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Tribune

L’info vraiment très « light » des radios musicales

Il est loin le temps où seules trois grandes radios dominaient le P.A.R (paysage radiophonique), depuis 25 ans la FM et les radios musicales ont changé la donne, avec à la clef de belles promesses...sur le papier.

Avril 2005, RTL n’est plus première radio de France, Europe1 se cherche un second souffle, et pire encore, RMC a carrément abandonné le terrain de l’info préférant celui du talk racoleur. Aujourd’hui NRJ estampillée « radio number one » domine et impose son modèle à toutes ses petites copines : Europe2, Chérie FM, RFM & co. Musicale avant tout, la panthère emploie néanmoins une bonne centaine de journalistes dont une grande partie éparpillée aux quatre coins de la France. L’info, le matin, c’est « essentiel », comme le disait un vieux slogan d’RTL : un produit d’appel pour les auditeurs et une belle image de marque pour les stations musicales. Attention, il ne faut pas se leurrer, ici pas de grandes sessions d’information (domaine réservé aux grandes sœurs), mais les fameux « flash infos » pour aller droit au but...conserver l’auditeur à tous prix $$$$.

Jusque-là, rien de très original. Les critiques des informations allégées s’entendront répondre que, brève ou développée, l’actualité reste l’actualité... Oui mais voilà, cinq minutes de temps de parole par heure et par journaliste, c’était beaucoup trop pour pas grand-chose ; l’info ça fait bien mais ça ne rapporte rien. Depuis quelques années, le marketing s’invite jusque dans les rédactions, il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre tel ou tel journaliste ouvrir son flash avec le concert de trucmuche ou le film de machin chose..., le tout, bien sûr, matraqué le reste du temps à coup de promos et de publicités sur l’antenne.

Mais à qui profite tout ce petit bizness ? Sûrement pas aux journalistes eux-mêmes. Face à l’uniformisation de la bande FM, les salaires font de même. Un salaire de misère (au pire 1000 euros net, au mieux 1300) et du travail à la chaîne, lever tous les jours à 4h et tout au long de l’année, pour les 35 heures vous repasserez ! Un boulot passionnant et bon pour la ligne car, avec ce qu’il y a dans le frigo, la balance a toujours le sourire. Mais alors à qui va l’argent ? A tous les autres, directeurs, commerciaux et parfois clients sans oublier le service marketing le tout pour toujours plus de profit...les actionnaires assoiffés d’euros...et nous journalistes épuisés, secs et affamés. C’est décidé : demain, j’arrête l’info.

N R V

 
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