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« Sexisme des médias, sexisme dans les médias » : les vidéos d’un Jeudi d’Acrimed (partie 2 : débat)

Si le sexisme continue à structurer la société française, il ne s’arrête évidemment pas à la porte des grands médias.

Médiacritique(s) n° 2 (janvier 2012), le magazine trimestriel d’Acrimed, consacrait un dossier au sexisme médiatique…

… Et le 26 janvier 2012, dans le cadre des « Jeudi d’Acrimed », nous recevions Sylvie Tissot, professeure à l’Université Paris-8 Saint-Denis, militante féministe et co-animatrice du site Les mots sont importants (http://lmsi.net), et Christine Delphy, sociologue et militante féministe, pour un débat dont on trouvera ci-dessous la vidéo.

I. Présentation

Le 7 décembre dernier, la Commission de réflexion sur l’image des femmes dans les médias publiait un long rapport, traitant de la place des « expertes » dans le paysage médiatique français [1]. Le verdict de l’étude est implacable : on apprend ainsi que dans la presse hebdomadaire « généraliste », les femmes ne représentent que 14,6 % des « experts » convoqués (universitaires, analystes, journalistes spécialisés...) ; dans les principaux journaux télévisés, les experts sont à 84 % masculins.

Le 25 septembre 2008, la même commission remettait un autre rapport [2], proposant une analyse plus globale de la place des femmes dans les divers médias (presse écrite, télévision, radio et Internet). Un rapport aux conclusions déjà sans appel : en effet, malgré quelques timides « avancées », le document relevait, nombreux exemples et chiffres à l’appui, « une pléthore d’archaïsmes et d’atteintes à la valeur des femmes ». Plus précisément, « une infériorité numérique tous médias confondus », « un statut secondaire et une invisibilité des thèmes de la modernité des femmes », « une normalité du corps et du sexe qui joue comme normativité » et « un conformisme général qui perpétue les stéréotypes de genre ».

L’invisibilisation médiatique des femmes, relevée par le récent rapport sur les « expertes », est donc en réalité la partie émergée de l’iceberg, un phénomène qui s’inscrit dans une logique sexiste aux multiples facettes. Ces derniers mois, « l’affaire DSK » a joué à cet égard un rôle de puissant révélateur : des « plaisanteries » sexistes les plus ignobles à la remise en question permanente de la parole des femmes dans les affaires de violences, en passant par les analyses d’une grande finesse sur les « pulsions masculines » et sur les places respectives (et immuables) des hommes et des femmes dans la société, rien ne nous aura été épargné. C’est ainsi de mille manières – parfois difficiles à débusquer – que les médias dominants contribuent au maintien de la subordination des femmes, y compris la presse dite « féminine », qui ne vient souvent que redoubler et réactiver, sous des formes prétendument « modernes », les plus vieux clichés machistes.
Quelles formes nouvelles prend le sexisme médiatique ? Comment s’opposer au sexisme des médias et dans les médias ? Des médias antisexistes peuvent-ils émerger et trouver une audience de masse, dans l’état actuel d’un monde médiatique largement soumis aux exigences de profitabilité et dépendant des revenus publicitaires ?

II. Vidéo

Les introductions de Sylvie Tissot et Christine Delphy : c’est ici.

Le débat, avec entre autres des questions sur le traitement médiatique de l’affaire DSK, sur la critique dans les médias du sexisme des médias, sur l’articulation entre critique féministe et critique anti-raciste, etc :

 
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Notes

[1Le rapport en question s’intitule : « Les expertes : bilan d’une année d’autorégulation collective » et se trouve disponible ici.

[2Celui-ci, disponible ici, s’intitule : « Rapport sur l’image des femmes dans les médias ».

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