weber (au micro de Laurence Parisot le 11 mai midi)

[9Et a fortiori des votes des formations représentées au Parlement européen depuis 2009.

[10C’est l’encore député européen socialiste Henri Weber qui évoquera au micro de Françoise Parisot le 11 mai l’engagement pourtant essentiel pris il y a plus vingt ans à l’occasion du traité de Maastricht, et non tenu : « L’Europe n’a pas tenu sa seconde promesse […] celle de la prospérité, du plein emploi, de la protection sociale […] Elle est le lieu d’un chômage élevé et d’une croissance molle. Les gens sont déçus de cela, notamment les classes populaires. »

[11Sortie dont le FN est présenté comme le seul défenseur par la plupart des médias dominants, alors même que d’autres voix (y compris à gauche) se posent cette question.

[12Notamment par une répétition d’une même affirmation d’une finesse qui n’aura échappé à personne... D’abord Jean-Pierre Elkabbach : « L’Europe […] est harcelée , elle est affaiblie par les critiques et les sceptiques en tout genre ; l’Europe résiste, pour le moment elle tient bon, on a envie de dire ; jusqu’à quand ? […] Aujourd’hui vous voulez liquidez l’Europe, vous voulez la liquidez et la détruire  ». Puis Michaël Darmon : « Avec vos propos sur l’Europe, pourquoi vous y allez ?[…] vous voulez liquider l’Europe. »

[13Ce qui n’est guère surprenant tant c’est une constante de cette station, comme d’autres, d’offrir la plus grande visibilité aux représentants du patronat et des milieux d’affaires, comme on peut le lire dans cet article : « En direct des ondes patronales ».

[15Les traités actuels régissant le fonctionnement de l’union européenne ne prévoient pas ce droit de veto.

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