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Violences du FN contre la presse : trop c’est trop ! (SNJ)

Nous publions un communiqué du SNJ (Acrimed).

Une fois de plus, une fois de trop, le Front national, qui se targue d’être un parti comme les autres, a donné un triste spectacle, le 1er mai à l’occasion de son rassemblement annuel à Paris. Visiblement, la liberté de la presse ne fait pas partie de la culture politique de ses militants.

Deux graves incidents, qui ne doivent pas rester sans suite, ont mis à mal l’opération médiatique de dédiabolisation menée par la direction du FN depuis quelques années. Selon une porte-parole de Canal +, citée par l’AFP, « l’une de nos deux équipes a été prise à partie par des militants FN qui les ont frappés, notamment au dos et dans la nuque, mais ils vont bien. Un caméraman, un journaliste et un ingénieur son ont été encerclés par plusieurs militants après une interview de Bruno Gollnisch ». Clairement visé, le Petit Journal qui avait réalisé quelques jours auparavant un sujet sur le député européen. Mécontent, ce dernier a cédé à la colère en donnant des coups de parapluie sur un micro et tenté de s’emparer de la perche du preneur de son. « Sans espèce de remords », a-t-il indiqué le lendemain sur BFMTV.

Par ailleurs, des confrères travaillant pour l’émission « C’est à vous » sur France 5 ont eux aussi été visés, comme l’a précisé sur Twitter la présentatrice du programme, Anne-Sophie Lapix : « Nos journalistes ont aussi été agressés lors du défilé du FN. Leur caméra est cassée. Ils ont été évacués par le service d’ordre ».

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, assure les confrères touchés de son soutien total et se tient prêt pour être à leurs côtés dans leurs actions judiciaires. Il condamne avec la plus grande fermeté ces atteintes à la liberté de la presse et attend des pouvoirs publics qu’ils établissent les responsabilités de ces faits d’autant plus inqualifiables qu’ils s’ajoutent à une longue série.

Car comme l’a déjà dénoncé le SNJ depuis des années, le Front national a la triste habitude de s’en prendre à la presse. Ce fut le cas par exemple à Nice en juin 2014, lors d’un déplacement de Jean-Marie Le Pen, quand deux consœurs, l’une d’Europe 1, l’autre de LCI, avaient été blessées pendant une bousculade provoquée par le service d’ordre. Au congrès du FN, en 2011 à Tours, un confrère de M6 avait eu son accréditation annulée avec interdiction de couvrir l’événement, tandis qu’un autre, de France 24, avait été agressé, insulté et brutalement expulsé, après avoir eu son téléphone portable et sa carte de presse arrachés. Sans oublier, pendant les Européennes en 2014, une équipe de France 3 interdite d’accès au meeting de Jean-Marie Le Pen à Grenoble. Sans oublier les menaces, et les interdictions de meetings ou de conférences de presse pour les journalistes dont les écrits ou propos déplaisent.

La presse ne s’utilise pas comme un service de communication, n’en déplaise aux dirigeants du FN, très heureux d’être régulièrement invités dans tous les médias, à l’instar de Florian Philippot et de Marine Le Pen. Le SNJ rappelle le droit élémentaire d’accès et de liberté de circulation des journalistes pour exercer leur travail d’information dans un pays démocratique.

Paris, le 2 mai.

Source : site du SNJ.

 
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