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« Les médias et la réalité vénézuélienne » (Risal)

Quelques extraits d’un article paru sur le site de Risal.

Intervention du journaliste et activiste Pascual Serrano sur les médias, (surtout espagnols) et le Venezuela, réalisée à l’occasion du IVe Séminaire international « Notre patrimoine commun » qui s’est tenu à Cadix, dans l’ Etat espagnol, du 22 au 23 avril 2004. Cette intervention démontre le parti pris évident de la presse espagnole dans le conflit qui déchire depuis plus de deux ans le Venezuela.

On a beaucoup parlé des médias vénézuéliens. Tandis que ces derniers et l’opposition accusent le gouvernement d’Hugo Chávez de les harceler, nous, qui avons été au Venezuela, connaissons trop bien quel rôle dément ils jouent dans l’opposition au gouvernement et au système démocratique du pays.

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Voyons les médias internationaux. Le six mars, le portail MSN de Microsoft se fait l’écho d’une dépêche de l’agence Reuters, à laquelle une photo est incluse. La dépêche est intitulée : « L’opposition vénézuélienne marche pour maintenir vive sa demande de référendum », laissant entendre qu’il s’agit des mobilisations de l’opposition pour demander un référendum révocatoire contre Chávez. Le texte de la dépêche affirme que « Plusieurs centaines de milliers d’opposants au président du Venezuela, Hugo Chávez, ont marché samedi à Caracas pour exiger la tenue d’un référendum contre le chef d’État, après une semaine de heurts avec des troupes qui ont fait au moins huit morts par balles et des dizaines de blessés. Les manifestants brandissaient des drapeaux et chantaient des slogans contre le gouvernement ‘révolutionnaire’ de gauche de Chávez ». On détaille les slogans de la marche et l’on recueille les déclarations des opposants. La dépêche est illustrée par la photographie d’une manifestation. Si on l’observe avec attention, on découvre qu’il s’agit d’une manifestation en faveur de Chávez, le contraire de ce qu’annonce le titre.
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Analysons maintenant les médias espagnols. Il ne fait pas de doute que le paroxysme de la manipulation médiatique fut atteint les 11, 12 et 13 avril de l’année 2002, pendant le coup d’État. Voyons comment on informait en Espagne sur ces événements. Le 13 avril même, après la prise du pouvoir par les putschistes, on voit apparaître des panégyriques du président putschiste Pedro Carmona : « Né pour le dialogue » (El Mundo), « Un homme tranquille » (El País). Tandis que les éditoriaux réservent au président constitutionnellement élu par les Vénézuéliens les qualificatifs de « caudillo » (éditorial d’El País) ou d’ « excentrique » (éditorial d’El Mundo). Ce même jour, El País, pour tenter de lui donner une légitimité démocratique, affirme que le putschiste Pedro Carmona est président de la Federación de Cámaras de Industria y Comercio (Fedecámaras), « qui regroupe presque 80% des 10 millions de travailleurs vénézuéliens ». Mais Fedecámaras est un groupement d’entreprises, pas de travailleurs. El País inclut les travailleurs des entreprises dans les membres de l’organisation patronale, comme si la CEOE en Espagne regroupait 80% des travailleurs parce que 80% des entreprises en font partie.

 Lire la totalité de l’article sur le site de Risal
 Le même article sur le site de l’Observatoire français des médias (lien périmé, août 2013)]

 
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