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Radio France : La grève des inaudibles face à un Président sourd

par Vincent Mutin,

Depuis de nombreuses années, les personnels techniques et administratifs (PTA) - les plus bas salaires de Radio France - essaient de se faire entendre.

Radio France est une grande maison qui tourne 24h sur 24 et 365 jours par an, et il est difficile de comprendre son fonctionnement pour qui se contente d’écouter ses antennes (France Inter, France Info, France Culture, France musique, FIP, La City, le Mouv’, le réseau bleu des locales...). Il nous faut donc expliquer ce fonctionnement pour comprendre les crises qui la secouent régulièrement.

Les personnels sont : les journalistes (ils ont leur propre convention collective) et beaucoup d’autres métiers qui contribuent directement ou pas aux antennes. Il y a des techniciens (d’antenne, de reportage, de maintenance, de production...), des ingénieurs du son, des metteurs en onde, des chargés de réalisation, des réalisateurs, des attachés de production, des régisseurs, des reporters, des standardistes, des personnels chargés de la « relation auditeurs »... des personnels administratifs. Il y a aussi des personnels qui sont moins « audibles », mais tout aussi importants : ouvriers, garçons d’orchestres, chauffeurs, pompiers, surveillants, personnels de ménage, service du courrier... Pour résumer, il y a la production ( avec les « cachetiers » », intermittents permanents » qui sont hors catégorie !) et les Personnels Techniques et Administratifs (PTA).

Depuis 1997, les gouvernements bloquent le point d’indice qui détermine les salaires dans le cadre de la convention collective de l’Audiovisuel Public : soit 8 ans sans augmentation salariale ! Pour sa part, la direction de Radio France n’a pas conduit de politique salariale cohérente dans l’entreprise. Pour calmer certaines catégories, Radio France a créé des indemnités de fonction (notamment pour accompagner la modernisation de Radio France ; la numérisation...). Cette indemnité de fonction représente 310 points.

D’autres secteurs réclament une augmentation de salaire, mais la veulent dans le cadre de la convention collective, donc de leur système actuel de rémunération. La direction, elle, veut imposer la création d’un nouvel instrument salarial (le NIS) qui se place de fait hors du système prévu par la convention collective.

Les organisations syndicales (sauf le tout nouveau SUD qui est issu d’une fracture de la CFDT) ne veulent pas de ce chantage au NIS, mais réclament une négociation générale annuelle comme prévu par la convention collective. La convention collective prévoit différents mécanismes qui permettraient une mesure générale sans la revalorisation du point d’indice (bloqué par le gouvernement).

La grève

Depuis le 4 avril 2005, les personnels techniques et administratifs (PTA) des radios publiques - les plus bas salaires de Radio France - sont en grève. Les grévistes réclament pour l’ensemble des salariés du groupe une augmentation de 310 points d’indice, soit 270 euros par mois. La direction, qui a accepté cette augmentation pour les journalistes au terme du conflit de janvier-février 2004 [1], la refuse à des salariés qui perçoivent pourtant les plus bas salaires et n’accepte de négocier que sur le « nouvel instrument salarial » [NIS] qu’elle propose. Les syndicats refusent ce carcan.

Le mardi 5 avril, la reconduction de la grève a été adoptée à la quasi-unanimité des personnels (sept votes contre) réunis par la CGT, la CFDT, la CFTC, le SNFORT et SUD.

Le mercredi 6 avril, une lettre de Didier Tourancheau, directeur général adjoint, chargé du développement et des relations humaines, invoque un coût « voisin de 10 millions d’euros » et donc une « impossibilité financière ». De son côté, la Présidence s’étonne que « certaines organisations syndicales qui approuvaient ou demandaient, en début d’année, la transposition aux PTA du nouvel instrument salarial négocié avec les journalistes, le 3 février, s’opposent aujourd’hui à toute négociation et au principe même d’un tel outil. »

Vendredi 8 avril, les grévistes ont décidé de maintenir leur mouvement jusqu’à lundi minuit et d’aller devant le ministère de la culture pour y être reçus. Les différentes rencontres entre l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, FO, Sud) et la direction ont toutes échoué. Au moment où nous écrivons, nous en sommes là. Une AG est prévue lundi 11 avril à 10H30

Paroles de grévistes

Le Monde du 6 avril 2005, dans un article signé Martine Delahaye (et dont le titre peut laisser songeur) « Les personnels techniques de Radio France s’installent dans la grève » [2]), donne la parole à plusieurs grévistes :

« " Je n’ai pas fait grève jusqu’ici, parce que je ne comprenais pas de quoi il s’agissait. Je n’avais pas d’information, et je ne savais rien du nouvel instrument salarial que la direction veut mettre en place", explique un chargé de production, qui s’est mis en grève depuis. " La direction veut nous faire croire que ce nouvel instrument va nous apporter une augmentation annuelle. Alors qu’on n’a rien fait pour nous pendant dix ans et jamais répondu à nos demandes, dernièrement ! Comment croire à ça ?", enchaîne un coursier. "Certains personnels ont déjà obtenu les 310 points mensuels (270 euros) que nous demandons. Pourquoi nous, les ouvriers, n’aurions pas la même chose ? Nous aussi, on participe totalement à la vie de l’entreprise. Pourquoi nous ignorer et nous traiter par le mépris, dans les rencontres avec la direction ?", s’indigne un employé chargé de l’acheminement du courrier.  » [3]

De même, dans un article publié le 8 avril, Martine Delahaye précise :

« Ils font grève pour la toute première fois de leur vie, et tiennent donc à être bien compris. Mercredi 6 avril, à 8 h 30, au moment de prendre leur poste pour 24 heures, l’équipe de sept pompiers chargée de la sécurité à Radio France s’est déclarée gréviste. Six d’entre eux ont endossé leur tenue, mais le septième, "en grève totale", reste en civil. « Nous appartenons aussi au personnel de Radio France », explique-t-il. Nous partageons les craintes d’autres catégories de personnel de voir disparaître certains métiers et de les voir confiés à des sociétés extérieures. » « C’est une alerte, ajoute un de ses collègues. Nous sommes en grève, mais nous assurons un service minimum, pour parer aux gros incidents qui pourraient survenir. On ne veut pas mettre en cause la sécurité de la Maison ronde. Mais si le mouvement se poursuit, si la direction ne nous écoute pas plus que maintenant, notre équipe sera totalement en grève. Le préfet de police sera alors obligé de fermer la Maison de la radio"... » [4]

Surdités

Mais Jean Paul Cluzel ne veut rien entendre [5]. Selon Libération du 9 avril 2005, il aurait déclaré : « C’est une demande irréaliste [...] cette prime qui serait versée à 2 500 personnes représente 10 millions d’euros... Nous proposons une enveloppe de 3,4 millions d’euros répartis de façon à augmenter les plus bas salaires (ouvriers et employés administratifs) de 10 %. Cela me semble à la fois généreux et réaliste. »

Le Ministre de la tutelle - Renaud Donnedieu de Vabres - est lui aussi atteint de surdité : Mercredi, les syndicats avaient demandé à rencontrer leur ministre de tutelle. En vain. Mais les grévistes projettent de se rendre au ministère dès lundi.

On comprend bien là le but de la direction de Radio France : casser de l’intérieur les conventions collectives qui sont, comme partout ailleurs, le dernier rempart contre, non pas la « modernisation » sociale, mais la casse sociale généralisée !

Il suffit d’ailleurs d’écouter le Président Cluzel, largement invité samedi 9 avril à France Inter chez Marc Olivier Fogiel à 11H, puis à 13H dans le journal, pour comprendre que c’est bien là son projet, il veut : « faire évoluer un système complètement archaïque » ... « J’essaie de faire ici ce qu’ont fait Cyril Spinetta à Air France, Louis Gallois à la SNCF et Bailly à la poste »... « Le blocage des antennes est archaïque, est-ce que je vois ça à TF1 ?... C’est une plaie du service public. Au moment où on enterre le pape, on en pense ce que l’on veut, vous pensez que le fait de bloquer l’antenne aide le service public ? » Heureusement que « Marco », puisque c’est ainsi que le PDG appelle Fogiel, lui rappelle que TF1 est une chaîne privée ! Le Président Cluzel, 1H30 plus tard, sera à nouveau sur l’antenne de France Inter, dans le journal de 13H cette fois, pour expliquer son point de vue avec des questions encore plus serviles, si c’est possible, que celles de « Marco » !

Parmi les conséquences de l’intransigeance de Jean-Paul Cluzel :
- Dès le 4 avril, paralysie de programmes de France Inter, France Info et des antennes locales France Bleu. Des bulletins d’information continuent à être diffusés (puisque les journalistes ne sont pas en grève et que les techniciens qui assurent la diffusion des journaux ont déjà obtenu les 310 points d’indice, soit 270 euros par mois). Mais les assistants d’édition, chargés de pré enregistrer des éléments sonores sont en grève. Conséquence : les journalistes ne font que du direct, notamment en interrogeant des invités ou des correspondants par téléphone.
- L’orchestre philharmonique de Radio France ne peut plus répéter : les instruments sont indisponibles, le personnel chargé de leur stockage et de leur transport est aussi en grève. Des concerts en dehors de la Maison de la radio sont signés, mais risquent d’être annulés. Ainsi, la représentation de la nouvelle production des Bassarides au Théâtre du Châtelet, initialement prévue le 13 avril, a été reportée au 15.
- Vendredi, toutes les antennes du groupe public étaient toujours touchées, notamment France Inter et France Info pendant les quatre heures de son édition spéciale consacrée au pape.
- Selon l’AFP (9 avril 2005), les délégués syndicaux de France Bleu Nord ont écrit samedi au ministre de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres pour l’alerter sur les conséquences de la grève à Radio France, qui empêchera de retransmettre dimanche la course cycliste Paris-Roubaix. Et de préciser : « Aujourd’hui, le mépris de la déléguée régionale, les entraves au droit de grève et les pressions sur les salariés grévistes ont eu raison de cette bonne volonté : la grève se durcit presque malgré nous. ».

Et les journalistes ?

Journalistes solidaires ou complaisants ?

L’assemblée générale, dans une motion, a appelé « l’ensemble du personnel, notamment les journalistes et les musiciens  » à rejoindre le mouvement. [...] Mais, comme l’écrit Martine Delahaye dans l’article du Monde daté du 8 avril, les journalistes, ainsi que certaines catégories des personnels techniques et administratifs, ayant déjà obtenu tout ou partie des 310 points, « leur entrée dans le mouvement ne va donc pas de soi. », en dépit du soputient approté par des syndicats de jourlistes [6]

Les personnels de surveillance, du standard et du service courrier se sont joints au mouvement. La grève a obtenu jeudi le soutien des journalistes, techniciens et chroniqueurs de France Info qui ont envoyé une lettre ouverte à Jean-Paul Cluzel et au ministre de la Culture et de la Communication : « Nous nous interrogeons sur la réelle prise de conscience de la présidence de Radio France, comme de la tutelle, de la gravité de ce conflit. »

Dans un article intitulé « Des personnels... si anonymes ? », Sébastien Homer, dans L’Humanité du 8 avril résume :

« L’an dernier, les journalistes s’étaient mobilisés pour que leur salaire soit indexé à ceux de leurs collègues de la télévision publique. Jean-Paul Cluzel, PDG de Radio France, avait, par un tour de passe-passe, sorti de son chapeau le NIS, « nouvel instrument salarial » censé pourfendre les disparités de traitements [7]. Las... Aussi ronde soit-elle, la maison de Radio France se veut toujours désespérément pyramidale avec son aristocratie et ses soutiers. C’est donc au tour des ouvriers, techniciens et administratifs de monter au créneau. Et en province, les personnels d’antenne se mobilisent aussi. Pendant les tranches d’information, derrière le micro, le journaliste se croit sous le ciel de faïence du métropolitain : “ Suite à la grève d’une certaine catégorie de personnels, nos programmes sont perturbés. Veuillez nous en excuser... ” Une “ certaine catégorie de personnels ” ? Est-ce ainsi qu’il s’adresse à ceux et celles avec qui il travaille tous les jours et qui contribuent autant que lui à ce qu’est le service public de la radio ? La phraséologie est patronale, méprisante. Au bout de quelques jours, le journaliste a daigné donner un nom à ses collègues en lutte : “Les personnels techniques et administratifs ” (PTA pour les intimes). Ce n’est pas très beau mais c’est un début de reconnaissance. Peut-être que le journaliste a croisé dans les couloirs le chemin d’une “certaine catégorie de personnels”... »

Les journalistes de Radio France - du moins ceux qui ont directement la responsabilité du choix des informations qu’ils privilégient - n’auraient-t-il plus aucune liberté ou est-ce leur dignité qu’ils braderaient aujourd’hui ? Ont-ils la mémoire si courte pour ne pas se souvenir du soutien de beaucoup de leurs collègues lors de leurs 18 jours de grève ? Ils bénéficiaient alors de longues plages d’antenne pour expliquer leurs positions, dans les journaux et dans des émissions de programme comme celles de Pascale Clark ou Daniel Mermet [8]

Il faut dire que l’actualité est chargée ce samedi 9 avril : 5 minutes pour le mariage de Charles, plus encore sur le retour des pèlerins de Rome, ça ne laisse guère le temps d’inviter l’intersyndicale pour expliquer son point de vue et répondre aux dires du PDG !

Pourtant, la mobilisation ne faiblit pas et vendredi soir, il y avait encore au studio 106, avec l’intersyndicale, « les bas salaires » déterminés à ne pas brader leur convention collective, malgré le coût de 5 jours de grève.

Au fait, que font les nombreux producteurs, les « stars » du micro ? C’est vrai qu’il est difficile de s’intéresser aux personnels d’une maison qu’ils « squattent » sans prendre conscience que, s’ils peuvent « parler dans le poste », c’est parce que, lorsqu’ils rejoignent « leurs » autres médias , institutions ou universités, il y a des personnels qui font tourner les magnétos, leurs méninges, alimentent « leur » site internet, font « leur ménage », envoient et acheminent « leur » courrier, prennent « leurs » rendez-vous, taillent dans « leurs » bandes, ouvrent et ferment « leurs » micros, reçoivent « leurs » prestigieux invités, en assurent la sécurité... Mais peut-être qu’à l’image de Marc Olivier Fogiel, ils ne fréquentent que les « hauts salaires », ça donne une certaine familiarité à l’antenne ; c’est « sympa », « moderne » !


Vincent Mutin
11 avril, 9h.

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Notes

[1Un correpondant nous précise ceci : « Les journalistes n’ont pas cette indemnité de fonction de 310 points (certaines catégories comme certains techniciens ou les documentalistes l’ont), ils ont simplement obtenu après les 18 jours de grève de 2004 un NIS qui n’a en commun avec le nouvel instrument salarial proposé aux PTA que le nom : il s’agit d’un complément de salaire versé annuellement en eune seule fois en juin, et qui correspond, pour 2005, à environ à 75% du salaire de base mensuel (versé seulement aux journalistes ayant plus de 5 ans de maison)... Ce NIS là reste dans le cadre de la convention collective, contrairement à celui proposé par Cluzel aujourd’hui. » (Note ajoutée le 12 avril 2005)

[2En gras : souligné par nous. Rappelons que l’auteur de l’article n’est pas forcément celui du titre.

[3On peut donc s’étonner que, outre son titre, cet article compréhensif ait recours (machinalement ?) à des formulations étranges, comme celle-ci : « Les efforts de la direction de Radio France pour expliquer le bien-fondé de sa proposition restent vains. » Et les efforts des grévistes ? D’autres comptes-rendus de ce mouvement dans la presse, mériteraient une analyse. On se bornera à relever cette dépêche d’Associated Press qui, délicieusement patronale, est titrée « Radio France : environ 8% des personnels techniques et administratifs en grève » et se borne à citer le chiffrage du nombre de grévistes fourni par la direction et son communiqué de presse. D’autres dépêches et articles relaient complaisamment les chiffres de la direction, sans même préciser qu’ils sont contestés par les organisations syndicales. On relèvera aussi l’écriture automatique d’Annick Peigne-Giuly qui dans un article de Libération titré « Radio France s’enfonce dans la grève » et sous titré : « Employés et ouvriers campent sur leur demande de prime » évoque des grévistes qui « n’en démordent pas ». Toutes formulations qui font porter aux grévistes la responsabilité du conflit

[4Précision donnée par Martine Delahaye : « Depuis 2003, la préfecture de police, constatant que le bâtiment de la Maison ronde ne répondait pas aux normes de sécurité, exige qu’une équipe de sept pompiers y reste en poste, jour et nuit. Faute de quoi, elle devra faire évacuer tout l’édifice. »

[5Rappel : Jean-Paul Cluzel, PDG de RFI depuis décembre 1995, a été nommé, le mercredi 12 mai 2004, à la présidence de Radio France pour cinq ans par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en remplacement de Jean-Marie Cavada, « entré en politique », comme on dit. Ami d’Alain Juppé, il a été nommé en 1992 directeur de l’Opéra de Paris par Jack Lang, sous la présidence de François Mitterrand. Puis, nommé à RFI par le gouvernement Juppé, son mandat a été renouvelé deux fois sous le gouvernement Jospin.

[6Précision apportée ici le 12 avril. Entre autres soutiens, celui du SNJ-SGT qui, dès le 4 avril 2005, écrivait : « Les journalistes ont eu droit au NIS (nouvel instrument salarial), certains salariés ont obtenu une prime de 310 points et pour les autres rien ! Cette façon de diviser les salariés de Radio France est inacceptable. C’est pourquoi le SNJ CGT soutient pleinement la grève qui a débuté aujourd’hui, à l’appel de l’ensemble des syndicats représentant les personnels techniques et administratifs, pour une augmentation de 310 points pour tous les PTA. C’est notamment parce que le SNJ CGT est pour l’égalité de traitement entre les différents salariés de Radio France qu’il a refusé pour l’instant de signer le NIS pour les journalistes. [...] Nous appelons les journalistes non grévistes à respecter le droit de grève des autres salariés, à refuser toutes les tentatives de le contourner en réorganisant les antennes. A refuser, par exemple, d’être systématiquement en direct à l’antenne ou à rallonger les journaux si l’actualité ne le justifie pas. Nous sommes bien placés, après la longue grève de février 2004, pour savoir que la direction n’est jamais en manque d’idée durant un conflit pour maintenir les antennes à tout prix, en palliant l’absence des grévistes de toute les façons possibles. Passer outre l’absence d’un gréviste, c’est nier son droit à la grève et la valeur de son travail. Le plus sûr moyen pour retrouver des antennes normales c’est que la direction entende la revendication des grévistes. Le point d’indice de TOUS les salariés est gelé depuis plus de 8 ans. Les mesures salariales doivent concerner TOUS les salariés. Pas seulement les journalistes, pas seulement certaines catégories au détriment d’autres. »

[7Un correpondant nous précise (le même : voir note plus haut) que le journaliste de L’Huma s’est tompé, « puisque le PDG durant cette grève historique était Jean-Marie Cavada, pas encore parti défendre les couleurs de l’UDF aux européennes ». Et poursuit : « D’ailleurs, le NIS obtenu à cette époque là était clairement déconnecté de la question des disparités salariales avec France télévisions (c’est marqué noir sur blanc dans l’accord de fin de grève de février 2004 à la demande expresse des syndicats) : il s’agissait simplement d’un mécanisme censé (un peu) rattraper la perte de pouvoir d’achat enregistré depuis le gel du point d’indice de 97. La question des disparités salariales avec la télé publique (et des fameux "accords Servat") restant entièrement ouverte, en tout cas dans l’esprit des syndicats... » (Note ajoutée le 12 avril 2005)

[8C’est pourquoi l’on n’ose pas accorder le moindre crédit aux propos rapportés par Reuters, le 7 avril 2005 : « Ce sont “Nos auditeurs” qui “sont les premières victimes”, déplorent les journaliste de la radio d’information continue [France Info], qui “craignent un enlisement du conflit dans une période de forte actualité, notamment marquée par les décès du pape Jean Paul II et du prince Rainier de Monaco [sic]. »

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