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Débat à Lyon le 4 juin 2011 : « Information et contre-information locales »

A Lyon, soirée de soutien de l’antenne lyonnaise d’Acrimed au café “De l’autre côté du pont” ( 25, rue Gambetta, Lyon 3ème (métro Saxe-Gambetta) à partir de 16 heures, débat sur la question “Information et contre-information locales” en présence de représentants des médias alternatifs de la région.

La « crise de la presse » dont les « éditocrates » et autres journaleux de tous acabits ne finissent pas de nous rebattre les oreilles depuis presque vingt ans est une de ces inénarrables pitreries de notre temps.

Servie au bon peuple tous les six mois, elle semble le rappeler à l’ordre de ses devoirs démocratiques comme si la lecture du papier noirci ou la prostration devant les inepties au kilomètre de la télé, publique ou privée, avait valeur de rempart pour la « civilisation » dans un monde en voie de décomposition avancée.
Dans ce concert de balivernes, il faudrait, à croire les déclinologues appointés, répudier l’internet et WikiLeaks, refermer les espaces et les frontières, et écraser autant que possible tous ces « radicaux » qui font le lit, c’est bien connu, de l’anti-sémitisme, du populisme, du nihilisme antisocial…

L’heure est au triomphe de l’ordre à triple écrou et à la police (décompléxée) de la pensée.

La presse locale ou régionale, qui n’existe souvent que de ses imitations boursouflées de ses modèles parisiens, apporte une contribution à cet ordre des choses qu’on aurait
bien tort de négliger.

Presse dite « de proximité », quand les médias nationaux, déconnectés de tout rapport au réel, s’époumonent à la quête des « vrais gens », elle ne capte de la vie locale ou régionale que le vernis écaillé des fausses évidences et des convenances pourvu qu’il conditionne l’achat et lui permette d’édifier…

Du fait divers monté en « Une » ad nauseam et qui fait dire au chaland que « tout fout le camp » à l’effusion obligée pour le club de foot du cru, de la brève sur l’association des jeunes « issus de la diversité » à la photo du maire, c’est une vision atomisée et dépolitisée, saupoudrée de poujadisme, qui s’impose en boucle au lecteur au nom de « l’information »…

Qu’y a-t-il d’étonnant alors qu’aient émergées ça et là depuis une dizaine d’années, en version papier ou sur internet, sur la bande FM ou écrans télés, quelques « petites voix de la dissidence » [1] ?

Donner la parole à qui on l’a confisqué, retourner dans les quartiers et les usines, faire entendre, où qu’ils se trouvent (syndicats, associations, collectifs..), les appels à la résistance contre l’ordre néo-libéral et policier imposé, partout en Europe, à marche forcée, n’est peut-être pas tout à fait inutile.

Une « autre information » n’est pas simplement « possible », elle est plus que jamais nécessaire.

 
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Notes

[1Philippe Descamps, « Les petites voix de la dissidence », Le Monde diplomatique, septembre 2004.

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