Après avoir subi en octobre 2005 les foudres d’un certain ministre de l’intérieur à cause d’un papier mettant gravement en cause sa vie privée, on aurait pu penser que la direction de l’AFP avait appris la leçon [1].
Que n’a-t-on pas dit à l’époque sur le besoin de respecter la déontologie la plus stricte en ce domaine, d’autant que le ministre en question, aujourd’hui président de la république, nous menaçait d’un procès ?
Qui n’a pas songé qu’il pourrait y avoir un lien entre la colère du ministre en 2005 et les menaces gravissimes qui planent sur notre agence depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême ?
Opération de promotion
Pourtant l’AFP vient de commettre, en plusieurs langues, des papiers scabreux mettant à nouveau en scène la vie privée du même personnage [2]. Ces dépêches retranscrivent mot pour mot des dialogues, consignés dans le dernier livre d’un publicitaire bien connu de la jet set et attribués au président et à sa future épouse.
Après les « loisirs en temps de crise » [3], les articles de « blog » en anglais mettant en cause le droit à l’image [4] et l’accent de plus en plus marqué mis sur des sujets qui ne sont nullement indispensables à la mission définie par notre statut, voici qu’on verse carrément dans la violation de la vie privée avec peut-être l’accord tacite du prince !
On nous affirme que l’Elysée « n’a pas souhaité commenter » le récit contenu dans ce livre, et qui jusqu’ici avait été traité surtout par quelques agences « people » et l’inévitable presse britannique.
Et si un jour l’Elysée changeait d’avis ? On ferait quoi ?
Cette direction nous mène droit dans le mur. Nous avons honte.
SNJ-CGT, le vendredi 13 février 2009