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Le Monde et ses « anciens » : Colombani économise…

Courrier adressé à Acrimed :

« Vous trouverez à la fin de cet envoi la lettre que j’ai reçue - comme tous les anciens du « Monde » bénéficiant à leur demande d’un abonnement gratuit au quotidien pour lequel ils ont travaillé - du directeur actuel, M. Colombani. La « demande » de participer aux efforts de redressement de l’entreprise en payant le « prix coûtant » du service est pour moi particulièrement mesquine, pour ne pas dire basse, en tout cas digne de l’ère du précédent gérant, M. Lesourne, tant décrié par son successeur. C’est en effet à un « avantage » remontant aux origines du journal auquel il est brutalement et sans appel mis fin.

La mesure inique n’étant pas annoncée comme pouvant être rapportée en cas de « redressement », tout porte à croire qu’elle sera définitive et donc sans rapport avec les motifs hypocritement allégués. Motifs - la baisse de la vente au numéro due à la « dégradation du réseau de distribution » - par ailleurs peu crédibles.

Je fais figurer ci-dessous la lettre que je lui ai adressée à ce sujet [1].

Jacques Dumeunier,
correcteur au Monde pendant vingt-cinq ans et ancien élu syndical.

  Une lettre à Jean-Marie Colombani

Jacques Dumeunier
Le 29 février 2004

A

M. Jean-Marie Colombani
président du directoire
directeur de la publication du "Monde"
21 bis, rue Claude-Bernard
75242 Paris CEDEX 05


Monsieur,

Votre courrier du 24 courant annonçant l’agréable nouvelle de la fin de la gratuité de l’abonnement au Monde traditionnellement accordée à ses salariés ayant cessé leur activité pour cause de retraite ne m’a que modérément surpris.

Cette décision sans appel m’incite à vous faire part des réflexions suivantes :

- Vous demandez (1) aux "anciens du Monde" de "prendre part à l’effort collectif " auquel "participent tous les collaborateurs" du journal, "effort" nécessité selon vous par la "situation difficile" de l’entreprise. Faisant comme si leur carrière professionnelle avait été exempte de tels "appels à l’effort", vous les poursuivez jusque dans leur retraite pour qu’ils mettent de nouveau la main à la poche. Doit-on s’estimer heureux de n’avoir pas à rembourser les sommes (trop ?) généreusement attribuées pendant notre vie active ?

- Cet "effort collectif " dont vous jugez inutile de préciser le contenu est appelé à s’étendre, il va de soi, aux actionnaires bénéficiant de dividendes, et ce n’est que par pudeur que vous omettez de le préciser, je pense...

- Parmi les efforts destinés aux salariés, figure-t-il également la retenue sur salaire du prix du quotidien et de ses publications ? Ce ne serait là que justice.

- Bien évidemment, le rachat de La Vie catholique et de ses publications, après bien d’autres, n’a rien à voir avec les "difficultés" avancées.


Voyez vous, cher monsieur, vous en viendriez presque à me faire regretter d’avoir quitté " si tôt" l’entreprise, me privant ainsi de pouvoir contester votre action d’une autre manière qu’épistolaire.

N’espérant pas de réponse, je vous prie de croire en la sincérité de mes sentiments d’ancien salarié - et non pas "collaborateur" - du Monde.

Jacques Dumeunier

(1) En réalité, il ne s’agit pas là d’une demande, puisque nous sommes sommés de payer sous peine de voir interrompre le service.

 La lettre de Jean-Marie Colombani aux « anciens » du Monde  [2]

On est à ce jour sans nouvelles de la réduction de salaire que Jean-Marie Colombani a l’intention de s’appliquer [3].

P.S. (13 avril 2004) : Lire :Le Monde et ses « anciens » : Colombani économise (suite)

 
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Notes

[1Nous la publions ici avec l’autorisation de son auteur (Acrimed).

[2Nous avons effacé l’adresse et les références (Acrimed).

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