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Les faits divers font-ils diversion ? Vidéos d’un Jeudi d’Acrimed, avec Vincent Goulet

Le Jeudi 27 janvier 2011, à la Bourse du travail de Paris, nous recevions pour un « Jeudi d’Acrimed », Vincent Goulet, auteur de Médias et classes populaires, Les usages ordinaires des informations : un livre présenté ici même.

Ce livre nous avait incités à poser cette question : et si l’on ne se bornait pas à contester la place accordée aux faits divers et à leur mode de traitement pour s’interroger sur les usages, au sein des classes populaires, des informations livrées sous forme de faits divers ?

Considérés comme s’appuyant exclusivement sur un registre émotionnel et suspectés de répondre aux pulsions morbides d’une « populace incivilisée », les faits divers sont très souvent dénoncés comme un genre inférieur, illégitime. L’accent mis sur le sang et le sexe, le drame et le crime détournerait en outre l’attention des récepteurs des « informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques » (Pierre Bourdieu, Sur la télévision, 1996).

Sans doute les faits divers – en raison de la place qui leur est accordée et de leur mode de traitement – sont-ils « aussi des faits qui font diversion » (ibidem). Mais ne faut-il pas se méfier de l’ethnocentrisme de classe sous-jacent à certains jugements de valeur et s’interroger sur les usages, au sein des classes populaires, des informations livrées par le biais des faits divers ? Ne faut-il pas renoncer à prendre comme un tout indistinct la rubrique journalistique des « faits divers » et reconsidérer ce type de nouvelles dans l’histoire de la presse ?

L’enquête de Vincent Goulet repose sur des observations recueillies et des entretiens réalisés dans un quartier populaire de la banlieue bordelaise où il a séjourné pendant trois ans. L’exposé de quelques conclusions de cette enquête que son auteur nous a proposé et dont nous publions ci-dessous de très larges extraits (ainsi que du débat qui a suivi) mutile inévitablement le riche contenu de ces observations et de ces entretiens : invitation à lire le livre lui-même pour mieux comprendre les usages ordinaires des informations fait-diversières dans les classes populaires.

I. Dans son intervention Vincent Goulet, après un rapide historique, s’efforce de montrer à travers quels schèmes (selon le mot de l’auteur), ou quelles « grilles » (si l’on veut), ces informations sont appréhendées et discutées.

II. Le débat qui a suivi l’exposé a permis d’aborder d’autres questions : les usages des informations fait-diversières dans les autres classes sociales, les raisons de la place qu’elles occupent dans l’agenda médiatique, les différences d’usages de ces informations entre les hommes et les femmes, les leçons que la critique des médias (version Acrimed) peut tirer de l’enquête de Vincent Goulet.

Vidéos réalisées par Nicolas Losser

 
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