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A propos de l’émission « Les caméléons » sur France 2 :« Non à la télé réalité » (SNJ-CGT)

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT sur l’émission « Les caméléons » sur France 2.

La Direction de France Télévision a finalement renoncé à cette émission. Défintivement ? (Précision de juillet 2005)

Cela ressemble à de la télé-réalité, mais ce n’est pas de la télé-réalité. C’est de la culture, paraît-il. Voilà comment la Direction de France Télévisions défend la future émission de France 2 au cœur des tribus, « Les caméléons ». Une émission produite par Extra Box, une filiale d’Endemol.

La direction de France Télévisions justifie ce projet d’immersion de candidats dans la vie de peuples dits primitifs avec un argument culturel. Et parce qu’il n’y aura « ni people, ni enfermement, ni élimination, ni vote du public », dixit le directeur des programmes et de la production de France 2 (cf : article du Monde du 6 juin 2006), évitons le mot qui fâche : télé-réalité.

Pour faire de l’audience et de l’argent, faudra-t-il revenir au début du XIXe siècle, au temps où les explorateurs ramenaient des films à sensations sur les lointaines tribus primitives ? Doit-on, à ce point, tomber si bas pour engranger de l’audimat ?

Cette émission, dénoncée par l’ICRA International (Commission internationale pour le droit des peuples indigènes), la FDIH et la LDH, va à contre-sens de la mission de service public de France Télévisions.

Doit-on, au prétexte de marier « qualité et audience » piétiner les autres cultures ?
Singer les rites sacrés des communautés chinoises, mongoles....?

En outre, toujours dans l’article du Monde, quand le directeur des programmes explique que les « participants devront prendre garde à ne pas apporter dans leurs bagages des choses qui pourraient modifier les conditions de vie des tribus », de qui se moque-t-on ? Des caméras, de l’éclairage, des candidats, bref tout ce qui est nécessaire à la confection de 6 émissions de 90 minutes, ne seraient-ils pas des facteurs aggravants ?

Le SNJ-CGT considère qu’une émission de ce type au sein des communautés les plus fragilisées de la planète est une véritable dérive de l’audiovisuel public.

Il rappelle son attachement à de véritables émissions culturelles qui ne flirtent pas avec la télé-réalité.

Il dénonce cette carte blanche laissée à une société de production à l’humanisme douteux.

La culture, oui ! Mais pas quand elle nuit à l’intégrité de peuples déjà précarisés et pas quand elle alimente un regard sur l’autre et sur la différence qui réduit la culture des non occidentaux à un décor divertissant.

Paris le 27 juin 2006.

 
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