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Marc Tessier, « manager de l’année » ! Et l’emploi sur France 3 ? (Snj-Cgt et Snrt-Cgt)

Nous publions ci-dessous, sous leurs titres complets, deux communiqués du Snj-Cgt et du Snrt-Cgt de France 3 reçus le 15 décembre 2004 (Acrimed)

I. Marc Tessier, manager de l’année, fête à la Martinique la crise de l’emploi qui secoue France 3

Marc Tessier, le PDG de France Télévisions a été élu manager de l’année par la rédaction du Nouvel Economiste

Ce ne sont certainement pas ses compétences en matière de dialogue social qui ont permis à monsieur Tessier de remporter la timbale.

Le 15 décembre dernier, le comité central d’entreprise a suspendu ses travaux pour la deuxième fois en 4 mois en raison d’une incompréhension réciproque sur le dossier de l’emploi.

La structure de l’emploi à France 3 présente 70% d’emplois permanents et 30% d’emplois précaires.

Crise des intermittents du spectacle oblige, le ministre de tutelle demande aux chaînes publiques de réduire la précarité. Message bien compris : à France Télévisions, la direction décide de diminuer le nombre de CDD (intermittents, cachetiers, pigistes, CDD) non pas en les embauchant mais en les renvoyant grossir les rangs des demandeurs d’emploi.

Le PDG accepte l’externalisation d’une partie de la production. Ce qui ne peut plus être produit en interne faute de moyens sera acheté au privé.

L’actionnaire unique de France Télévision, l’Etat, a une fâcheuse tendance à préférer l’audiovisuel privé au service public. Les fonds suivent les penchants du cœur : 40 millions d’euros pour renflouer les caisses de l’UNEDIC et atténuer les effets de l’accord de 2003 sur les Intermittents du spectacle, 25 millions de crédit d’impôts pour inciter les producteurs privés à abandonner l’idée de tourner leurs films dans les pays de l’est, 10 millions pour les documentaires et 20 millions pour l’aide à la création. Autant d’argent qui avait été promis à France Télévisions en 2002 dans le dernier contrat d’objectifs et de moyens pour réduire la précarité et que le service public ne verra jamais.

Divers recours auprès de l’inspection du travail ont été déposés dans plusieurs régions.

Depuis plusieurs mois, la présidence et la direction de France 3 refusent d’entamer une négociation nationale sur l’emploi et essaient de nier le rôle des organisations syndicales en tentant d’ouvrir des brèches en régions.

Après un énième dialogue de sourds, le CCE de France 3 a été suspendu une fois de plus en cette fin d’année. Les élus assignent la direction en justice.

Marc Tessier n’a pas pu prendre part aux derniers débats : il fête son titre de manager de l’année en Martinique.

II. CCE suspendu - Pas de trêve des confiseurs pour l’emploi

Le président de France télévisions ayant jugé plus important de se rendre à la Martinique que de siéger au CCE [Comité Central d’Entreprise] de France 3, c’est le DRH qui a été chargé de faire la communication de la direction sur le dossier de l’emploi suite à la suspension du CCE du 16 septembre.

Pour la direction, l’emploi sera dimensionné par l’activité. C’est bien pour cette raison que la direction organise la sous-activité pour réduire l’emploi avec ses conséquences dramatiques sur les précaires, plus particulièrement les « historiques », victimes depuis plusieurs mois d’un plan social silencieux.

Le contrat d’objectifs et de moyens de France télévisions signé en 2002 prévoyait 2000 emplois équivalent temps plein précaires pendant 5 ans dont 1700 à France 3. Suite à l’explosion du dossier des intermittents, le gouvernement a changé de cap et demandé à France télévisions de réduire le recours aux précaires. France 3 s’est exécuté en baissant l’activité : fermeture des locales, éditions interrégionales, rediffusion, sous-emploi à l’Unité de fabrication, hautes et basses périodes d’activité.

En trois ans (2003/2005), le gouvernement n’a pas tenu les engagements du COM [Contrat d’Objectifs et de Moyens] et ce sont 100 millions d’euros qui ont fait défaut à France télévisions et qui ont été transférés chez les producteurs privés. Ces moyens qui auraient pu servir à conforter l’emploi permanent des chaînes publiques et à développer son activité ont donc servi à augmenter l’emploi non permanent dans le secteur privé.

A France 3 l’orientation de l’emploi comporte deux volets. D’une part l’externalisation des activités, d’autre part une dégradation sans précédent des conditions de travail et de vie des salariés : casse des métiers, flexibilité, mobilité, planification autoritaire des congés, RTT, repos conventionnels, baisse des rémunérations, comme cela apparaît clairement dans les plans sur l’emploi présentés aux comités d’établissement de Limoges, Strasbourg ou Marseille.

Devant le refus de la direction d’ouvrir de véritables négociations sur la création d’emplois et le développement réel de l’activité, les élus du CCE ont décidé de poursuivre la direction en justice tant au niveau national qu’au niveau régional.

Paris, le 15 décembre 2004


SNRT-CGT france 3 SNJ-CGT france 3
( http://www.snj.cgt.fr/ )
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