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Quand Colombani menace...

par Patrick Lemaire,

Bien avant la parution de La Face cachée du Monde, le mensuel Capital (janvier 2003), sous le titre " Critiquer Le Monde, un exercice perilleux ! " faisait état de la stratégie déployée par la direction du journal pour tenter de faire face à l’offensive littéraire annoncée.

Les dirigeants du Monde auraient ainsi fait pression sur Albin Michel, éditeur de Bien entendu... c’est off, de Daniel Carton (ancien du Monde et du Nouvel Obs), " dans lequel le journalisme politique en général et l’indépendance du Monde et de L’Obs en particulier en prennent pour leur grade ", écrivait alors Capital [1]. Résultat : Carton aurait " adouci sa plume ", notamment a propos de l’implication de Jean-Marie Colombani dans l’affaire Botton [2].

Cela n’est rien " comparé a la campagne menée contre l’enquête que prépare Pierre Pean sur Le Monde ", "travail de sape qui dure depuis des mois, alors même que la date de publication du livre reste inconnue ", notait Capital en janvier 2003. Colombani " sonde la place mediatique. "Je ne veux pas du neutre, je veux du pour ou du contre " aurait-il lancé récemment a Jean-Pierre Elkabbach, l’interviewer vedette d’Europe 1. Il faudra donc choisir son camp. "

La formule a depuis fait flores. Publiant dans L’Express du 20 février 2003 des extraits - soigneusement choisis - du livre à paraître la semaine suivante, le directeur de l’hebdomadaire Denis Jeambar rapporte la phrase de Colombani - sans citer Capital. Nombre de commentateurs y feront alors référence.

 
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Notes

[1Voir notre rubrique Journalistes et politiques (note d’Acrimed).

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