Incompréhension et colère se succèdent dans l’esprit des journalistes bien informés et au Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, en constatant le traitement indigne infligé aux journalistes qui ont été contraints de quitter le journal en 2007, dans le cadre du dernier PSE (dit Plan de Sauvegarde de l’Emploi).
Prenez le plus grand nombre de journalistes de la génération qui a fait la qualité, la réputation et la crédibilité d’un journal en sacrifiant souvent leur vie privée et leurs revenus au profit de l’exercice de leur profession.
Poussez-les au départ « volontaire » en les rendant responsables de la survie de ce titre mythique et en niant leur droit à saisir la Commission arbitrale des journalistes [1] parce qu’ils estimaient que les indemnités données par Libération ne correspondaient pas à leur ancienneté réelle au sein du journal.
Puis, devant cette juridiction, refusez de souscrire au moindre centime supplémentaire au strict minimum légal, en affirmant qu’ils se sont portés volontaires au départ pour profiter d’un effet d’aubaine.
Enfin, si la Commission, seule habilitée par la loi, prend une décision honorable en accédant à la requête des journalistes licenciés, attaquez cette décision de justice par tous les moyens possibles.
Voilà actuellement la politique indique menée par la direction de Libération à l’encontre de journalistes qui ont eu pour seul tort de demander leurs droits.
Que cherche à faire cette direction ? Les humilier ? Faire peur à ceux qui saisiront désormais cette Commission ? Cherche-t-elle à faire des économies sur le dos des licenciés ?
Dans tous les cas, le nombre des avocats, la multiplicité des recours et des contentieux, témoignent d’un véritable acharnement et entraînent déjà des frais très lourds qui vont probablement dépasser les justes indemnités auxquelles les journalistes ont droit.
Le SNJ demande à la direction de Libération de faire cesser ces pratiques qui la déshonorent [2].
Paris, ce 24 avril 2008