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Les " ménages " des "stars" du journalisme (selon Capital d’octobre 2001)

Les prestations (rémunérées) de journalistes qui mettent leur notoriété au service de l’animation de débats en tous genres.

Dans le jargon de la profession, les "ménages" désignent notamment les prestations des journalistes qui mettent leur notoriété au service de l’animation de débats en tous genres.

En 1996, Laurence Piquet, l’ex-présentatrice du " 19/20 " de F3, avait réalisé un faux journal télévisé avec décor (loué par la chaîne) pour le compte d’un laboratoire pharmaceutique. Depuis cet incident, les journalistes du secteur public ont un peu levé le pied.

Mais cette activité fort lucrative est loin d’avoir disparu. Au contraire. Voici quelques chiffres, indiqués par Capital. Ils correspondent à la moyenne des cachets demandés pour une prestation unique d’une heure à une journée. Ils incluent la commission de l’intermédiaire (20 % en moyenne), mais pas les faux frais : hôtel et parfois jet privé.

Selon Capital ,

- Pierre-Luc Séguillon (LCI) , compense par une intense activité ménagère le montant relativement modeste de ses émoluements pour chaque prestation : 50 000 F. "seulement" ;
- Christine Ockrent n’aurait obtenu que 75 000 F. pour jouer les madames Loyal chez Péchiney ;
- Ruth Elkrief (RTL), bien qu’elle néglige, paraît-il, les réunions préparatoires, vaudrait 75 000 F. ;
- Luc Evrard (Europe 1), Robert Namias, Jean-Claude Narcy et Jean-Marc Sylvestre ( tous trois de TF1) n’hésitent pas à louer leur service à telle ou telle entreprise. Jean-Marc Sylvestre qui " vaut " 70 000 F. la prestation, se " contente " de 15 000 F. pour 15 minutes ;
- Stéphane Bern obtiendrait 50 000 F. pour les animations dans les galas mondains, mais se livrerait gratuitement pour les soirées caritatives ;
- Daniela Lumbroso (LCI) serait plus appréciée si elle conservait dans ses prestations commerciales le " peps " qu’elle affiche à l’antenne ;
- et Mademoiselle Agnès (Canal Plus) plus sollicitée si elle n’exigeait pas 200 000 F..
- Claude Sérillon ne demande rien. Selon le patron d’une agence de communication, " il vient gratuitement pour des causes qui lui semblent en valoir la peine ".

Ces chiffres méritent d’être comparés à d’autres : " Combien ça coûte, une célébrité ? "

Comparées à leurs collègues d’outre-Atlantique, nos vedettes font figure de novices. Pour un discours sur la paix au Proche-Orient, le 5 juin dernier au Paris Golf et Country Club de Reuil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Bill Clinton empoché 1 million de francs.

- A l’affiche (française) du classement établi par Capital sur un échantillon de 30 personnalités, l’acteur Jean Réno, premier du classement, perçoit jusqu’à 500 000 F. (200 000 francs, hors frais de déplacement, à Kiev, pour vanter les mérites d’une vodka).
- Trop vu, trop exposé, Gérard Depardieu ne peut plus prétendre à de tels pactoles. Il est cependant toujours partant pour assister, rémunéré, à une avant-première de théâtre. Juste le temps d’un cliché : dès le rideau levé, notre homme file à l’anglaise.
- David Douillet, récemment sacré personnalité préférée des Français, demande 100 000 F. pour une séance de remotivation de 60 minutes.
- Loana obtient pour une soirée " T-shirt mouillé " à peu près le même cachet que le très médiatique agrégé de philo André Comte-Sponville (35 000 F.) pour une causerie chez Vivendi Environnement.
- Danièle Gilbert affiche le même tarif (25 000 F.) que le généticien Albert Jacquard.

" Les entreprises choissent les stars qui répondent le mieux à leurs objectifs et les paient en conséquence ", résume Francis Muyl de Publicis Dialogue, une des principales agences d’événement. Pour lancer son parfum Pi, Givenchy a eu recours au mathématicien George Ifrah, auteur de La théorie des nombres, pour 300 000 F. Des entraîneurs de foot, comme Aimé Jacquet ou Guy Roux reviennent à 150 000 F. la prestation.

Quelque chiffres encore : Hervé Claude : 50 000 F., Philippe Dana : 50 000 F., Frédéric Mitterrand : 75 000 F., Bernard Benyamin : 50 000 F., Jacques Attali : 40 000 F., Hubert Reeves : 40 000 F., Luc Ferry : 30 000 F., Michel Cymes (spécialiste médical sur France-Info) : 20 000 F, Paul-Loup Sulitzer : 20 000 F.

Il n’existe évidemment aucune sanction, ni "déontologique" ni "morale", de telles pratiques communes à toutes les "stars". Et le regard que les journalistes qui bénéficent de ce statut portent sur la société n’est nullement conditionné, on s’en doute, par le montant de leurs rémunérations...

 
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