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Pompiers pyromanes

Mobilisation médiatique entre deux tours (1)

Sursaut citoyen ou session de rattrapage ? Les radios et les télévisions entre les deux tours de la Présidentielle n’ont pas ménagé leurs efforts pour opposer à Le Pen les mobilisations de la jeunesse et les prises de positions politiques d’intellectuels, d’artistes, de sportifs. Toute émission fut bonne pour manifester ces refus.

Les émissions d’informations - journaux télévisés et entretiens avec les deux candidats - ont été l’occasion de mettre à l’épreuve le "programme" lepéniste et son candidat.

Une hostilité à peine déguisée qui, répondant à l’attente de toutes celles et de tous ceux qui rejettent et combattent l’extrême droite, leur a peut-être masqué de dangereuses dérives...

Selon La Correspondance de la Presse du 2 mai 2002, « La Fédération française des Agences de Presse appelle chacun à faire activement barrage à l’extrême droite et à Jean-Marie Le Pen lors du scrutin électoral du 5 mai », mettant en avant le « principe constitutionnel » de la liberté d’expression, et donc de la liberté d’informer.

Selon La Correspondance de la Presse du 2 mai 2002, « de grands magazines engagent également dans leurs couvertures ou leurs éditoriaux à voter Jacques Chirac au second tour de l’élection présidentielle, notamment Le Nouvel Observateur. L’hebdomadaire de gauche titre en couverture « Parce qu’une autre catastrophe est possible. Contre Le Pen », illustrée d’une main glissant un bulletin Chirac. Dans un éditorial, intitulé « Chirac ? Oui, Chirac ! », M. Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, affirme : « Il y a dans l’histoire des moments dramatiques où il ne faut pas hésiter. N’hésitez pas. Votez pour Chirac. C’est la seule et unique manière d’en finir avec Le Pen. »

Paris Match, « pour la première fois de son histoire, s’engage pour un candidat : Jacques Chirac, sans hésiter », écrit Alain Génestar, son directeur général de la rédaction. En "une" : « Un enthousiasme républicain soulève la France pour dire non à Le Pen ».

Télérama (1er mai) dans un éditorial de Marc Jezegabel, affirme : « Refuser de voter pour lui [Jacques Chirac] nous enfoncerait un peu plus dans l’incertitude, le risque de repli identitaire, le péril populiste. Pas une voix ne doit manquer le 5 mai. Contre Le Pen ». A la "une" : « Tous à la manif. MOBILISES. Tous aux urnes. »

A L’Express, sorti en avance mardi 30 avril avec le titre »Le cauchemar Le Pen », on fait remarquer que M. Denis Jeambar, directeur de a la rédaction, s’était engagé pour Jacques Chirac dans le numéro précédent.

La Vie affiche « Pourquoi il faut voter Chirac », en couverture, avec la photo d’un bulletin marqué Chirac, et un autre froissé. Max Armanet, dans un éditorial intitulé « le sursaut démocrate », affirme que « la victoire de la démocratie dans cette bataille dépend encore du score des deux candidats et toujours du chiffre de l’abstention ».

Les Inrockuptibles lancent : « Ce 5 mai, il faut évidemment voter Chirac, sans états d’âme ».

Le Point du 3 mai 2002 titre : « Comment en finir avec Le Pen ». Et en bandeau : « Les réflexions de Marcel Gauchet, Claude Imbert, Bernard-Henri Lévy, Jean-François Revel, Pierre-André Taguieff, Mario Vargas Llosa... »

Hervé Bourges, ancien président du CSA et président de l’Union internationale de la presse francophone, ancien président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel, estime que « la sauvegarde des valeurs de la République, comme la défense de l’image et du rôle de la France dans le monde, réclament un vote franc et massif pour le candidat républicain Jacques Chirac. »

La "une" de Libération des 27-28 titre : « Jospin : quelques mots contre Le Pen ». Les deux première pages sont barrées par le titre : « quatre lignes pour appeler à "refuser" Le Pen ».
On y trouve cette perle :

« Jean-Marie Le Pen, lui, ne parvient plus à se taire. »

Le Pen est un des deux candidats au deuxième tour de la présidentielle, il est normal qu’il ne se taise pas.

© PLPL

 
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