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Lu, vu, entendu : « Bric-à-brac »

par Un collectif d’Acrimed,

Bibelots de l’été 2010… et vide-grenier.

I. Bibelots

  Le Monde.fr à contre courant

A la « une » des « Actualités », des résultats footeux…

Et, moins visible, ce titre : « Près de deux tiers des Français se moquent du football ». Mais pas Le Monde.fr...

 Un petit malin

La liste des promus à la légion d’honneur venait à peine d’être connue, quand Emmanuel Lemieux, petit marquis de la principauté des journalistes cultivés, se sentit obligé de publier un article finaud sur le site « L’annuel des idées ». Son titre ? « Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon, médaillés du 14 juillet » (14 juillet 2010). Son contenu ? Une très subtile mise en opposition des deux médaillés, dans laquelle on pouvait lire notamment : « Piquant : le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche ont distingué cette année deux frères ennemis du Collège de France, le philosophe Jacques Bouveresse (1940) et l’historien Pierre Rosanvallon (1948). Le premier, spécialiste de Wittgentstein et du mordant publiciste Karl Kraus, compagnon de route des éditions Agone et des bourdieusiens, a donc succombé aux sucreries pleines de vanité républicaine. Le second, considéré comme l’apôtre du libéralisme modèle deuxième gauche, avait vu son entrée au Collège de France chahutée notamment par les bourdieusiens dans la place et Le Monde Diplomatique. »

Mais, pas de chance, Jacques Bouveresse, dès le 17 juillet, a adressé à Valérie Pécresse une lettre où il lui signifiait son refus de tels « honneurs » (Lettre publiée le 26 juillet sur le blog des Editions Agone, sous le titre « Il ne peut être question en aucun cas pour moi d’accepter l’honneur supposé qui m’est fait. ».

Alerté par les commentaires publiés le 27 juillet sous son article, Emmanuel Lemieux a donc modifié ce dernier.

- D’abord en introduisant un conditionnel qui n’existait pas dans la version publiée le jour de notre bonne fête nationale : Jacques Bouveresse « aurait donc succombé aux sucreries pleines de vanité républicaine. »
- Ensuite en citant la lettre de Bouveresse et en renvoyant à sa version complète, publiée sur le blog des éditions Agone.

Toujours datée du 14 juillet, la version revue et corrigée est publiée ici

Pas vu, pas pris ?

 Rencontre du troisième type à 20 Minutes

La période des vacances d’été est propice aux faits divers. Entre les enfants disparus, ceux retrouvés morts dans un jardin, les accidents de la route ou les embouteillages du « chassé-croisé », certains médias ont trouvé début août l’information qui divertit tout en faisant diversion : la levée du secret sur les dossiers « Ovni » du Royaume-Uni.

Ainsi de 20 Minutes le 5 août : alors qu’un Ovni est un objet volant non identifié (mais pas forcément inidentifiable [1]), le quotidien gratuit est sûr de tenir l’explication à ces phénomènes : ce sont les extraterrestres ! Citation, sans conditionnel : « Un vaisseau spécial extra-terrestre mesurant 20 fois la taille d’un terrain de football a été signalé à l’armée par un homme l’ayant vu stationner au dessus de l’aéroport de Manchester, en janvier 1995. Ce même jour, l’OVNI avait été repéré dans les airs par un pilote britannique d’un Boeing 737, qui avait faillit entre en collision avec lui. »

Affirmation hâtive ? On peut se le demander, car la conclusion de l’article précise bien, elle, que « La plupart du temps, les observations d’Ovnis sont explicables par des phénomènes naturels tels que l’entrée d’une météorite dans l’atmosphère. Cependant, 5% des documents examinés officiellement par des agences gouvernementales dans le monde entier restent sans explication. », ce qui ne veut pas pour autant dire que des extraterrestres sont derrière.

 Emmanuel Berretta, professeur de morale

Emmanuel Berretta, spécialiste « médias » du Point, distribue les bons et les mauvais points dans la crise traversée par France Inter.

- Mauvais point à Siné, relaxé des accusations portées à son encontre, et aux syndicats de France Inter : « L’ancien patron de Charlie Hebdo suscite une animosité croissante depuis le licenciement de Siné pour un article à connotation antisémite (concernant la vie privée du fils de Nicolas Sarkozy). Ses décisions à la tête d’Inter font des mécontents. Ses consignes, pas toujours relayées par les hiérarques intermédiaires, excitent la partie la plus syndicalisée de la station. » (2 juillet)

- Mauvais point à Daniel Mermet, au détour d’une question à Jean-Luc Hees : « Vous virez Guillon mais le fait que Daniel Mermet appelle au meurtre d’un ministre via un message téléphonique sélectionné, n’est-ce pas plus grave que les insolences d’un humoriste ? » (29 juin).

Pourtant, le 27 mai, Emmanuel Berretta donnait une version des faits plus détaillée, qui permet de comprendre son raccourci malveillant : « Dans son émission, Daniel Mermet diffuse des messages préenregistrés d’auditeurs après sélection éditoriale. Le 5 avril, une auditrice particulièrement remontée contre le plan social à l’usine Sodimatex (un fabricant de moquettes pour automobile) de Crépy-en-Valois en appelle au meurtre de Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie. Exaspérés par la situation, les représentants du personnel avaient envisagé d’évacuer l’usine et de "faire péter la baraque" (sic). Christian Estrosi avait déclaré que cette intention était "inadmissible". Dans un message diffusé vers 15 heures, l’auditrice en question apporte son soutien aux salariés mais s’emporte : "Qu’il y en ait un qui fasse sauter l’usine, mais avec les patrons dedans. Et on peut même mettre Monsieur Estrosi qui trouve ça inadmissible. On ne l’a pas entendu dire, quand Joyandet a pris l’avion à je ne sais quel prix, que c’était inadmissible. Allez qu’on foute tout ça au milieu, qu’on les fasse sauter et que ces gars ne baissent pas la garde, qu’ils continuent, qu’ils fassent sauter tout le bordel." » C’est ensuite Christian Estrosi qui a saisi le CSA...

- Mauvais point aux syndicats de France Inter (bis) : « En début de mandat, Hees comme Philippe Val ont besoin d’imprimer leur leadership sur une station de qualité mais complexe, ultra-syndicalisée, et sujette à la paranoïa chronique . » (23 juin)

- Et pour finir, bon point à Nicolas Demorand : « Jean-Paul Cluzel, le prédécesseur de Jean-Luc Hees, avait fait de ce brillant journaliste l’étendard d’Inter. Sa tête fut longtemps affichée sur la façade de Radio France, une starisation rare sur le service public. Grâce à lui et à son talent pour animer l’équipe de la matinale, France Inter a vu ses audiences reprendre le chemin du succès. […] Son départ de la matinale ne manquera pas d’étonner les esprits prompts à débusquer des complots partout. Non, Nicolas Demorand ne tombe pas sous les coups de la sarkozie. Il tombe de sommeil, son oreiller le réclame. Bravo pour le chemin parcouru. » (1er juin)

 British Petroleum (BP) « nettoie » les plages de Louisiane

Le 16 juillet dernier, « Arrêt sur images » rapporte le licenciement d’un salarié de BP ayant pris une photo de la marée noire et rapportant que les salariés des sous-traitants chargés du nettoyage sont menacés de licenciement s’ils acceptent de parler à des journalistes.

ASI précise que «  cette déclaration est gênante pour BP, qui venait d’autoriser les journalistes à accéder aux plages, "sauf pour des raisons de sécurité". Et c’est bien pour ces raisons que les plages le plus susceptibles d’être touchées par la marée noire ont été interdites d’accès, ce qui empêche les journalistes de rendre compte de la situation. Ainsi, l’AP, dans une de ses dépêches, estime que la capacité des journalistes à couvrir l’événement était bridée si l’accès à moins de 20 mètres du coeur de l’événement était proscrit. De plus, deux témoignages de journalistes confirment que BP interdit délibérément aux journalistes l’accès aux plages souillées. Mac McClelland, de Mother Jones, confirme que l’accès à une réserve naturelle lui a été interdit car la route qui y mène serait en mauvais état : "la raison pour nous interdire d’y accéder ? Sécurité", précise-t-il. Enfin, la journaliste du Huffington Post Alison Kilkenny confirme, sur son blog que certains intérimaires, scandalisés par la situation des plages, se voient interdire de prendre en photo ce qu’ils voient, ou même de le raconter. Enfin, un dernier élément confirme l’instrumentalisation de l’information par la société pétrolière. Toujours d’après le Huffington Post, BP a engagé des professionnels de la communication, se faisant passer pour des journalistes, afin de couvrir l’événement. »

BP, responsable de la marée noire, est aussi chargée de faire la police des plages et de communiquer sur l’événement. Mais où sont donc les autorités ?

  Marianne n’aime plus ASI

Et réciproquement...

Depuis janvier 2010, Arrêt sur images remplissait deux pages de décryptage dans Marianne. Daniel Schneidermann met fin à ce partenariat après s’être fait refuser un article sur Didier Porte et un article sur la vente du Monde, au motif que ces papiers auraient été des papiers d’opinion plutôt que de décryptage. Il s’étonne :

« Porte d’abord. A Marianne, m’a expliqué Dion, ils ne sont pas d’accord avec nous. Ils estiment que Didier Porte, dans le sketch fatal "J’encule Sarkozy", a franchi les limites. En outre, a ajouté Dion, "à France Inter, ce sont les seuls avec qui nous pouvons travailler, on ne va pas se fâcher avec eux". C’est en effet une excellente raison. Ne nous fâchons pas ! »

Et de soupçonner des liens de connivence : «  Enfin, pour tout arranger, le rédacteur en chef de la Matinale de France Inter, Renaud Dély, très anti-Porte, est un ancien journaliste de Marianne. »

Déçu, il conclut : «  C’est fou, comme tous ces gens n’aiment pas ce qui gratte. C’est fou, comme ils ont tous peur, sans même savoir de quoi ils ont peur. »

Du côté de Marianne, Maurice Szafran déplore dans Les Inrockuptibles (11 juin) : « Je suis pas naïf, je savais très bien qu’il n’accepterait pas de refaire deux papiers et qu’il claquerait la porte. Sa façon d’étaler la chose sur Internet ? Je ne préfère pas en parler. Je risque de ne pas être très élégant… »

Il fut un temps, pas si lointain où Daniel Schneidermann se félicitait de cet accord, censé apporter une visibilité supplémentaire à sa petite entreprise.

Malheureusement, une autre petite entreprise, tout à sa croisade contre le « politiquement correct » a préféré qu’il aille s’exprimer ailleurs. Comment est-ce possible ? Des journalistes, refuser – en toute neutralité – le travail (tout aussi neutre) d’autres journalistes ? « C’est fou », comme dirait M. Schneidermann.

 Quand BFM TV se promène à Manhattan

« Bévue » de BFM TV, relevée par Hicham Hamza sur Oumma.com, dans un article intitulé « Quand BFM TV confond micro-trottoir et propagande islamophobe ». La « première chaîne d’information française » parle ce jour-là du projet de Centre culturel islamique dont la construction est prévue dans le sud de Manhattan et auquel Barack Obama vient d’apporter son soutien. BFM TV relate que « la majorité des Américains y sont opposés », au motif que ce centre serait trop près du site de Ground Zero.

Sauf que... pour illustrer son propos, la chaîne donne la parole, quelques secondes, à une dame farouchement opposée au projet, mais sans la présenter, comme si elle était une simple passante interrogée au hasard d’un micro-trottoir. "C’est inhumain, il oublie les sentiments des familles des victimes du 11-Septembre et de nous tous", s’exclame-t-elle.

Une madame Tout-le-monde, révoltée comme la première américaine venue ? Pas exactement. Hicham Hamza rappelle que « dirigeant le groupe SIOA, acronyme signifiant "Stoppez l’islamisation de l’Amérique", Pamela Geller fait partie de la blogosphère ultra-conservatrice : réputée pour son opposition radicale à la construction du centre culturel islamique – qualifiée de "problème de sécurité nationale", la communicante est passée par tous les médias grand public du pays pour propager son message de haine à l’encontre de l’islam. »

Et Hicham Hamza de conclure : « Pamela Geller pour incarner, de manière anonyme, la "majorité des Américains défavorables à la mosquée" : au mieux, une maladresse typique du travailleur précaire et surchargé des chaînes info ; au pire, une approximation insouciante, révélatrice de la dégradation de la qualité de l’information fournie au citoyen. Dans tous les cas, le nouvel exemple d’un deux poids deux mesures manifeste quand il s’agit de l’islam, avec, d’un côté, une surmédiatisation du phénomène islamiste et, de l’autre, une minoration, voire une occultation, des expressions de l’islamophobie. »

II. Vide-grenier

 Censure aux éditions Garnier

Le 29 mai 2010, sur Com4News, le journaliste Jef Tombeur signale la mésaventure d’une universitaire censurée dans des conditions rocambolesques, et, manifestement, pour défaut de bienséance académique. Avis aux amateurs...

« Insolite, voire ahurissant ! La collection Perspectives comparatistes des éditions Classiques Garnier a escamoté l’un de ses titres un mois seulement après parution. L’ouvrage, qui figurait encore sur le site des éditions Garnier vendredi 28 mai 2010, n’apparaît plus que sur le site des « caches » de Google. En fait, après coup et publication, puis diffusion on ne peut plus restreinte, l’ouvrage de l’universitaire Anne Larue, Fiction, féminisme et postmodernité a été estimé en substance « mal pensant » et nuisible à l’image de la collection !

[...]
Le livre d’Anne Larue chez Garnier a fait l’objet d’une sélection par un comité de lecture. Il a été tout à fait normalement publié, [...]Anne Larue affirme avoir procédé aux quelques modifications superficielles que s’est contenté de lui demander le directeur de collection, Bernard Franco. La communauté universitaire a signalé l’ouvrage (sur le site Fabula, notamment, mais en bien d’autres occasions), voire en a salué la pertinence.
[...] C’est en ne voyant pas arriver une commande de dix exemplaires d’auteur qu’elle a commencé à s’inquiéter et s’informer. [...]
Le livre est paru le 10 mai dernier mais dès le 26, Anne Larue a obtenu confirmation que les commandes n’en étaient plus servies et que le service commercial en bloquait la distribution. Selon un courriel reçu des éditions par l’auteure, c’est Claude Blum, Bernard Franco et Véronique Gély qui auraient décidé conjointement cette mesure pour le moins inouïe dans le monde éditorial. Véronique Gély aurait estimé que la collection ne peut inclure un livre dont le propos serait de nature à choquer une partie du lectorat habituel des éditions Garnier. Ce serait un essai « polémique » à la limite du sulfureux. Anne Larue estime avoir « posé la question qui fâche, le déni de mai 1968, devenu un épouvantail idéologique ». Mais ce n’est certes pas l’objet ou la centralité de cette étude
.
[...]

Mais comment Anne Larue pourrait-elle aborder son sujet sans situer son « accompagnement idéologique », son environnement, et tenter d’en analyser les sources ? Ce que ne peuvent désavouer les éditeurs de Garnier. Il lui aurait été suggéré d’édulcorer son propos en vue d’une éventuelle nouvelle édition remaniée. Elle s’y refuse, a pris contact avec un avocat spécialisé. Le premier tirage devait être de 650 exemplaires. Cela aurait suffi à l’Inquisition, avec un peu de soufre pour comburant, pour brûler une sorcière. Il faudra sans doute à présent beaucoup moins de combustible pour brûler la réputation des éditions Garnier… »

 Une enquête perplexe du Parisien

Le 8 février 2010, alors que BHL vient d’être pris en flagrant délit, Leparisien.fr – ou le journaliste précaire de garde ce jour-là – s’interroge gravement, en reprenant une dépêche AFP qu’il a lue de travers : « BHL a-t-il cité un philosophe... qui n’a jamais existé ? » .

Etrange interrogation

« Bernard-Henri Lévy aurait-il été victime d’un canular ? » se demande gravement A.B. qui répond par une grande enquête.

« Dans son dernier livre De la guerre en philosophie, à paraître le 10 février (éd. Grasset), le philosophe appuie sa démonstration sur les travaux d’un philosophe, Jean-Baptiste Botul, qui aurait démontré au Paraguay dans les années 1950, dans une série de conférences, que Kant “était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence”. ». [...]

Deux thèses s’affrontent à ce sujet, entre lesquelles A.B ne parvient pas à choisir :

« Dans un article du Nouvel Obs.fr, Aude Lancelin, agrégée en philosophie, dénonce les méthodes de travail de BHL. [...]

Selon elle, Jean-Baptiste Botul est un personnage inventé de toutes pièces par Frédéric Pagès, journaliste et auteur notamment du "Journal de Carla B.", l’une des chroniques hebdomadaires du Canard Enchaîné. » [...]

En revanche, pour l’Association des amis de Jean-Baptiste Botul (A2JB2 pour les initiés), présidée par Frédéric Pagès lui-même, Botul a existé et son oeuvre a bel et bien été éditée. »

L’article, publié le 2 février 2010 vers 18h00, a été mis à jour quelques heures plus tard, sans que les doutes sur l’existence de Botul aient été levés. L’histoire ne dit pas si Le Parisien a fini son enquête.

  Le Point, sans idéologie

Le 4 avril 2008, Franz-Olivier Giesbert faisait le point sur l’état du Point (nous soulignons) :

« Depuis 2001, la diffusion du Point n’a jamais cessé de progresser, passant de 300 000 exemplaires vendus chaque semaine à 419 000 l’an dernier. Si nous en sommes arrivés là, grâce à vous, ce n’était franchement pas sorcier. Nous avons suivi une ligne toute simple : indépendance, rigueur et convictions. Des convictions qui ont présidé à la fondation de notre magazine, il y a trente-cinq ans, autour de Claude Imbert. Même si nous gardons toujours notre ouverture d’esprit, qui est notre marque de fabrique, nous croyons au libéralisme à la mode tocquevillienne, à l’économie de marché tempérée par la solidarité et à l’Europe de Charlemagne revue par Jean Monnet. Chez nous, pas de people, même si c’est payant. Pas non plus d’oeillères, ni d’hémiplégie politique, ni d’agent de la circulation idéologique. »

On ne se refera pas. Nous ne sommes et ne serons jamais le journal d’une personne, d’un puissant, d’un parti, d’une caste ou d’une idéologie. Nous sommes et serons toujours votre journal. Au service de nos, non, de vos idées. »

Croire « au libéralisme à la mode tocquevillienne », à l’économie de marché tempérée par la solidarité et à l’Europe de Charlemagne revue par Jean Monnet », ce n’est pas idéologique !

« Chez nous, pas de people, même si c’est payant. » Mais, au Point, on trouve des conseils gratuits qui sont … payants ! (19 août 2010)

RTL nous informe

Isabelle Choquet annonce à 8 heures 20, le 16 août 2008 sur RTL : « Y a pas que les JO dans l’actualité, y a aussi le foot. »

Août 2010, il n’y avait pas les J.O. dans l’actualité. Que restait-il ?

 Hommage à Jacques Marseille

Nous avions omis de saluer le grand économiste multimédia, disparu en mars 2010. Les vacances estivales nous ont permis de rattraper notre faute.

Le 4 juillet 2007, l’émission « C dans l’air » diffusée sur France 5 nous avait livré un grand cru en matière de « débats faussement vrais et vraiment faux », avec une émission intitulée « Les réformes au banc de l’Assemblée », que nous avions analysée ici même.

En hommage, donc, à Jacques Marseille, voici le rappel de propos tenus alors à propos de Pierre Bourdieu et de la reproduction des élites :

« Alors simplement, je voudrais quand même, parce que c’est un sujet qui m’énerve, l’Université, on dit l’Université. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça ne veut rien dire ! Vous avez dans ce pays des enfants de la noblesse qui ne vont pas à l’Université. Ils vont dans les grands… Ils ont d’abord été dans les bonnes écoles, dans les bons collèges, dans les bons lycées, dans les bonnes classes prépa, et ensuite ils vont aller dans les Grandes Écoles où il suffira ensuite d’imprimer immédiatement une carte de visite sur laquelle y sera marqué « ancien élève de… » pour être assuré d’avoir une belle carrière jusqu’à la fin de leurs jours. Dans ces écoles-là, dans ces écoles là, on paye ; dans ces écoles-là, on est sélectionné… je vous donne un seul chiffre pour terminer, si vous prenez les quatre Grandes Écoles – HEC, ENS, ENA et autres – en 1950, 29% de ces é… des étudiants qui y entraient étaient de milieux modestes. Aujourd’hui, 6%. 6% ! Donc qu’est-ce, qu’elles Aujourd’hui, même Bourdieu n’aurait pas rêvé une telle reproduction des élites ! C’est l’hypocrisie massive et on dit faut pas augmenter les droits d’inscription ? Non mais ce n’est pas possible. »

Nul doute que Pierre Bourdieu aurait soutenu l’augmentation des droits d’inscription pour mettre fin à la reproduction des élites !

 
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Notes

[1Le GEIPAN (Groupe d’études et d’informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés, dépendant du Cnes), préfère la terminologie « Phénomène aérospatial non identifié », plus appropriée car plus générale

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