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Nada présente (et se présente) : « Le droit de savoir » ou la passion des JT pour le temps qu’il fait (vidéo)

Nous vous proposons ci-dessous un « épandage médiatique » intitulé « Le droit de savoir », gracieusement mis à notre disposition par la plate-forme d’auto-production d’information alternative, « Nada », suivi d’un court texte de présentation de ce collectif dont Acrimed avait relayé et soutenu le lancement en mars dernier. (Acrimed)

Le droit de savoir




Nada, pour une info bio, certifiée sans libéralisme, conservateurs, publicité

Les derniers mouvements de lutte des cheminots et des intermittents démontrent que les médias ont plus que jamais choisi leur camp : celui du Medef et de ses courtisans les plus zélés, le PS ou l’UMP. Mais ce n’est pas une surprise. La couverture d’une grande partie de la presse des grèves contre les réformes des retraites de 1995, de 2003 ou de 2010 avait déjà révulsé grand nombre de militants ou de salariés. Le grand retentissement du documentaire Les Nouveaux Chiens de garde prouve que grand nombre d’entre nous ne font plus confiance aux journalistes et à l’information fabriquée par une presse en partie détenue par de grands groupes industriels ou financiers, et quand même cela ne serait pas le cas comme pour le service public audiovisuel, le résultat est tout aussi consternant.

Car force est de constater que les médias fabriquent, comme les industries agro-alimentaires, des produits low-cost, dangereux pour la santé des individus.

L’agro-industrie privilégie la production de masse, intensive, de mauvaise qualité. L’info-industrie déverse des nouvelles courtes, mal ficelées, renouvelables incessamment, à un rythme saccadé. La mal-bouffe détériore la santé, la mal-information encrasse le cerveau. La mal-bouffe pollue l’environnement, la mal-information nuit fortement à la démocratie. L’agro-industrie stérilise les terres, l’info-industrie assèche les cerveaux des journalistes... et de ceux qui les lisent et les écoutent.

Une économie parallèle s’est mise en place depuis une trentaine d’années pour contrer l’agro-industrie polluante. Des producteurs travaillent de concert avec des consommateurs pour faire exister une alimentation plus saine et plus respectueuse de l’environnement comme dans le cas des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne)

Il est grand temps de mettre en place une économie parallèle pour contrer l’info-industrie.

Il est grand temps d’exiger une information « biologique », sans aucune trace de libéralisme, de publicité et de conservateur (conservatisme !), fabriquée par des journalistes professionnels élevés en liberté, entièrement nourris à l’enquête et à l’investigation.

Nada (Nous avons des armes) est une plate-forme d’auto-production d’une information en quelque sorte « biologique » née en septembre 2013 à la Fête de l’Humanité

Nada a pour but de sortir des financements type « crowdfunding » et de mettre en place, un peu comme les AMAP, un modèle économique autonome – une sorte d’AMIP (Association pour le maintien de l’information progressiste) – qui répond à deux objectifs.

Le premier est de proposer une autre information fabriquée avant tout par des professionnels (journalistes, réalisateurs, chefs opérateur son, chefs opérateur image, monteurs graphistes, musiciens, etc.). Ces professionnels ne s’empêchent pas par ailleurs d’être engagés politiquement, syndicalement et intellectuellement.

Mais l’engagement et le professionnalisme ne sont pas suffisants pas pour produire une information alternative. Il nous faut des munitions d’autant que le deuxième objectif de Nada est de payer selon les conventions collectives de nos secteurs. L’information alternative a trop souvent rimé avec militantisme ou bas salaires. On n’imagine pas à juste titre des infirmières, des enseignants ou des ouvriers touchant 300 euros par mois. Cette situation pour des artistes ou des journalistes alternatifs semble hélas beaucoup plus admise.

Pour cela, comme dans les AMAP, Nada propose de pré-financer ses productions de documentaires.

Deux sont actuellement en germination... Le premier « Nous avons des armes » – d’où NADA, le nom de l’association – et « Cas d’école ».

Nada offre également des petits « scuds » sardons et sarcastiques nommés « Épandages médiatiques » (en partie financés par des dons et des pré-financements) que vous pouvez consulter sur son site.

La bataille menée par Nada s’inscrit bien entendu dans un combat que mènent depuis le milieu des années 1990 des associations comme Acrimed, des journaux comme Le Monde diplomatique ou Fakir, des réalisateurs comme Pierre Carles.

Il n’est pas étonnant alors qu’Acrimed vous offre un de nos récents "Épandages médiatiques", « Le droit de savoir ». D’autres comme « Clone toujours », « Chéri fais moi peur », « La voix de son maître » ou « Les zélés du désir », avec l’économiste Frédéric Lordon, sont disponibles sur Nada-info.

 
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