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En bref

Libération se diversifie dans l’épicerie fine

par Blaise Magnin,

Être abonné à Libération (observation des médias oblige…) donne droit à certains privilèges, comme celui d’avoir reçu il y a quelques jours ce courrier électronique inattendu :

Les heureux récipiendaires de cette offre qui, entre incrédulité et effarement, ont eu la curiosité de suivre le lien proposé, se sont retrouvés sur la page d’une boutique en ligne proposant diverses formules d’abonnement permettant de recevoir chaque mois à domicile, pendant trois, six, ou douze mois, un « panier garni »… pardon, un « Accord mets et vins » contenu dans une LibéBox !

C’est un procédé classique pour la presse (en sursis) de tenter de relancer ses abonnements en les couplant désespérément à une myriade de « cadeaux » ridicules (babioles électroniques, stylos, montres, etc.). Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici, cette offre gastronomique n’est pas un produit d’appel pour l’offre éditoriale de Libération, elle se suffit à elle-même, comme le prouve le délicieux argumentaire commercial qui l’accompagne : « Tous les mois la rédaction de Libération explore un terroir français à travers 1 vin et 5 produits, le tout dans une box concoctée en partenariat avec TheTops pour n’avoir QUE le meilleur ! Acheter ou offrir la LibéBox, c’est l’assurance de faire une bonne affaire et surtout de bien manger et bien boire. Alors pourquoi hésiter ? ... »

En utilisant de la sorte « la marque Libération », le quotidien de Rothschild apporte une contribution innovante, et espérons-le décisive, à la recherche de nouveaux modèles économiques pour remédier à la crise de la presse ! Et puisque cette géniale trouvaille est déclinable à l’infini, on a hâte de savoir si les concurrents de Libération auront l’audace de développer à leur tour leur offre de commerce en ligne… À n’en pas douter, le meilleur du linge de maison choisi par Le Monde ou une gamme de sous-vêtements sélectionnés par Le Figaro auraient de l’allure !

En attendant, il convient de tirer la conclusion qui s’impose de cette initiative commerciale de Libération : le titre de « roi du téléachat », attribué en son temps par feu PLPL, et qui était vacant depuis le départ du Monde de son détenteur historique Edwy Plenel, vient d’échoir sans contestation possible à Nicolas Demorand.

Blaise Magnin

 
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