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Télévisions publiques : Quand les producteurs privés ramassent la mise

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT et du SNRT-CGT (Acrimed)

Nicolas Sarkozy a tenu à rassurer les producteurs privés qu’il a récemment reçus à l’Elysée à la demande de Carla Bruni, chez qui Fabienne Servan Schreiber, la papesse des producteurs privés, était venue se plaindre (cf. Le Canard enchaîné du 12 juin).

M. Sarkozy a donc adressé un courrier à Mme Albanel pour lui demander de veiller à ce que France télévisions honore ses engagements en matière de commandes aux producteurs privés.


« J’attache du prix à ce que France télévisions en 2008 accomplisse tous les efforts possibles, malgré ses contraintes de gestion pour la réalisation des objectifs fixés par le contrat d’objectifs et de moyens »
soit 364 Millions d’euros (Le Point du 19 juin)

Alors que le bateau France télévisions ne cesse de s’enfoncer depuis l’annonce catastrophique du 8 janvier, alors que la régie publicitaire accuse déjà un retard de 93 Millions d’euros, alors que la seconde coupure publicitaire va entraîner un manque à gagner supplémentaire d’au moins 100 Millions d’euros, la première préoccupation du président de la République est d’assurer le chiffre d’affaires (et les profits) des producteurs privés !

Ceux-ci peuvent se targuer d’avoir réussi sur toute la ligne puisque leurs représentants au sein de la commission Copé seraient parvenus à faire inscrire dans le rapport final le fait que les chaînes ne pourront jamais revendiquer de part co-producteur, donc de droits patrimoniaux sur les œuvres qu’elles financent.

Les salariés de l’audiovisuel public très majoritairement en grève le 18 juin, apprécieront. Ils pourront mesurer l’efficacité du lobbying de ces producteurs qui privera ainsi France télévisions d’un des seuls véritables leviers de financement de ses activités et de son développement. Le cauchemar continue !

Paris, le 19 juin 2008

 
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