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Présidentielle : « Une nouvelle fois la bipolarisation guette ! » (SNJ-CGT)

Nous publions ci-dessous, sous son titre original, un communiqué du SNJ-CGT (Acrimed).

À quelques mois de la présidentielle, la couverture de la rentrée politique dans les médias fait craindre une nouvelle fois que les reportages et les émissions se résument à donner la parole aux seules idées de l’UMP et du PS, aux seuls économistes libéraux et aux petites phrases accrocheuses ouvrant les 20h.

C’est en tout cas ce qu’il ressort des différents reportages diffusés sur les antennes ces dernières semaines et notamment sur celles de France télévisions.

Nous sommes en train de revivre le cauchemar du traitement du débat sur le Traité Constitutionnel Européen, où tous les médias nous avaient abreuvés de la nécessité de voter « oui », avant de se retrouver bien marris le soir du résultat ; nous sommes en train de revivre le même cauchemar que pour la présidentielle de 2007, où, l’année 2006 ayant vu Sarkozy passer 538 fois sur les antennes bientôt rejoint par Ségolène au hit-parade des reportages, nous n’avions pas obtenu de débats pluralistes avant le 1er tour, malgré la pétition lancée par des journalistes de l’audiovisuel public, signée par 11.000 citoyens !

Et les autres, du PCF au NPA, les oubliés du service public ?

Des différentes Universités d’été, on aura tout vu sur celle de l’UMP, du Medef et du PS, avec pour cette dernière le seul résumé du bal des égos.
France 2 se sera illustrée en ne disant pas un seul mot des Universités du Front de Gauche (PCF et PG) et du meeting de rentrée de Jean-Luc Mélenchon à Grenoble en présence de 1500 personnes !

En revanche, une large place est accordée aux débats entre candidats à la primaire socialiste dans les émissions à venir, et malheureusement aux idées nauséabondes du Front National, dont la présidente était la première invitée de la nouvelle émission de France 2, « Des paroles et des actes », le FN établissant un nouveau record de 716 passages rien que sur France 3 de janvier à mai !

Pourtant, dans une interview de L’Humanité Dimanche du 1er septembre, le Directeur de l’information de France télévisions répondant aux questions du journaliste sur ce que sera la campagne électorale sur le groupe public osait affirmer : « Hors période électorale, je considère que la cote n’est pas mal taillée. (…) La règle veut que la parole soit partagée au prorata, en fonction du poids électoral et politique de chaque formation (…) de sorte qu’on ne se limite pas à un dialogue entre le Parti Socialiste et la majorité. » !!!

Chiche… même si c’est mal parti !

De même quand donc France télévisions permettra-t-elle, comme l’affirme encore le Directeur de l’information, de « donner les clefs et les moyens au téléspectateur de faire ses propres choix » ?

Depuis des mois, face aux réponses à apporter à la crise financière et sociétale, les antennes du service public sont phagocytées par les « experts économiques » qui viennent… éclairer (!) les causes de la crise et commenter les mesures décidées par le gouvernement.

Des retraites à la « règle d’or », ces dits-experts nous martèlent à longueur d’antennes que c’est comme ça, qu’il n’y pas d’autres solutions que l’austérité et la résorption des déficits publics, si on veut maintenir la compétitivité des entreprises face à la mondialisation !

Durant ces dernières semaines on a même découvert qu’un nouveau « pigiste » avait été engagé par France télévisions, puisqu’on le retrouvait tous les soirs sur France 2 et France 3 pour nous seriner ses éternelles analyses néo-libérales !

Comme si les « économistes atterrés », les économistes d’ATTAC ou des partis de la gauche anti-libérale n’existaient pas. (Ce n’est pourtant pas faute d’avoir interpellé depuis des mois les Directeurs de l’information successifs, et, à leur demande : « c’est vrai on prend toujours les mêmes parce qu’ils sont de bons clients, mais si tu en connais d’autres… », leur avoir remis une longue liste d’économistes ne se coulant pas dans la logique libérale… sans en voir un seul invité depuis !)

Alors, comme en 2005, 2006 et 2007, les journalistes de l’audiovisuel public attachés au pluralisme, exigent pour 2012 des Directions de l’information, qu’elles respectent la Constitution et les missions du service public.

Ils n’hésiteront pas pour cela à intervenir dans les conférences de rédactions, et si cela ne suffisait pas, à en appeler à la mobilisation des téléspectateurs-citoyens.

Paris le 2 septembre 2011

 
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